Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le jean-le-blanc

LE JEAN-LE-BLANC

J’ai eu cet oiseau[NdÉ 1] vivant[1], et je l’ai fait nourrir pendant quelque temps. Il avait été pris jeune au mois d’août 1768, et il paraissait au mois de janvier 1769 avoir acquis toutes ses dimensions : sa longueur, depuis le bout du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, était de deux pieds, et jusqu’au bout des ongles d’un pied huit pouces ; le bec, depuis le crochet jusqu’au coin de l’ouverture, avait dix-sept lignes de longueur ; la queue était longue de dix pouces ; il avait cinq pieds un pouce de vol ou d’envergure ; ses ailes, lorsqu’elles étaient pliées, s’étendaient un peu au delà de l’extrémité de la queue : la tête, le dessus du cou, le dos et le croupion, étaient d’un brun cendré. Toutes les plumes qui recouvrent ces parties étaient néanmoins blanches à leur origine, mais brunes dans tout le reste de leur étendue, en sorte que le brun recouvrait le blanc, de manière qu’on ne l’apercevait qu’en relevant les plumes ; la gorge, la poitrine, le ventre et les côtés étaient blancs, variés de taches longues, et de couleur d’un brun roux ; il y avait des bandes transversales plus brunes sur la queue ; la membrane qui couvre la base du bec est d’un bleu sale ; c’est là que sont placées les narines. L’iris des yeux est d’un beau jaune citron ou de couleur de topaze d’Orient ; les pieds étaient couleur de chair livide et terne dans sa jeunesse, et sont devenus jaunes, ainsi que la membrane du bec en avançant en âge. L’intervalle entre les écailles qui recouvrent la peau des jambes paraissait rougeâtre, en sorte que l’apparence du tout, vu de loin, semblait être jaune, même dans le premier âge. Cet oiseau pesait trois livres sept onces après avoir mangé ; et trois livres quatre onces, lorsqu’il était à jeun.

Le jean-le-blanc s’éloigne encore plus des aigles que tous les précédents, et il n’a de rapport au pygargue que par ses jambes dénuées de plumes, et par la blancheur de celles du croupion et de la queue ; mais il a le corps tout autrement proportionné, et beaucoup plus gros relativement encore à la grandeur que n’est celui de l’aigle ou du pygargue : il n’a, comme je l’ai dit, que deux pieds de longueur depuis le bout du bec jusqu’à l’extrémité des pieds, et cinq pieds d’envergure, mais avec un diamètre de corps presque aussi grand que celui de l’aigle commun, qui a plus de deux pieds et demi de longueur et plus de sept pieds de vol. Par ces proportions, le jean-le-blanc se rapproche du balbuzard, qui a les ailes courtes à proportion du corps, mais il n’a pas, comme celui-ci, les pieds bleus ; il a aussi les jambes bien plus menues et plus longues à proportion qu’aucun des aigles ; ainsi, quoiqu’il paraisse tenir quelque chose des aigles, du pygargue et du balbuzard, il n’est pas moins d’une espèce particulière et très différente des uns et des autres. Il tient aussi de la buse par la disposition des couleurs du plumage et par un caractère qui m’a souvent frappé : c’est que dans de certaines attitudes, et surtout vu de face, il ressemblait à l’aigle ; et que, vu de côté et dans d’autres attitudes, il ressemblait à la buse. Cette même remarque a été faite par mon dessinateur et par quelques autres personnes ; et il est singulier que cette ambiguïté de figure réponde à l’ambiguïté de son naturel, qui tient en effet de celui de l’aigle et de celui de la buse ; en sorte qu’on doit à certains égards regarder le jean-le-blanc comme formant la nuance intermédiaire entre ces deux genres d’oiseaux.

