Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Les grives

LES GRIVES


La famille des grives[NdÉ 1] a sans doute beaucoup de rapports avec celle des merles[1], mais pas assez néanmoins pour qu’on doive les confondre toutes deux sous une même dénomination, comme ont fait plusieurs naturalistes ; et, en cela, le commun des hommes me paraît avoir agi plus sagement en donnant des noms distincts à des choses vraiment distinctes : on a appelé grives ceux de ces oiseaux dont le plumage était grivelé[2], ou marqué sur la poitrine de petites mouchetures disposées avec une sorte de régularité[3] ; au contraire, on a appelé merles ceux dont le plumage était uniforme ou varié seulement par de grandes parties. Nous adoptons cette distinction de noms d’autant plus volontiers que la différence du plumage n’est pas la seule qui se trouve entre ces oiseaux ; et, réservant les merles pour un autre article, nous nous bornons dans celui-ci à parler uniquement des grives. Nous en distinguons quatre espèces principales vivant dans notre climat, à chacune desquelles nous rapporterons, selon notre usage, ses variétés, et, autant qu’il sera possible, les espèces étrangères analogues.

La première espèce sera la grive proprement dite[NdÉ 2], représentée dans les planches enluminées, no 406, sous le nom de litorne ; je rapporte à cette espèce, comme variétés, la grive à tête blanche d’Aldrovande et la grive huppée de Schwenckfeld ; et, comme espèces étrangères analogues, la grive de la Guyane[NdÉ 3], représentée dans les planches enluminées, no 398, fig. 1, et la grivette d’Amérique, dont parle Catesby[4].

La seconde espèce sera la draine[NdÉ 4] de nos planches enluminées, no 489, qui est le turdus viscivorus des anciens, et à laquelle je rapporte comme variété la draine blanche.

La troisième espèce sera la litorne[NdÉ 5], représentée dans les planches enluminées, no 490, sous le nom de calandrote. C’est le turdus pilaris des anciens ; j’y rapporte comme variétés la litorne tachetée de Klein, la litorne à tête blanche de M. Brisson ; et comme espèces étrangères analogues, la litorne de la Caroline de Catesby[5], dont M. Brisson a fait sa huitième grive, et la litorne de Canada du même Catesby[6], dont M. Brisson a fait sa neuvième grive.

La quatrième espèce sera le mauvis[NdÉ 6] de nos planches enluminées, no 51, qui est le turdus iliacus des anciens et notre véritable calandrote de Bourgogne.

Enfin, je placerai à la suite de ces quatre espèces principales quelques grives étrangères qui ne sont point assez connues pour pouvoir les rapporter à l’une plutôt qu’à l’autre, telles que la grive verte de Barbarie du docteur Shaw[7], et le hoami de la Chine de M. Brisson[8], que j’admets parmi les grives sur la parole de ce naturaliste, quoiqu’il me paraisse différer des grives non seulement par son plumage, qui n’est point grivelé, mais encore par les proportions du corps.

Des quatre espèces principales appartenant à notre climat, les deux premières, qui sont la grive et la draine, ont de l’analogie entre elles : toutes deux paraissent moins assujetties à la nécessité de changer de lieu, puisqu’elles font souvent leur ponte en France, en Allemagne, en Italie, en un mot dans le pays où elles ont passé l’hiver ; toutes deux chantent très bien et sont du petit nombre des oiseaux dont le ramage est composé de différentes phrases ; toutes deux paraissent d’un naturel sauvage et moins social, car elles voyagent seules, selon quelques observateurs. M. Frisch reconnaît encore, entre ces deux espèces, d’autres traits de conformité dans les couleurs du plumage et l’ordre de leur distribution, etc.[9].

Les deux autres espèces, je veux dire la litorne et le mauvis, se ressemblent aussi de leur côté en ce qu’elles vont par bandes nombreuses, qu’elles sont plus passagères, qu’elles ne nichent presque jamais dans notre pays, et que par cette raison elles n’y chantent l’une et l’autre que très rarement[10], en sorte que leur chant est inconnu non seulement au plus grand nombre des naturalistes, mais encore à la plupart des chasseurs. Elles ont plutôt un gazouillement qu’un chant, et quelquefois, lorsqu’elles se trouvent une vingtaine sur un peuplier, elles babillent toutes à la fois et font un très grand bruit et très peu mélodieux.

