Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Sur le serment civique
XVIII[1]
SUR LE SERMENT CIVIQUE.
En effet, quand le poète de Naziance dit : « Fuis le serment. — Qu’employerai-je donc pour persuader ? — Ta parole et des mœurs qui rendent ta parole croyable. » Semble-t-il imiter le langage de son divin maître, ou de ses maîtres profanes ? Et quand Isidore de Peluse écrit : « Tous les hommes s’accordent à donner plus de crédit à la vie des hommes de bien qu’à un serment. Si donc nous voulons qu’on nous croie, nous n’avons qu’à bien vivre. » Ne dirait-on pas que Jean Chrysostome, dont il était le disciple, lui avait fait moins étudier saint Matthieu que les philosophes ?
- ↑ Publié dans l’édition de 1840 Ce fragment date probablement de 1791.