Il m’a paru que cet oiseau voyait très clair pendant le jour et ne craignait pas la plus forte lumière, car il tournait volontiers les yeux du côté du plus grand jour, et même vis-à-vis le soleil : il courait assez vite lorsqu’on l’effrayait et s’aidait de ses ailes en courant ; quand on le gardait dans la chambre, il cherchait à s’approcher du feu, mais cependant le froid ne lui était pas absolument contraire, parce qu’on l’a fait coucher pendant plusieurs nuits à l’air dans un temps de gelée sans qu’il en ait paru incommodé. On le nourrissait avec de la viande crue et saignante ; mais, en le faisant jeûner, il mangeait aussi de la viande cuite : il déchirait avec son bec la chair qu’on lui présentait, et il en avalait d’assez gros morceaux ; il ne buvait jamais quand on était auprès de lui, ni même tant qu’il apercevait quelqu’un ; mais en se mettant dans un lieu couvert on l’a vu boire et prendre pour cela plus de précaution qu’un acte aussi simple ne paraît en exiger. On laissait à sa portée un vase rempli d’eau : il commençait par regarder de tous côtés fixement et longtemps, comme pour s’assurer s’il était seul, ensuite il s’approchait du vase et regardait encore autour de lui ; enfin, après bien des hésitations, il plongeait son bec jusqu’aux yeux et à plusieurs reprises dans l’eau. Il y a apparence que les autres oiseaux de proie se cachent de même pour boire. Cela vient vraisemblablement de ce que ces oiseaux ne peuvent prendre de liquide qu’en enfonçant leur tête jusqu’au delà de l’ouverture du bec, et jusqu’aux yeux, ce qu’ils ne font jamais tant qu’ils ont quelque raison de crainte : cependant le jean-le-blanc ne montrait de défiance que sur cela seul, car, pour tout le reste, il paraissait indifférent et même assez stupide. Il n’était point méchant, et se laissait toucher sans s’irriter ; il avait même une petite expression de contentement cô… cô, lorsqu’on lui donnait à manger ; mais il n’a pas paru s’attacher à personne de préférence. Il devient gras en automne et prend en tout temps plus de chair et d’embonpoint que la plupart des autres oiseaux de proie[2].

Il est très commun en France, et, comme le dit Belon, il n’y a guère de villageois qui ne le connaissent et ne le redoutent pour leurs poules. Ce sont eux qui lui ont donné le nom de jean-le-blanc[3], parce qu’il est en effet remarquable par la blancheur du ventre, du dessous des ailes, du croupion et de la queue. Il est cependant vrai qu’il n’y a que le mâle qui porte évidemment ces caractères, car la femelle est presque toute grise et n’a que du blanc sale sur les plumes du croupion ; elle est, comme dans les autres oiseaux de proie, plus grande, plus grosse et plus pesante que le mâle : elle fait son nid presque à terre, dans les terrains couverts de bruyères, de fougère, de genêt et de joncs, quelquefois aussi sur des sapins et sur d’autres arbres élevés. Elle pond ordinairement trois œufs qui sont d’un gris tirant sur l’ardoise[4] : le mâle pourvoit abondamment à sa subsistance pendant tout le temps de l’incubation, et même pendant le temps qu’elle soigne et élève ses petits. Il fréquente de près les lieux habités, et surtout les hameaux et les fermes : saisit et enlève les poules, les jeunes dindons, les canards privés ; et lorsque la volaille lui manque il prend des lapereaux, des perdrix, des cailles et d’autres moindres oiseaux ; il ne dédaigne pas même les mulots et les lézards. Comme ces oiseaux, et surtout la femelle, ont les ailes courtes et le corps gros, leur vol est pesant et ils ne s’élèvent jamais à une grande hauteur : on les voit toujours voler bas[5] et saisir leur proie plutôt à terre que dans l’air. Leur cri est une espèce de sifflement aigu qu’ils ne font entendre que rarement : ils ne chassent guère que le matin et le soir, et ils se reposent dans le milieu du jour.

On pourrait croire qu’il y a variété dans cette espèce, car Belon donne la description d’un second oiseau, « qui est, dit-il[6], encore une autre espèce d’oiseau saint-martin, semblablement nommé blanche-queue, de même espèce que le susdit jean-le-blanc, et qui ressemble au milan royal de si près qu’on n’y trouverait aucune différence, si ce n’était qu’il est plus petit et plus blanc dessous le ventre, ayant les plumes qui touchent le croupion en la queue, tant dessus que dessous, de couleur blanche. » Ces ressemblances, auxquelles on doit en ajouter une encore plus essentielle, qui est d’avoir les jambes longues, indiquent seulement que cette espèce est voisine de celle du jean-le-blanc ; mais comme elle en diffère considérablement par la grandeur et par d’autres caractères, on ne peut pas dire que ce soit une variété du jean-le-blanc ; et nous avons reconnu que c’est le même oiseau que nos nomenclateurs ont appelé le lanier cendré, duquel nous ferons mention dans la suite sous le nom d’oiseau saint-martin, parce qu’il ne ressemble en rien au lanier.

Au reste, le jean-le-blanc, qui est très commun en France, est néanmoins assez rare partout ailleurs, puisque aucun des naturalistes d’Italie, d’Angleterre, d’Allemagne et du nord n’en a fait mention que d’après Belon ; et c’est par cette raison que j’ai cru devoir m’étendre sur les faits particuliers de cet oiseau. Je dois aussi observer que M. Salerne a fait une forte méprise[7], en disant que cet oiseau était le même que le ringtail ou queue-blanche des Anglais, dont ils appellent le mâle henharrow ou henharrier, c’est-à-dire ravisseur de poules : c’est ce caractère de la queue blanche, et cette habitude naturelle de prendre les poules, communs au ringtail et au jean-le-blanc, qui ont trompé M. Salerne et lui ont fait croire que c’était le même oiseau ; mais il aurait dû comparer les descriptions des auteurs précédents, et il aurait aisément reconnu que ce sont des oiseaux d’espèces différentes ; d’autres naturalistes ont pris l’oiseau appelé par M. Edwards blue-hawk, épervier ou faucon bleu, pour le henharrier[8] ou déchireur de poules, quoique ce soient encore des oiseaux d’espèces différentes. Nous allons tâcher d’éclaircir ce point, qui est un des plus obscurs de l’histoire naturelle des oiseaux de proie.