En général, parmi les grives, les mâles et les femelles sont à peu près de même grosseur et également sujets à changer de couleur d’une saison à l’autre[11] : toutes ont la première phalange du doigt extérieur unie à celle du doigt du milieu, les bords du bec échancrés vers la pointe, et aucune ne vit de grains, soit qu’ils ne conviennent point à leur appétit, soit qu’elles aient le bec ou l’estomac trop faible pour les broyer ou les digérer. Les baies sont le fond de leur nourriture, d’où leur est venue la dénomination de baccivores : elles mangent aussi des insectes, des vers, et c’est pour attraper ceux qui sortent de terre après les pluies qu’on les voit courir alors dans les champs et gratter la terre, surtout les draines et les litornes ; elles font la même chose l’hiver dans les endroits bien exposés où la terre est dégelée.

Leur chair est un très bon manger, surtout celle de nos première et quatrième espèces, qui sont la grive proprement dite et le mauvis ; mais les anciens Romains en faisaient encore plus de cas que nous[12] et ils conservaient ces oiseaux toute l’année dans des espèces de volières qui méritent d’être connues.

Chaque volière contenait plusieurs milliers de grives et de merles, sans compter d’autres oiseaux bons à manger, comme ortolans, cailles, etc., et il y avait une si grande quantité de ces volières aux environs de Rome, surtout au pays des Sabins, que la fiente de grives était employée comme engrais pour fertiliser les terres, et, ce qui est à remarquer, on s’en servait encore pour engraisser les bœufs et les cochons[13].

Les grives avaient moins de liberté dans ces volières que nos pigeons fuyards n’en ont dans nos colombiers, car on ne les en laissait jamais sortir : aussi n’y pondaient-elles point ; mais comme elles y trouvaient une nourriture abondante et choisie, elles y engraissaient, au grand avantage du propriétaire[14]. Les individus semblaient prendre leur servitude en gré ; mais l’espèce restait libre. Ces sortes de grivières étaient des pavillons voûtés, garnis en dedans d’une quantité de juchoirs, vu que la grive est du nombre des oiseaux qui se perchent ; la porte en était très basse ; ils avaient peu de fenêtres et tournées de manière qu’elles ne laissaient voir aux grives prisonnières ni la campagne, ni les bois, ni les oiseaux sauvages voltigeant en liberté, ni rien de tout ce qui aurait pu renouveler leurs regrets et les empêcher d’engraisser. Il ne faut pas que des esclaves voient trop clair : on ne leur laissait de jour que pour distinguer les choses destinées à satisfaire leurs principaux besoins. On les nourrissait de millet et d’une espèce de pâtée faite avec des figues broyées et de la farine, et outre cela de baies de lentisque, de myrte, de lierre, en un mot de tout ce qui pouvait rendre leur chair succulente et de bon goût. On les abreuvait avec un filet d’eau courante qui traversait la volière. Vingt jours avant de les prendre pour les manger, on augmentait leur ordinaire et on le rendait meilleur ; on poussait l’attention jusqu’à faire passer doucement dans un petit réduit qui communiquait à la volière les grives grasses et bonnes à prendre, et on ne les prenait en effet qu’après avoir bien refermé la communication, afin d’éviter tout ce qui aurait pu inquiéter et faire maigrir celles qui restaient ; on tâchait même de leur faire illusion en tapissant la volière de ramée et de verdure souvent renouvelées, afin qu’elles pussent se croire encore au milieu des bois ; en un mot, c’étaient des esclaves bien traités parce que le propriétaire entendait ses intérêts. Celles qui étaient nouvellement prises se gardaient quelque temps dans de petites volières séparées avec plusieurs de celles qui avaient déjà l’habitude de la prison[15], et moyennant tous ces soins on venait à bout de les accoutumer un peu à l’esclavage ; mais presque jamais on n’a pu en faire des oiseaux vraiment privés.

On remarque encore aujourd’hui quelques traces de cet usage des anciens, perfectionné par les modernes, dans celui où l’on est en certaines provinces de France d’attacher au haut des arbres fréquentés par les grives des pots où elles puissent trouver un abri commode et sûr sans perdre la liberté et où elles ne manquent guère de pondre leurs œufs[16], de les couver et d’élever leurs petits ; tout cela se fait plus sûrement dans ces espèces de nids artificiels que dans ceux qu’elles auraient faits elles-mêmes, ce qui contribue doublement à la multiplication de l’espèce, soit par la conservation de la couvée, soit parce que, perdant moins de temps à arranger leurs nids, elles peuvent faire aisément deux pontes chaque année[17]. Lorsqu’elles ne trouvent point de pots préparés, elles font leurs nids sur les arbres et même dans les buissons, et les font avec beaucoup d’art ; elles les revêtissent par dehors de mousse, de paille, de feuilles sèches, etc., mais le dedans est fait d’une sorte de carton assez ferme, composé avec de la boue mouillée, gâchée et battue, fortifiée avec des brins de paille et de petites racines ; c’est sur ce carton que la plupart des grives déposent leurs œufs à cru et sans aucun matelas, au contraire de ce que font les pies et les merles.

