Anthologie japonaise ; poésies anciennes et modernes/Hyakou-nin-is-syou/Une seule nuit
𛂪 | を | ひ | 𛁈 | 𛂁 |
わ | つ | と | の | 𛂋 |
た | く | は | ||
る | 𛁈 | よ | か | 𛂷 |
べ | て | ゆ | り | の |
き | や | へ | ね | |
こ | み | の | あ |
Nani-va ye-no asi-no kari ne-no hito yo yŭye
Mi-wo tsŭkusite ya koï wataru beki[1].
ura-t-il donc suffi d’une nuit au sommeil passager pour me rendre amoureuse jusqu’à la fin de mon existence[2] ?
Cette pièce, extraite du Sen-zaï-siû, a été composée par Kwô-ka-mon In-no bet-tô, femme de l’empereur Siu-tokŭ In (1124 a 1141 de notre ère).
Comme toutes les poésies qui présentent des jeux de mots ou des locutions à double entente, celle-ci est à peu près intraduisible.
Kari-ne-no hito yo signifie, d’une part, « une nuit de sommeil passager », c’est-à-dire une nuit où l’on ne dort que par moments, une nuit d’amour ; et, d’autre part, « l’entre-nœuds d’une tige de bambou ». C’est à cause de cette seconde valeur que l’auteur a pu y joindre le mot asi, qui désigne une sorte de bambou (Phalaris arundinacea) fréquemment cité dans les poésies japonaises.