(p. 17-18).

MARS

L’HEURE TROUBLE



C’est Mars !

Un lent soleil convalescent
là-haut se penche à la fenêtre
et vers terre pénètre.

C’est Mars !
Le vieil hiver fuit dans la mer ;
comme un oiseau qui secouerait ses plumes,
l’aube neuve s’ameute en brumes.

C’est Mars !
L’âpre midi s’est attiédi ;
le ciel étend sur les clairières
les tabliers de la lumière.


C’est Mars !

L’ombre du soir incline aux longs miroirs
des lacs pensifs ses bras qui glissent
et s’enfoncent sous les eaux lisses.

C’est Mars !
Et le printemps, voici qu’il s’apprivoise
avec les premiers chants d’oiseaux
et qu’aux étangs couleur d’ardoise
les humbles gens de la paroisse,
pour abriter les toits et border les closeaux,
coupent de pauvres blancs roseaux.