Ces nids sont des hémisphères creux, d’environ quatre pouces de diamètre. La couleur des œufs varie, selon les diverses espèces, du bleu au vert, avec quelques petites taches obscures, plus fréquentes au gros bout que partout ailleurs. Chaque espèce a aussi son cri différent, quelquefois même on est venu à bout de leur apprendre à parler[18], ce qui doit s’entendre de la grive proprement dite ou de la draine, qui paraissent avoir les organes de la voix plus perfectionnés.

On prétend que les grives, avalant les graines entières du genièvre, du gui, du lierre, etc., les rendent souvent assez bien conservées pour pouvoir germer et produire lorsqu’elles tombent en terrain convenable[19] ; cependant Aldrovande assure avoir fait avaler à ces oiseaux des raisins de vigne sauvage et des baies de gui, sans avoir jamais retrouvé dans leurs excréments aucune de ces graines qui eût conservé sa forme[20].

Les grives ont le ventricule plus ou moins musculeux, point de jabot, ni même de dilatation de l’œsophage qui puisse en tenir lieu, et presque point de cæcum ; mais toutes ont une vésicule du fiel, le bout de la langue divisé en deux ou plusieurs filets, dix-huit pennes à chaque aile et douze à la queue.

Ce sont des oiseaux tristes, mélancoliques, et, comme c’est l’ordinaire, d’autant plus amoureux de leur liberté ; on ne les voit guère se jouer ni même se battre ensemble, encore moins se plier à la domesticité ; mais, s’ils ont un grand amour pour leur liberté, il s’en faut bien qu’ils aient autant de ressources pour la conserver ni pour se conserver eux-mêmes : l’inégalité d’un vol oblique et tortueux est presque le seul moyen qu’ils aient pour échapper au plomb du chasseur[21] et à la serre de l’oiseau carnassier : s’ils peuvent gagner un arbre touffu, ils s’y tiennent immobiles de peur, et on ne les fait partir que difficilement[22]. On en prend par milliers dans les pièges ; mais la grive proprement dite et le mauvis sont les deux espèces qui se prennent le plus aisément au lacet, et presque les seules qui se prennent à la pipée.

Les lacets ne sont autre chose que deux ou trois crins de cheval tortillés ensemble et qui font un nœud coulant ; on les place autour des genièvres, sous les alisiers, dans le voisinage d’une fontaine ou d’une mare, et quand l’endroit est bien choisi et les lacets bien tendus, dans un espace de cent arpents, on prend plusieurs centaines de grives par jour.

Il résulte des observations faites en différents pays que, lorsque les grives paraissent en Europe, vers le commencement de l’automne, elles viennent des climats septentrionaux avec ces volées innombrables d’oiseaux de toute espèce qu’on voit aux approches de l’hiver traverser la mer Baltique, et passer de la Laponie, de la Sibérie, de la Livonie, en Pologne, en Prusse, et de là dans les pays plus méridionaux. L’abondance des grives est telle alors sur la côte méridionale de la Baltique, que, selon le calcul de M. Klein, la seule ville de Dantzig en consomme chaque année quatre-vingt-dix mille paires[23] ; il n’est pas moins certain que lorsque celles qui ont échappé aux dangers de la route repassent après l’hiver, c’est pour retourner dans le nord. Au reste, elles n’arrivent pas toutes à la fois : en Bourgogne, c’est la grive qui paraît la première, vers la fin de septembre ; ensuite le mauvis, puis la litorne avec la draine ; mais cette dernière espèce est beaucoup moins nombreuse[24] que les trois autres, et elle doit le paraître moins en effet, ne fût-ce que parce qu’elle est plus dispersée.

Il ne faut pas croire non plus que toutes les espèces de grives passent toujours en même quantité : quelquefois fois elles sont en très petit nombre, soit que le temps ait été contraire à leur multiplication, ou qu’il soit contraire à leur passage[25] ; d’autres fois elles arrivent en grand nombre, et un observateur très instruit[26] m’a dit avoir vu des nuées prodigieuses de grives de toute espèce, mais principalement de mauvis et de litornes, tomber au mois de mars dans la Brie et couvrir, pour ainsi dire, un espace d’environ sept ou huit lieues ; cette passée, qui n’avait point d’exemple, dura près d’un mois, et on remarqua que le froid avait été fort long cet hiver.

