Anthologie japonaise ; poésies anciennes et modernes/Hyakou-nin-is-syou/La danse des vierges

LA DANSE DES VIERGES














Ama-tsŭ kaze kumo-no kayo’i dzi fuki to dzi yo,
Otome-no sŭgata sibasi todomem[1].



O vent du ciel, fermez par votre souffle les éclaircies des nuages,
Afin que la beauté des vierges demeure encore parmi nous[2].

Extrait du Ko-kin-siû. Ces vers ont été composés par Sô-dzyo Hen-dzyô pendant la fête de Go-se-tsi-ye, qui dure quatre jours au onzième mois, depuis les jours du bœuf de la deuxième duodécade. Le dernier jour, il y a une danse de jeunes filles nommée Toyo-no akari-no setsi-ye. Dans la pensée du poëte, il faut fermer la route que les éclaircies des nuages laissent libre pour se rendre au ciel ; afin que les jeunes filles de la danse, qu’il en suppose descendues, n’y puissent point retourner tout de suite.
  1. Hyakŭ-nin-is-syu, pièce xii ; Hito-yo gatari, vol. II, fo 20 ; Si-ka-zen-yô, p. 14.
  2. Le poète Jasmin a dit en patois d’Agenais :

    ……… Quand, tout d’un cot, un grand troupel
    De fillos al tin frès, proupretos coumo l’el,
    Caduno dambé soun fringayré,
    Bènon sul bord del roc entouna lou même ayre ;
    Et ressemblan achi, tan bezinos del ciel
    D’anges catifoulès, qu’un Diou rizen emboyo
    Per fa lous pellerets et nous porta la joyo.