Astronomie populaire (Arago)/II/01

GIDE et J. BAUDRY (Tome 1p. 39-40).

CHAPITRE PREMIER

de l’inertie, du repos, du mouvement et des forces


L’inertie est la propriété que les corps possèdent, dans leur ensemble et dans leurs plus petites parties possibles, de rester également dans l’état de repos et dans celui de mouvement, tant qu’une cause extérieure appelée force n’intervient pas pour modifier l’un de ces deux états. Ainsi, un corps en repos, et sur lequel des forces extérieures ne viennent pas agir, restera perpétuellement en repos. De même un corps en mouvement continuera à se mouvoir dans la direction suivant laquelle il s’est un moment déplacé, et toujours avec la même vitesse, si une force extérieure n’intervient pas pour altérer la direction et la vitesse première du mouvement de ce corps.

En vertu du principe de l’inertie, si un corps originairement en mouvement s’arrête, nous serons en droit d’affirmer qu’une force extérieure est venue anéantir sa vitesse ; si nous le voyons quitter la ligne droite suivant laquelle il se déplaçait, nous pourrons être certains que ce changement de direction est le résultat de l’action d’une force extérieure.

Au fond, le mot d’inertie veut dire qu’un corps matériel est dépourvu de volonté et reste indifférent à l’état de repos ou à celui de mouvement.

En quoi un corps, considéré par la pensée dans l’acte de mouvement, diffère-t-il de ce même corps à l’état de repos ? C’est une question que les métaphysiciens et certains géomètres ont examinée avec le plus grand soin, mais sans arriver à rien de précis. Heureusement le résultat d’une semblable recherche n’intéresse aucunement les applications que nous aurons à faire du principe d’inertie.