ÉPILOGUE


 
NOUS nous disions : quand le printemps
Ramènera dans son haleine
La splendeur des lys éclatants
Et l’allégresse de la plaine.

O printemps qui ne reviens pas !
Quand du bout d’azur de ton aile
Tu réveilleras sur nos pas
L’âme des choses fraternelles


Sous les bercements infinis
Des feuillages que tu caresses,
Quand, de la tendresse des nids
L’écho doublera nos tendresses.

Quand passera sur notre front
Le frisson de tes palmes vertes,
Quand nos baisers s’embaumeront
Au calice des fleurs ouvertes

Étant de ces cœurs que ravit
Tout ce que ton éclat décore,
Dans l’amour de tout ce qui vit,
Nous nous aimerons mieux encore !

Nous nous mêlerons, radieux,
A ta grande fête, ô notre hôte,
Sentant en nous l’âme des Dieux
Hélas ! à qui de nous la faute ?


Dans un souvenir sans remords
Je compte les heures trop brèves.
— Le printemps naît ! l’amour est mort.
Ce que c’est que nos pauvres rêves !