Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/La veuve mouchetée

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome VI, Histoire naturelle des oiseauxp. 200-201).

LA VEUVE MOUCHETÉE[1]

Toute la partie supérieure est en effet mouchetée de noir sur un fond orangé ; les pennes de l’aile et ses grandes couvertures sont noires, bordées d’orangé ; la poitrine est d’un orangé plus clair, sans mouchetures ; les petites couvertures de l’aile sont blanches et y forment une large bande transversale de cette couleur, qui est la couleur dominante sur toute la partie inférieure du corps ; le bec est d’un rouge vif, et les pieds sont couleur de chair.

Les quatre longues plumes qu’a cet oiseau[NdÉ 1] sont d’un noir foncé ; elles ne font point partie de la vraie queue, comme on pourrait le croire, mais elles forment une espèce de fausse queue qui passe sur la première. Ces longues plumes tombent à la mue et reviennent fort vite, ce qui est dans l’ordre commun pour le grand nombre des oiseaux, mais ce qui est une singularité chez les veuves. Lorsque ces plumes ont toute leur longueur, les deux du milieu dépassent la queue inférieure de cinq pouces et demi, les deux autres ont un pouce de moins ; les pennes de la queue inférieure, qui est la véritable, sont d’un brun obscur ; les latérales sont bordées en dehors d’une couleur plus claire, et marquées sur leur côté intérieur d’une tache blanche.

Cette veuve est de la grosseur de la dominicaine ; elle a le bec d’un rouge vif, plus court que celui du moineau, et les pieds couleur de chair.



Notes de l’auteur
  1. Moineau à longue queue. Long-tailed sparrow. Edwards, pl. 270. — « Passer supernè nigro et rufo varius, infernè albus ; pectore dilutè rufo ; tectricibus alarum minoribus superioribus candidis ; rectricibus quatuor intermediis longissimis nigris ; quatuor utrimque extimis obscurè fuscis, fusco dilutiore exteriùs marginatis, albo interiùs maculatis ; rostro coccineo… » Vidua Angolensis. La veuve d’Angola. Brisson, t. VI, supplément, p. 80. — Quoique M. Brisson semble ne parler de cette veuve que d’après M. Edwards, il le contredit néanmoins, en donnant les quatre longues plumes de cet oiseau pour les quatre intermédiaires de la véritable queue. M. Edwards dit expressément que ces quatre longues plumes passent sur les pennes de la queue.
Notes de l’éditeur
  1. Emberiza principalis L. [Note de Wikisource : déjà décrit sous le nom de veuve dominicaine].