Arbre qui lamentez la cruelle infortune
Les Œuvres poëtiques du sieur Bernier de la Brousse, Julian Thoreau, (p. 196).
LXXX.
Arbre qui lamentez la cruelle infortune
De ce pauure garçon, qui trop audacieux,
Dans le tour recourbé du grand plancher des Cieux
Oſa pouſſer le char du frere de la Lune.
Plus ne pleurez ſa mort, plus grande eſt ma fortune ;
Mais ſourcez auec moy vn fleuue de vos yeux,
I’ay comme luy cheſtif ! viſité les hauts lieux,
Et en bas comme luy ie reſents la mort brunes.
Les flots du Pau fameux n’ont cauſé mon deſtin,
D’vne mer de malheurs i’ay eſté le butin,
Sans pouuoir, ô Thisbée, euiter ta cordelle.
Phaéthon à deſſein bruſla tout, ſe bruſlant,
Mais moy mis dans ton feu par ton œil violant,
Sans auoir offencé tout malheur me bourelle.