Analyse du Kandjour/Gyut/06

Traduction par Léon Feer.
Texte établi par Musée Guimet, Paris (Tome 2p. 302-303).

VOLUME VI. — (Cha)

Neuf ouvrages distincts :

1. Nilâmbaradhara Vajra-pânî Rudra[1] trivinita, tib. Gos sngon-po-can lag-na-rdo-rje drag-po gsum hdul, གོས་སྔོ་པོ་ཅན་ལག་ན་རྡོ་རྗེ་དྱག་པོ་གསུམ་འདུལ​ (folios 1-5). Exposé de la manière dont Bhagavat (Çâkya) subjugua ces trois dieux ou démons après être devenu vainqueur du diable. Il y a quelques mantras.

2. Rudra trivinaya ou Tantra guhya vivarati, tib. Drag-po gsum-hdul ou Gsang-vahi-rgyud-rnams-kyi rnam-par-hbyed-pa དྲག་པོ་གསུམ་འདུལ་ ou གསང་བའི་རྒྱུད་རྣམས་ཀྱི་རྣམ་པར་འབྱེད་པ (folios 5-11) : « L’action de soumettre (ou dompter) les trois vaillants », ou « Explication des mystères Tantrika ». Instruction sur la préparation des Mandalas et l’accomplissement des cérémonies (folio 10). En faisant à quelques-uns des dieux des offrandes de sacrifices, on doit faire des exclamations telles que celles-ci : « Om ! Brahma, Om ! Viṣnu, Om ! Rûdrâya, Om ! Kartika, Om ! Ganapati, Om ! Indrâya, Om ! Mahâkâla, Om ! Mahâ-Brahmaya Valitatale, Valitatale, Svâhâ.

3. Vajrapâni Nilâmbara (tantra), tib. Lag-na-rdo-rje-gos-sngon-po-can-gyi-rgyud, ལག་ན་རྡོ་རྗེ་གོས་སྔོན་པོ་ཅན་གྱི་རྒྱུད​ (folios 11-20). Tantra sur Vajrapâni Vilambara. Plusieurs mantras à réciter pour obtenir toute espèce de succès déterminé (folio 12). Voici un de ces mantras : Om ! Vajrapâni, Mahâ-Yaxa (Kuvera) Nilambara Hung-phat.

4. Çrî vajra canda citta guhya tantra, tib. rdo-rje-gtum-po-thugs-kyi gsang-vahi rgyud, རྡོ་རྗེ་གཏུམ་པོ་ཐུགས་ཀྱི་གསང་བའི་རྒྱུད​ (folios 20-44). « Secrets du cœur de Çri Vajra Canda ». Divers mantras à employer pour guérir plusieurs maladies spécifiées (folio 33). Il y a des pensées telles que celle-ci. « Nihil est quod non cedat » ; ou « en toute entreprise, on peut réussir par une application diligente et par la persévérance ». Une de ces pensées est ainsi exprimée :

Chu yi thigs-pa pra-mo-yis, dus-su-byung-vas-rdo-va hbis, ཆུ་ཡི་ཐམས་པ་ཕྲ་མོ་ཇིས། དུས་སུ་བྱུང་བས་རྡོ་བ་འབིགས། །. De petites gouttes d’eau, avec le temps, finissent par transpercer une pierre.

Gutta cavat lapidem non vi, sed sæpe cadendo.

Folios 29-40. — Il y a une excellente description de l’Être suprême faite par Vajra Ganda à Indra et sa suite. Indra le questionne sur l’emploi de divers mantras, par exemple, ceux qui servent à procurer l’abondance, à guérir les maladies, à remporter la victoire sur un ennemi, à se fortifier contre toute attaque.

5. Deuxième tantra de même titre (folios 42-51). Indra questionne Bhagavat {Vajra Canḍa) sur plusieurs points, par exemple, l’essence de l’Être suprême et quelques mantras de merveilleux effets.

6. Dernier tantra de Vajra Ganda, à la demande de Vajra pâni (ou Indra) folios 51-56. — Sur des sujets semblables à ceux des ouvrages précédents. — Cérémonies et mantras.

7. Nilâmbaradhara Vajrapani yaxa mahâ-Rudra Vajra Anala jihvan tantra, tib. Phyag-na rdo-rje gos-sngon-po can-gnod-sbyin-drag-po chen-po rdo-rje-me-lcehi-rgyud, ཕྱག་ན་རྡོ་རྗེ་གོས་སྔོན་པོ་ཅན་གནོད་སྦྱིན་དྲག་པོ་ཆེན་པོ་རྡོ་རྗེ་མེ་ལྕེའི་རྒྱུད​ (folios 56-93). Tantra sur ce démon. Il demande à Bhagavat de l’instruire (pour le bien de tous les êtres) sur la préparation des mandalas. — sur l’accomplissement des cérémonies requises, — sur les offrandes à faire aux dieux — et sur les soins à donner à telle et telle maladie, au moyen de mantras.

8. Vajra hṛdaya vajra jihvana dhârani, tib. Rdo-rje sñing-po-rdo-rje-lce-drab-pahi-gsungs, རྡོ་རྗེ་སྙིང་པོ་རྡོ་རྗེ་ལྕེ་དབབ་པའི་གཟུངས​ (folios 93-96) : « Essence de diamant » ou « ce qui fait tomber la foudre ». Dhârani, préservatif mystérieux contre toute espèce de mal. Prononcé par Bhagavat à la demande d’un ermite appelé Ñes-dor.

9. Mâyâ jâla, tib. Sgyu hphrul dra-va, སྒྱུ་འཕྲུལ་དྲ་བ (folios 90-156). « Le réseau de l’illusion ». — Tantra de premier ordre, prononcé Bhagavat (Çâkya), à la demande du Bodhisattva Vajrapâni. Instruction pour préparer plusieurs sortes de Mandalas, accomplir des cérémonies, faire des oblations, répéter des mantras (folio 154). — Il y a une description de l’Être suprême et de l’âme.

  1. Les Asiatic Researches portent Indra, faute d’impression évidente, pour Rudra.
    (L. F.).