Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/L’étourneau

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome V, Histoire naturelle des oiseauxp. 627-634).

L’ÉTOURNEAU[1]


Il est peu d’oiseaux aussi généralement connus que celui-ci[NdÉ 1], surtout dans nos climats tempérés ; car, outre qu’il passe toute l’année dans le canton qui l’a vu naître sans jamais voyager au loin[2], la facilité qu’on trouve à le priver et à lui donner une sorte d’éducation fait qu’on en nourrit beaucoup en cage, et qu’on est dans le cas de les voir souvent et de fort près, en sorte qu’on a des occasions sans nombre d’observer leurs habitudes et d’étudier leurs mœurs dans l’état de domesticité comme dans l’état de nature.

Les merles sont de tous les oiseaux ceux avec qui l’étourneau a le plus de rapport ; les jeunes de l’une et de l’autre espèce se ressemblent même si parfaitement qu’on a peine à les distinguer[3]. Mais lorsque avec le temps ils ont pris chacun leur forme décidée, leurs traits caractéristiques, on reconnaît que l’étourneau diffère du merle par les mouchetures et les reflets de son plumage, par la conformation de son bec plus obtus, plus plat et sans échancrure vers la pointe[4], par celle de sa tête aussi plus aplatie, etc. Mais une autre différence fort remarquable, et qui tient à une cause plus profonde, c’est que l’espèce de l’étourneau est une espèce isolée dans notre Europe, au lieu que les espèces des merles y paraissent fort multipliées.

Les uns et les autres se ressemblent encore, en ce qu’ils ne changent point de domicile pendant l’hiver : seulement ils choisissent, dans le canton où ils sont établis, les endroits les mieux exposés[5] et qui sont le plus à portée des fontaines chaudes ; mais avec cette différence que les merles vivent alors solitairement, ou plutôt qu’ils continuent de vivre seuls ou presque seuls, comme ils font le resté de l’année ; au lieu que les étourneaux n’ont pas plus tôt fini leur couvée qu’ils se rassemblent en troupes très nombreuses. Ces troupes ont une manière de voler qui leur est propre, et semble soumise à une tactique uniforme et régulière, telle que serait celle d’une troupe disciplinée obéissant avec précision à la voix d’un seul chef : c’est à la voix de l’instinct que les étourneaux obéissent, et leur instinct les porte à se rapprocher toujours du centre du peloton, tandis que la rapidité de leur vol les emporte sans cesse au delà, en sorte que cette multitude d’oiseaux, ainsi réunis par une tendance commune vers le même point, allant et venant sans cesse, circulant et se croisant en tous sens, forme une espèce de tourbillon fort agité, dont la masse entière, sans suivre de direction bien certaine, paraît avoir un mouvement général de révolution sur elle-même, résultant des mouvements particuliers de circulation propres à chacune de ses parties, et dans lequel le centre tendant perpétuellement à se développer, mais sans cesse pressé, repoussé par l’effort contraire des lignes environnantes qui pèsent sur lui, est constamment plus serré qu’aucune de ces lignes, lesquelles le sont elles-mêmes d’autant plus qu’elles sont plus voisines du centre.

Cette manière de voler a ses avantages et ses inconvénients : elle a ses avantages contre les entreprises de l’oiseau de proie, qui se trouvant embarrassé par le nombre de ces faibles adversaires, inquiété par leurs battements d’ailes, étourdi par leurs cris, déconcerté par leur ordre de bataille, enfin ne se jugeant pas assez fort pour enfoncer des lignes si serrées, que la peur concentre encore de plus en plus, se voit contraint fort souvent d’abandonner une si riche proie sans avoir pu s’en approprier la moindre partie.

Mais, d’autre côté, un inconvénient de cette façon de voler des étourneaux, c’est la facilité qu’elle offre aux oiseleurs d’en prendre un grand nombre à la fois, en lâchant à la rencontre d’une de ces volées un ou deux oiseaux de la même espèce, ayant à chaque patte une ficelle engluée : ceux-ci ne manquent pas de se mêler dans la troupe, et au moyen de leurs allées et venues perpétuelles d’en embarrasser un grand nombre dans la ficelle perfide, et de tomber bientôt avec eux aux pieds de l’oiseleur.

C’est surtout le soir que les étourneaux se réunissent en grand nombre, comme pour se mettre en force et se garantir des dangers de la nuit : ils la passent ordinairement tout entière, ainsi rassemblés, dans les roseaux où ils se jettent vers la fin du jour avec grand fracas[6]. Ils jasent beaucoup le soir et le matin avant de se séparer, mais beaucoup moins le reste de la journée, et point du tout pendant la nuit.

Les étourneaux sont tellement nés pour la société qu’ils ne vont pas seulement de compagnie avec ceux de leur espèce, mais avec des espèces différentes. Quelquefois au printemps et en automne, c’est-à-dire avant et après la saison des couvées, on les voit se mêler et vivre avec les corneilles et les choucas, comme aussi avec les litornes et les mauvis, et même avec les pigeons.

