Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le faisan blanc

LE FAISAN BLANC

On ne connaît point assez l’histoire de cette variété de l’espèce du faisan pour savoir à quelle cause on doit rapporter la blancheur de son plumage : l’analogie nous conduirait à croire qu’elle est un effet du froid, comme dans le paon blanc. Il est vrai que le faisan ne s’est point enfoncé dans les pays septentrionaux autant que le paon ; mais aussi sa blancheur n’est point parfaite, puisqu’il a, selon M. Brisson[1], des taches d’un violet foncé sur le cou, et d’autres taches roussâtres sur le dos ; et que, selon Olina, les mâles montrent quelquefois les couleurs franches des faisans ordinaires sur la tête et sur le cou. Ce dernier auteur dit que les faisans blancs viennent de Flandre ; mais sans doute qu’en Flandre on dit qu’ils viennent encore de plus loin du côté du nord : il ajoute que les femelles sont d’une blancheur plus parfaite que les mâles[2] ; et je remarque que la femelle du faisan ordinaire a aussi plus de blanc dans son plumage que n’en a le mâle.


Notes de Buffon
  1. Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 268.
  2. Voyez Olina, Uccellaria, p. 49.