Astronomie populaire (Arago)/XXIII/25

GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 115-116).

CHAPITRE XXV

des tremblements de terre


Nous avons vu (liv. xx, chap. xviii) que l’intérieur de la Terre, à cause de sa haute température, est très-probablement liquide et que notre globe est revêtu d’une écorce comparativement très-mince ; cette écorce n’aurait qu’une épaisseur de 40 000 mètres sur 12 733 000 mètres qui mesurent le diamètre terrestre moyen ; elle ne serait pas la trois-millième partie du diamètre du globe. La masse intérieure fluide doit céder, comme la masse superficielle des eaux de l’Océan, aux forces attractives exercées par le Soleil et la Lune ; elle doit tendre à se gonfler dans les directions des lignes qui joignent le centre de notre globe à ces deux astres. Cette soumission nécessaire de la masse fluide intérieure aux lois de l’attraction universelle doit rencontrer une résistance dans la rigidité de l’écorce solide, et de là peuvent provenir des ruptures, des secousses, en un mot les tremblements de terre. Telle est l’idée dont M. Perrey, professeur de physique à la Faculté des sciences de Dijon, a cherché à démontrer la justesse dans plusieurs Mémoires intéressants. Dans ce système, les tremblements de terre comme les marées océaniques, doivent être dans un certain rapport et avec l’âge et avec l’heure du passage de la Lune au méridien. M. Perrey a trouvé, en effet, en discutant toutes les observations de tremblements de terre qu’il a pu recueillir, que, depuis un demi-siècle, les tremblements de terre sont plus fréquents dans le voisinage de l’époque du périgée que vers celle de l’apogée de la Lune, plus fréquents lorsque la Lune est proche du méridien que lorsqu’elle en est éloignée de 90 degrés. Aucune question ne mérite davantage d’être soumise à une plus longue étude. N’est-il pas remarquable de voir que les phénomènes les plus désordonnés en apparence sont réglés dans tout l’univers par les grands principes de l’attraction ?