1914-1916 : poésies
Mercure de France (p. 17-18).
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L’ESPOIR


Patrie, ils t’ont blessée au flanc, mais tu es forte
Et le fer de ta plaie est une arme à ta main !
J’entends battre ton cœur énergique et hautain,
Ce cœur que rien ne brise et que l’espoir exhorte…

Comme la légion, jadis, et la cohorte,
Tes régiments te font une digue d’airain
Contre laquelle écume en sang le flot germain,
Mascaret monstrueux dont la marée avorte.


Si beaucoup sont tombés en ces âpres exploits,
Ne pleure pas leur mort, Patrie aux yeux de mère,
Puisque, par un matin de gloire et de colère,

Nous verrons la Victoire accourue à ta voix
Ouvrir superbement au front de notre armée
Son aile triomphale et trop longtemps fermée.


15 août 1914.