Alphonse Lemerre, éditeur (p. 23-24).

ÉTÉ


Allons Souvenirs vieux, Rancunes, mon Génie,
Je vais vous oublier, — aujourd’hui seulement —
Pour me pénétrer mieux de l’éblouissement
De la nature folle, aimante et rajeunie.

Vivent l’été, le vert des bois, la symphonie
Des merles et le bleu du large firmament,
On est si fier de vivre, on chante allègrement,
Mêlant sa propre sève à la sève infinie.


Par la chaleur les fleurs, les prés sont transformés,
Oh ! comme elles soyons jeunes et parfumés !
Si notre esprit est triste ou notre âme brisée,

Qu’un encens sorte aussi de nous, délicieux,
Petite femme brune, indocile et blasée,
Et nous ferons semblant d’être sains et joyeux !