Armorial des principales maisons et familles du royaume/Épitre

H. L. Guérin, L. F. Delatour, Laurent Durand, La Veuve J.B.T. Le Gras Voir et modifier les données sur Wikidata (p. iii-vi).


A MONSEIGNEUR

LE COMTE

DE S. FLORENTIN,

MINISTRE

ET

SECRETAIRE D’ÉTAT.



Monseigneur,

J’ose prendre la liberté de vous offrir les prémices de mes recherches dans l’art Héraldique. Je serai bien récompensé de mon travail & de mes soins, si j’ai pu parvenir à rendre cet ouvrage digne de votre approbation. Le nom des illustres familles qu’il contient vous le fera peut-être paroître intéressant. L’unique regret que j’aye, Monseigneur, c’est que, restraint dans les bornes étroites que je me suis prescrit, je me suis moi-même mis dans l’impossibilité de ne pouvoir m’étendre, autant que je l’aurois desiré, sur les actions qui ont illustré nombre de familles.

En effet, quelle satisfaction n’aurois-je pas goûté, si, en traçant le nom illustre des Phelippeaux, j’eus pu faire en même temps l’énumération des services importants que ces grands hommes ont rendu à nos Rois. & à l’État, soit par leur prudence dans le Ministere, leur pénétration dans les affaires les plus importantes, & la protection décidée qu’ils ont toujours accordée aux Sciences, aux Arts & aux Belles-lettres !

Un Chancelier, dix Secrétaires d’État, quatre grands Officiers-Commandeurs des Ordres du Roi, un nombre infini de Prélats recommandables par leur piété, des Magistrats intégres & des Guerriers intrépides qui depuis plusieurs siecles se sont signalés par leur zele pour nos Rois, & par leur amour pour la gloire & le bien de la nation, sont des tiges bien glorieuses de la Maison des Phelippeaux : héritier de leur nom & de leurs vertus, notre Monarque vous a appellé aux dignités qu’ils ont possédés. Rien ne justifie mieux son choix que la maniere dont vous remplissez le ministere qu’il vous a confié. Que ne puis-je vous tracer les sentiments de respect & de vénération dont je suis pénétré en vous présentant ce petit Ouvrage ! S’il avoit le bonheur de vous plaire, votre approbation me seroit un sûr garant de fin succès & du suffrage du public.

Je suis avec le plus profond respect,

Monseigneur,


Votre très-humble & très-

obéissant serviteur,

Dubuisson.