Almanach des honnêtes femmes pour l'année 1790 (éd. 1863)/09
Septembre.
PHICIDISSEUSES.
Mercredi | 1. | La maréchale Darmantière. |
Jeudi | 2. | La comtesse des Deux-Ponts. |
Vendredi | 3. | Daval. |
Samedi | 4. | Cormainville. |
Dimanche | 5. | Colombe. |
Lundi | 6. | La marquise de Chastenay. |
Mardi | 7. | La comtesse de Sabran. |
Mercredi | 8. | La Vierge-Marie. |
Jeudi | 9. | La maréchale de la Bourdonnaye. |
Vendredi | 10. | Carbillet. |
Samedi | 11. | Gobin pâtissière. |
Dimanche | 12. | Duplan. |
Lundi | 13. | La comtesse Boisgelin. |
Mardi | 14. | La comtesse de Tourdonnet. |
Mercredi | 15. | La baronne de Saint-Marceaux. (Quatre-Temps.) |
Jeudi | 16. | La comtesse de Fouges. |
Vendredi | 17. | Didier, chapelière. |
Samedi | 18. | Dignet, apothicaire. |
Dimanche | 19. | Flire. |
Lundi | 20. | la vicomtesse de Merinville. |
Mardi | 21. | La marquise de la Roche-Fontenille. |
Mercredi | 22. | La vicomtesse de Choiseuil. |
Jeudi | 23. | La comtesse d’Adhémar. |
Vendredi | 24. | Mangin, limonadière de l’Opéra. |
Samedi | 25. | Delayèment, marchande de poissons. |
Dimanche | 26. | Desgravelles. |
Lundi | 27. | La marquise de Sourdis. |
Mardi | 28. | La comtesse de Montleur. |
Mercredi | 29. | La comtesse de Chalus. |
Jeudi | 30. | Deschoisy. |
Notes historiques.
Les phicidisseuses prétendent que l’espèce humaine n’est pas seule capable d’exciter le plaisir. Elles tremblent aux approches d’un homme vigoureux, et leur préfèrent la langue délicate de leurs petits chiens. Envions le bonheur de ces petits animaux, ils sont souvent plus aimés que nous.
La baronne de Saint-Marceaux qui, à cause de sa maigreur, occupe le jour des Quatre-Temps, a été entretenue par le baron de Breteuil. Elle lui avait donné pour adjoint le comte Alphonse de Durfort, quoiqu’il fut bâti comme un porte-faix : elle a trouvé le moyen de le rendre rachitique. Enfin les hommes ne pouvaient la rassasier, elle s’est adressée à un petit chien qui ne se fatigue pas.
Tandis que Mlle Desgravelles est fourragée par Lelong, Toqhini et compagnie, son petit lévrier rafraîchit avec sa langue les parties trop échauffées. Plusieurs personnes qui, connaissant le talent de cette dame pour dresser les gredins, lui proposent de faire des éducations.
Nous n’avons pas cru devoir supprimer la Vierge-Marie du nombre des phicidisseuses. Aucun ne marque positivement qu’elle eut un chien dressé pour le plaisir ; mais ses galanteries connues nous laissent préjuger des autres.