Les anciens disaient que les grives venaient tous les ans en Italie de delà les mers, vers l’équinoxe d’automne, qu’elles s’en retournaient vers l’équinoxe du printemps (ce qui n’est pas généralement vrai de toutes les espèces, du moins pour notre Bourgogne), et que, soit en allant, soit en venant, elles se rassemblaient et se reposaient dans les îles de Pontia, Palmaria et Pandataria, voisines des côtes d’Italie[27]. Elles se reposent aussi dans l’île de Malte, où elles arrivent en octobre et novembre ; le vent du nord-ouest y en amène quelques volées, celui de sud ou de sud-ouest les fait quelquefois disparaître ; mais elles n’y vont pas toujours avec des vents déterminés, et leur apparition dépend souvent plus de la température de l’air que de son mouvement ; car, si dans un temps serein le ciel se charge tout à coup avec apparence d’orage, la terre se trouve alors couverte de grives[28].

Au reste, il paraît que l’île de Malte n’est point le terme de la migration des grives du côté du midi, vu la proximité des côtes d’Afrique, et qu’il s’en trouve dans l’intérieur de ce continent, d’où elles passent, dit-on, tous les ans en Espagne[29].

Celles qui restent en Europe se tiennent l’été dans les bois en montagnes ; aux approches de l’hiver, elles quittent l’intérieur des bois où elles ne trouvent plus de fruits ni d’insectes, et elles s’établissent sur les lisières des forêts ou dans les plaines qui leur sont contiguës : c’est sans doute dans le mouvement de cette migration que l’on en prend une si grande quantité au commencement de novembre dans la forêt de Compiègne. Il est rare, suivant Belon, que les différentes espèces se trouvent en grand nombre en même temps dans les mêmes endroits[30].

Toutes, ou presque toutes, ont les bords du bec supérieur échancrés vers la pointe, l’intérieur du bec jaune, sa base accompagnée de quelques poils ou soies noires dirigées en avant, la première phalange du doigt extérieur unie à celle du doigt du milieu, la partie supérieure du corps d’une couleur plus rembrunie, et la partie inférieure d’une couleur plus claire et grivelée ; enfin, dans toutes, ou presque toutes, la queue est à peu près le tiers de la longueur totale de l’oiseau, laquelle varie, dans ces différentes espèces, entre huit et onze pouces, et n’est elle-même que les deux tiers du vol ; les ailes, dans leur situation de repos, s’étendent au moins jusqu’à la moitié de la queue, et le poids de l’individu varie d’une espèce à l’autre de deux onces et demie à quatre onces et demie.

M. Klein prétend être bien informé que la partie septentrionale de l’Inde a aussi ses grives, mais qui diffèrent des nôtres, en ce qu’elles ne changent point de climat[31].


Notes de Buffon
  1. « Merulæ et turdi amicæ sunt aves », dit Pline : on ne peut guère douter que les merles et les grives n’aillent de compagnie, puisqu’on les prend communément dans les mêmes pièges.
  2. Ce mot grivelé est formé visiblement du mot grive, et celui-ci paraît l’être d’après le cri de la plupart de ces oiseaux.
  3. Quoique les anciens ne fissent guère la description des oiseaux très connus, cependant un trait échappé à Aristote suppose que tous les oiseaux compris sous le nom grec qui répond à notre mot français grives, étaient mouchetés, puisqu’on parlant du turdus iliacus, qui est notre mauvis, il dit que c’est l’espèce qui a le moins de ces mouchetures. Voyez Historia animalium, lib. ix, cap. xx.
  4. T. Ier, p. 31.
  5. Ibid., p. 28.
  6. Ibid., p. 29.
  7. Travels, p. 253.
  8. C’est sa septième grive. Voyez t. II, p. 221.
  9. Voyez Frisch, planche 27.
  10. Frisch, planche 28. — « In æstate apud nos, dit Turner, aut rarò aut nunquam videtur turdus pilaris, in hieme verò tanta copia est ut nullius avis major sit. »
  11. « Alius eis hieme color, alius æstate. » Aristot.
  12. Inter aves turdus…
    Inter quadrupedes gloria prima lepus.

