Bordas (p. 23-25).

CENTRE MÈRE
ET PATRON MINET


Je parle le totem muré

car le totem mural est tel
que les formations visqueuses
de l’être
ne peuvent plus l’enfourcher de près.

C’est sexe carne
ce totem refoulé

C’est une viande
de répulsion abstruse


Ce squelette
qu’on ne peut
matiner
Ni de mère, ni
de père inné

N’étant pas
la viande minette
qu’on copule
à patron-minet.

Or la panse
n’était pas affrétée
quand totem
entra dans l’histoire
pour en décourager
l’entrée.

Et il fallut ventre à ventre cogner
chaque mère qui voulait pénétrer

chatte mitte en patron-minet

dans l’exsangue tube insurgé
comme au centre
de la panacée :





chatte-mite et patron minet
sont les deux vocables salauds
que père et mère ont
inventés

pour jouir de lui au plus gros.

Qui ça, lui ?

totem étranglé,

comme un membre dans une poche
que la vie froche
de si près,

qu’à la fin le totem muré
crèvera le ventre de naître

à travers la piscine enflée
du sexe de la mère ouverte

par la clef de patron-minet.