On sait qu’on peut les diviser en deux ordres, dont le premier n’est composé que des oiseaux guerriers, nobles et courageux, tels que les aigles, les faucons, gerfauts, autours, laniers, éperviers, etc., et le second contient les oiseaux lâches, ignobles et gourmands, tels que les vautours, les milans, les buses, etc. Entre ces deux ordres si différents par le naturel et les mœurs il se trouve, comme partout ailleurs, quelques nuances intermédiaires, quelques espèces qui tiennent aux deux ordres ensemble et qui participent au naturel des oiseaux nobles et des oiseaux ignobles ; ces espèces intermédiaires sont : 1o celle du jean-le-blanc dont nous venons de donner l’histoire, et qui, comme nous l’avons dit, tient de l’aigle et de la buse ; 2o celle de l’oiseau saint-martin que MM. Brisson et Frisch ont appelé le lanier cendré, et que M. Edwards a nommé faucon bleu, mais qui tient plus du jean-le-blanc et de la buse que du faucon ou du lanier ; 3o celle de la soubuse, dont les Anglais n’ont pas bien connu l’espèce, ayant pris un autre oiseau pour le mâle de la soubuse, dont ils ont appelé la femelle ringtail (queue annelée de blanc), et le prétendu mâle henharrier (déchireur de poules) ; ce sont les mêmes oiseaux que M. Brisson a nommés faucons à collier, mais ils tiennent plus de la buse que du faucon ou de l’aigle. Ces trois espèces, et surtout la dernière, ont donc été ou méconnues ou confondues, ou très mal nommées ; car le jean-le-blanc ne doit point entrer dans la liste des aigles. L’oiseau saint-martin n’est ni un faucon, comme le dit M. Edwards, ni un lanier, comme le disent MM. Frisch et Brisson, puisqu’il est d’un naturel différent et de mœurs opposées. Il en est de même de la soubuse, qui n’est ni un aigle ni un faucon, puisque ses habitudes sont toutes différentes de celles des oiseaux de ces deux genres : on le reconnaîtra clairement par les faits énoncés dans les articles où il sera question de ces deux oiseaux.

Mais il me paraît qu’on doit joindre à l’espèce du jean-le-blanc, qui nous est bien connue, un oiseau que nous ne connaissons que par les indications d’Aldrovande[9], sous le nom de laniarius, et de Schwenckfeld[10] sous celui de milvus albus. Cet oiseau, que M. Brisson a aussi appelé lanier, me paraît encore plus éloigné du vrai lanier que l’oiseau saint-martin. Aldrovande décrit deux de ces oiseaux, dont l’un est bien plus grand, et a deux pieds depuis le bout du bec jusqu’à celui de la queue, c’est la même grandeur que celle du jean-le-blanc ; et si l’on compare la description d’Aldrovande avec celle que nous avons donnée du jean-le-blanc, je suis persuadé qu’on y trouvera assez de caractères pour présumer que ce laniarius d’Aldrovande pourrait bien être le jean-le-blanc, d’autant que cet auteur, dont l’ornithologie est bonne et très complète, surtout pour les oiseaux de nos climats, ne paraît pas avoir connu le jean-le-blanc par lui-même, puisqu’il n’a fait que l’indiquer d’après Belon[11], duquel il a emprunté jusqu’à la figure de cet oiseau.


