Astronomie populaire (Arago)/XXXII/03

GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 530-532).

CHAPITRE III

communication de température par voie de contact


Lorsqu’un corps chaud A est en contact avec un corps B plus froid, du moins comparativement, une partie du calorique du premier corps passe par la surface commune dans le corps froid B. Ce phénomène ne cesse qu’au moment où les deux corps sont à la même température.

Les deux corps A et B arrivent d’autant plus vite à la même température que le corps B dissémine avec plus de rapidité dans toute sa masse la chaleur qu’il reçoit du corps A. Ce phénomène dépend de la conductibilité du corps B pour la chaleur.

On appelle conductibilité la propriété, plus ou moins développée, que possède une portion échauffée d’un corps, de transmettre sa chaleur aux autres portions de ce même corps sans qu’il s’opère aucun déplacement moléculaire.

Parmi les corps connus, les liquides, l’eau entre autres, sont ceux qui jouissent de la conductibilité la plus faible. Si l’on échauffe exclusivement la surface supérieure d’une masse liquide, la chaleur se transmet à peine aux couches inférieures. Lorsqu’on refroidit, au contraire, la surface supérieure d’un liquide, le froid se communique assez promptement aux couches inférieures. On aurait tort de conclure de là que les liquides ont une beaucoup plus grande conductibilité pour le froid que pour le chaud. En effet, lorsqu’un fluide est refroidi par le haut, ses molécules deviennent plus denses ; elles se précipitent vers le bas ; il y a donc alors déplacement moléculaire, circonstance qui était exclue par la définition que nous avons donnée du mot conductibilité.

Parmi les corps connus, les métaux sont ceux qui jouissent de la plus forte conductibilité. Les métaux ont d’ailleurs des conductibilités très-différentes suivant leur nature. Les plus conducteurs sont l’or, le platine, l’argent, le cuivre.

Des expériences directes permettent de placer au dernier terme de l’échelle les métaux suivants : le fer, le zinc, l’étain, le plomb.

Au nombre des corps qui jouissent de la conductibilité la moins développée, nous devons placer le charbon ordinaire, le bois, la brique, les matières terreuses. L’air et les autres gaz sont mauvais conducteurs de la chaleur, et l’on attribue en partie à l’air emprisonné dans les fourrures et dans les substances filamenteuses que nous employons pour faire nos vêtements, la mauvaise conductibilité de ces corps pour la chaleur.