Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 16/Statique, article 1

Séparateur

Démonstration du théorème de Statique énoncé à la
page 272 du présent volume ;

Par M. Lenthéric, docteur ès sciences, professeur
au collége royal de Montpellier,
Par M. Sarrus, docteur ès sciences, professeur au collége
de Pézenas,
Par M. A. E. Morel, capitaine au corps royal d’artillerie,
Par Et M. Querret, professeur de mathématiques transcendantes à la faculté des sciences de Montpellier.

THÉORÈME. Si des forces, au nombre de n, agissant sur un même point de l’espace, sont représentées, en intensité et en direction, par des droites issues de ce point, le centre des moyennes distances des points sera un des points de la résultante de ces forces ; et, si cette résultante est représentée en intensité et en direction par on aura

Démonstration. Trois des démonstrations que nous avons reçues se ressemblent pour le fond. Dans toutes on a rapporté le système à trois axes rectangulaires passant par le point seulement M. Sarrus a fait passer l’axe des par le point et, comme il en résulte quelques simplifications, nous adopterons un pareil choix d’axes de coordonnées.

Soient alors les points que nous avons désignés par on aura d’après la situation de l’axe des

Soient ensuite les coordonnées du point si l’on décompose la résultante suivant les trois axes, en seront les composantes, et l’on devra avoir

on aura donc aussi

la résultante est donc dans l’axe des et passe ainsi par le point et l’on a de plus [1].

M. Lenthéric observe, comme l’avait déjà fait M. Gerono à qui l’on doit le théorème que, quelle que soit la position du point dans l’espace, la résultante passera toujours par le même point

Il remarque encore que, si l’on a un tétraèdre et qu’on joigne par une droite le point avec le centre des moyennes distances des trois points la longueur sera dirigée suivant la diagonale du parallélipipède construit sur et sera le tiers de la sienne.

M. Querret a suivi un autre tour de démonstration. Il remarque d’abord que, dans le cas de deux forces, la vérité du théorème est manifeste, puisqu’il n’est alors que le principe du parallélogramme, énoncé sous une autre forme. Il démontre ensuite que, si ce théorème est vrai pour forces, il sera vrai encore en introduisant une nouvelle force dans le système, ce qui est également sans difficulté, et il en conclut que ce théorème est vrai quel que soit le nombre des forces.

  1. Voyez aussi la page 314 du précédent volmue.
    J. D. G.