    Martial.
  13. « Ego arbitror præstare (stercus) ex aviariis turdorum ac merularum, quod non solùm ad agrum utile, sed etiam ad cibum, ita bubus et suibus ut fiant pingues. » Varro, De Re rusticâ, lib. i, cap. xxxviii.
  14. Chaque grive grasse se vendait, hors des temps du passage, jusqu’à trois deniers romains, qui reviennent à environ trente sous de notre monnaie, et, lorsqu’il y avait un triomphe ou quelque festin public, ce genre de commerce rendait jusqu’à douze cents pour cent. Voyez Columelle, De Re rusticâ, lib. viii, cap. x. — Varron, lib. iii, cap. v.
  15. Voyez Columelle et Varron, locis citatis.
  16. Voyez Belon, Nature des oiseaux, p. 326.
  17. Il paraît même qu’elles font quelquefois trois couvées, car M. Salerne a trouvé au commencement de septembre un nid de grives de vigne où il y avait trois œufs qui n’étaient point encore éclos, ce qui avait bien l’air d’une troisième ponte. Voyez son Histoire naturelle des Oiseaux, p. 169.
  18. « Agrippina conjux Cl. Cæsaris turdum habuit, quod nunquam ante, imitantem sermones hominum. » Plin., lib. x, cap. xlii. Voyez aussi le Traité du Rossignol, p. 93.
  19. « Disseminator visci, ilicis… juniperi. » Linnæus, Syst. nat., édit. X, p. 168.
  20. Ornithologia, t. II, p. 585.
  21. D’habiles chasseurs m’ont assuré que les grives étaient fort difficiles à tirer, et plus difficiles que les bécassines.
  22. C’est peut-être ce qui a fait dire qu’ils étaient sourds, et qui a fait passer leur surdité en proverbe, κωφότερος κίχλης ; mais c’est une vieille erreur : tous les chasseurs savent que la grive a l’ouïe fort bonne.
  23. Ordo Avium, p. 178.
  24. Klein, loco citato.
  25. On m’assure qu’il y a des années où les mauvis sont très rares en Provence ; et la même chose est vraie des contrées plus septentrionales.
  26. M. Hébert, receveur général de l’extraordinaire des guerres, qui a fait de nombreuses et très bonnes observations sur la partie la plus obscure de l’ornithologie, je veux dire les mœurs et les habitudes naturelles des oiseaux.
  27. Varro, De Re rusticâ, lib. iii, cap. v. Ces îles sont situées au midi de la ville de Home, tirant un peu à l’est. On croit que l’île de Pandataria est celle qui est connue aujourd’hui sous le nom de Ventotene.
  28. Voyez Lettres de M. le commandeur Godeheu de Riville, t. Ier, p. 91 et 92, des Mémoires présentés à l’Académie royale des Sciences par les savants étrangers.
  29. « Étant en Espagne, en 1707, dit le traducteur d’Edwards, dans le royaume de Valence, sur les côtes de la mer, à deux pas de Castillon-de-la-Plana, je vis en octobre de grandes troupes d’oiseaux qui venaient d’Afrique en ligne directe. On en tua quelques-uns qui se trouvèrent être des grives, mais si sèches et si maigres qu’elles n’avaient ni substance ni goût : les habitants de la campagne m’assurèrent que tous les ans, en pareille saison, elles venaient par troupes chez eux, mais que la plupart allaient encore plus loin. » Voyez Edwards, Préface du tome Ier, p. xxvij. En admettant le fait, je me crois fondé à douter que ces grives, qui arrivaient en Espagne au mois d’octobre, vinssent en effet d’Afrique, parce que la marche ordinaire de ces oiseaux est toute contraire, et que d’ailleurs la direction de leur route, au moment de leur arrivée, ne prouve rien, cette direction pouvant varier dans un trajet un peu long, par mille causes différentes.
  30. Voyez Belon, Nature des oiseaux, p. 326.
  31. De Avibus, p. 170.
Notes de l’éditeur
  1. Les Grives (Turdus) sont des Dentirostres de la famille des Turdidés. Cette famille est composée d’oiseaux d’une grande taille, sveltes, chanteurs. Leur bec est de longueur moyenne, un peu comprimé, légèrement échancré à l’extrémité et garni de soies courtes au niveau de la base de la mandibule inférieure ; les jambes sont longues, recouvertes en avant dans presque toute leur étendue d’une seule scutelle ; la troisième et la quatrième rémiges primaires sont plus longues que les autres.
  2. Turdus musicus L. [Note de Wikisource : actuellement Turdus philomelos Brehm, vulgairement grive musicienne].
  3. Turdus cayennensis Gmel. [Note de Wikisource : l’espèce est douteuse].
  4. Turdus viscivorus L. [Note de Wikisource : actuellement Turdus viscivorus Linnæs, vulgairement grive draine].
  5. Turdus pilaris L. [Note de Wikisource : actuellement Turdus pilaris Linnæus, vulgairement grive litorne].
  6. Turdus iliacus L. [Note de Wikisource : actuellement Turdus iliacus Linnæus, vulgairement grive mauvis].