Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/La fraise ou caille de la Chine
LA FRAISE OU CAILLE DE LA CHINE
Cet oiseau[NdÉ 1] est représenté dans nos planches[NdÉ 2] sous le nom de caille des Philippines, parce qu’elle a été envoyée de ces îles au Cabinet ; mais elle se trouve aussi à la Chine, et je l’ai appelée la fraise, à cause de l’espèce de fraise blanche qu’elle a sous la gorge, et qui tranche d’autant plus que son plumage est d’un brun noirâtre : elle est une fois plus petite que la nôtre. M. Edwards a donné la figure du mâle, pl. ccxlvii ; il diffère de la femelle représentée dans nos planches enluminées en ce qu’il est un peu plus gros, quoiqu’il ne le soit pas plus qu’une alouette ; en ce qu’il a plus de caractère dans la physionomie, les couleurs du plumage plus vives et plus variées, et les pieds plus forts. Le sujet dessiné et décrit par M. Edwards avait été apporté vivant de Nankin en Angleterre.
Ces petites cailles ont cela de commun avec celles de nos climats, qu’elles se battent à outrance les unes contre les autres, surtout les mâles ; et que les Chinois font à cette occasion des gageures considérables, chacun pariant pour son oiseau, comme on fait en Angleterre pour les coqs[1] : on ne peut donc guère douter qu’elles ne soient du même genre que nos cailles, mais c’est probablement une espèce différente de l’espèce commune ; et c’est par cette raison que j’ai cru devoir lui donner un nom propre et particulier.
- Notes de Buffon
- ↑ Voyez George Edwards, Gleanings, t. Ier, p. 78.
- Notes de l’éditeur
- ↑ Excalefactoria chinensis des ornithologistes modernes [Note de Wikisource : actuellement Excalfactoria chinensis Linnæus, vulgairement caille peinte de Chine ou caille naine]. Les Excalefactoria, ainsi nommés parce qu’on raconte que les Chinois les entretiennent pour se réchauffer les mains en hiver, se distinguent des Coturnix par une taille plus petite, des ailes plus courtes et plus arrondies.
- ↑ No des Planches enluminées de Buffon.