Notes de Buffon
  1. Quelques-uns ont nommé le jean-le-blanc chevalier blanche-queue, peut-être parce qu’il est un peu plus haut monté sur ses jambes. Ornithol. de Salerne, p. 24… Le mâle est plus léger et plus blanc que la femelle, surtout au croupion ; sa queue est fort longue, et ses jambes sont fines et d’un jaune agréable. Idem, ibidem, etc… Nota. Belon et quelques autres naturalistes après lui ont cru que cet oiseau était le pygargue ; mais ils se sont trompés, comme on peut s’en assurer en comparant ce que nous avons dit du pygargue avec ce que nous disons du jean-le-blanc.
  2. Voici la note que m’a donnée sur cet oiseau l’homme que j’ai chargé du soin de mes volières. « Ayant présenté au jean-le-blanc différents aliments, comme du pain, du fromage, des raisins, de la pomme, etc., il n’a voulu manger d’aucun, quoiqu’il jeûnât depuis vingt-quatre heures : j’ai continué à le faire jeûner trois jours de plus, et au bout de ce temps il a également refusé ces aliments ; en sorte qu’on peut assurer qu’il ne mange rien de tout cela, quelque faim qu’il ressente : je lui ai aussi présenté des vers qu’il a constamment refusés ; car lui en ayant mis un dans le bec, il l’a rejeté, quoiqu’il l’eût déjà avalé presque à moitié : il se jetait avec avidité sur les mulots et les souris que je lui donnais, il les avalait sans leur donner un seul coup de bec ; je me suis aperçu que lorsqu’il en avait avalé deux ou trois, ou seulement une grosse, il paraissait avoir un air plus inquiet, comme s’il eût ressenti quelque douleur ; il avait alors la tête moins libre et plus enfoncée qu’à l’ordinaire ; il restait cinq ou six minutes dans cet état, sans s’occuper d’autre chose, car il ne regardait pas de tous côtés comme il fait ordinairement, et je crois même qu’on aurait pu l’approcher sans qu’il se fût retourné, tant il était sérieusement occupé de la digestion des souris qu’il venait d’avaler : je lui ai présenté des grenouilles et de petits poissons ; il a toujours refusé les poissons et mangé les grenouilles par demi-douzaines, et quelquefois davantage ; mais il ne les avale pas tout entières comme les souris, il les saisit d’abord avec ses ongles et les dépèce avant de les manger : je l’ai fait jeûner pendant trois jours, en ne lui donnant que du poisson cru ; il l’a toujours refusé : j’ai observé qu’il rendait les peaux des souris en petites pelotes longues d’environ un pouce ; et en les faisant tremper dans de l’eau chaude, j’ai reconnu qu’il n’y avait que le poil et la peau de la souris, sans aucun os, et j’ai trouvé dans quelques-unes de ces pelotes des grains de fer fondu et quelques autres parcelles de charbon. »
  3. Les habitants des villages connaissent un oiseau de proie, à leur grand dommage, qu’ils nomment jean-le-blanc ; car il mange leur volaille plus hardiment que le milan. Belon, Hist. nat. des oiseaux, p. 103… Ce jean-le-blanc assaut les poules des villages et prend les oiseaux et connins ; car aussi est-il hardi : il fait grande destruction des perdrix et mange les petits oiseaux ; car il vole à la dérobée le long des haies et de l’orée des forêts, somme qu’il n’y a païsan qui ne le connaisse. Idem, ibidem.
  4. Ornithologie de Salerne, p. 23 et 24.
  5. Quiconque le regarde voler advise en lui la semblance d’un héron en l’air ; car il bat des ailes et ne s’élève pas en amont comme plusieurs autres oiseaux de proie, mais vole le plus souvent bas contre terre, et principalement soir et matin. Belon, Hist. nat. des oiseaux, p. 103.
  6. Idem, ibidem, p. 104.
  7. Jean-le-blanc, pygargus accipiter subbuteo Turneri ; Ray, Synops. en anglais, the ringtail, c’est-à-dire queue blanche ; et le mâle henharrow ou henharrier, c’est-à-dire ravisseur de poules ; il diffère des autres oiseaux de ce genre par son croupion blanc, d’où lui vient le nom de pygargus en grec, et par un collier de plumes redressées autour des oreilles, qui lui ceint la tête comme une couronne. M. Linnæus ne parle point de cet oiseau ; apparemment qu’il ne se trouve point en Suède : il est assez commun dans ce pays-ci, et surtout en Sologne où il fait son nid par terre entre les bruyères à balais, que l’on appelle vulgairement des brémailles. Ornithol. de Salerne, p. 23. — Nota. Que si M. Salerne eût seulement vu cet oiseau, il n’aurait pas dit qu’il avait une couronne ou collier de plumes redressées autour de la tête ; car le jean-le-blanc n’a point ce caractère qui n’appartient qu’à l’oiseau que Turner a nommé subbuteo, et que M. Brisson appelle faucon à collier.
  8. British Zoology, p. 67.
  9. Laniarius. Aldrov. Avi., t. I, p. 380 ; Icones, p. 381 et 382.
  10. Milvus albus. Schwenckfeld, Theriotrop. Sil., p. 304. — Le lanier blanc. Brisson, Ornithologie, t. I, p. 367.
  11. Pygargi secundum genus. Aldrov. Avi., t. I, p. 208.
Notes de l’éditeur
  1. Le jean-le-blanc de Buffon est le Circætus gallicus L. [Note de Wikisource : actuellement, Circaetus gallicus Gmelin], de la famille des Accipitridés et de la sous-famille des Butéoniens. Les Butéoniens se distinguent par un corps lourd, une tête épaisse ; une queue droite, tronquée ; un bec recourbé et dépourvu de dent.