Le temps des amours commence pour eux sur la fin de mars ; c’est alors que chaque paire s’assortit ; mais, ici comme ailleurs, ces unions si douces sont préparées par la guerre et décidées par la force ; les femelles n’ont pas le droit de faire un choix ; les mâles, peut-être plus nombreux et toujours plus pressés, surtout au commencement, se les disputent à coups de bec, et elles appartiennent au vainqueur. Leurs amours sont presque aussi bruyantes que leurs combats ; on les entend alors gazouiller continuellement : chanter et jouir, c’est toute leur occupation, et leur ramage est même si vif qu’ils semblent ne pas connaître la longueur des intervalles.

Après qu’ils ont satisfait au plus pressant des besoins, ils songent à pourvoir à ceux de la future couvée, sans cependant y prendre beaucoup de peine, car souvent ils s’emparent d’un nid de pivert, comme le pivert s’empare quelquefois du leur ; lorsqu’ils veulent le construire eux-mêmes, toute la façon consiste à amasser quelques feuilles sèches, quelques brins d’herbe et de mousse au fond d’un trou d’arbre ou de muraille : c’est sur ce matelas fait sans art que la femelle dépose cinq ou six œufs d’un cendré verdâtre et qu’elle les couve l’espace de dix-huit à vingt jours ; quelquefois elle fait sa ponte dans les colombiers, au-dessus des entablements des maisons, et même dans des trous de rochers sur les côtes de la mer, comme on le voit dans l’île de Wight et ailleurs[7]. On m’a quelquefois apporté dans le mois de mai de prétendus nids d’étourneaux qu’on avait trouvés, disait-on, sur des arbres ; mais comme deux de ces nids, entre autres, ressemblaient tout à fait à des nids de grives, j’ai soupçonné quelque supercherie de la part de ceux qui me les avaient apportés, à moins qu’on ne veuille imputer la supercherie aux étourneaux eux-mêmes, et supposer qu’ils s’emparent quelquefois des nids de grives et d’autres oiseaux, comme nous avons vu qu’ils s’emparaient souvent des trous des piverts. Je ne nie pas cependant que dans certaines circonstances ces oiseaux ne fassent leurs nids eux-mêmes, un habile observateur m’ayant assuré avoir vu plusieurs de ces nids sur le même arbre. Quoi qu’il en soit, les jeunes étourneaux restent fort longtemps sous la mère, et par cette raison je douterais que cette espèce fît jusqu’à trois couvées par an, comme l’assurent quelques auteurs[8], si ce n’est dans les pays chauds où l’incubation, l’éducation, et toutes les périodes du développement animal, sont abrégées en raison du degré de chaleur.

En général, les plumes des étourneaux sont longues et étroites, comme dit Belon[9] ; leur couleur est dans le premier âge un brun noirâtre, uniforme, sans mouchetures comme sans reflets. Les mouchetures ne commencent à paraître qu’après la première mue, d’abord sur la partie inférieure du corps, vers la fin de juillet ; puis sur la tête, et, enfin, sur la partie supérieure du corps aux environs du 20 d’août. Je parle toujours des jeunes étourneaux qui étaient éclos au commencement de mai.

J’ai observé que, dans cette première mue, les plumes qui environnent la base du bec tombèrent presque toutes à la fois, en sorte que cette partie fut chauve pendant le mois de juillet[10], comme elle l’est habituellement dans la frayonne pendant toute l’année. Je remarquai aussi que le bec était presque tout jaune le 15 de mai ; cette couleur se changea bientôt en couleur de corne, et Belon assure qu’avec le temps elle devient orangée.

Dans les mâles, les yeux sont plus bruns, ou d’un brun plus uniforme[11], les mouchetures du plumage plus tranchées, plus jaunâtres, et la couleur rembrunie des plumes qui n’ont point de mouchetures est égayée par des reflets plus vifs qui varient entre le pourpre et le vert foncé. Outre cela le mâle est plus gros, il pèse environ trois onces et demie. M. Salerne ajoute une autre différence entre les deux sexes, c’est que la langue est pointue dans le mâle et fourchue dans la femelle : il semble en effet que M. Linnæus ait vu cette partie pointue en certains individus, et fourchue en d’autres[12] : pour moi, je l’ai vue fourchue dans les sujets que j’ai eu occasion d’observer.

Les étourneaux vivent de limaces, de vermisseaux, de scarabées, surtout de ces jolis scarabées d’un beau vert bronzé luisant, avec des reflets rougeâtres, qu’on trouve au mois de juin sur les fleurs et principalement sur les roses ; ils se nourrissent aussi de blé, de sarrasin, de mil, de panis, de chènevis, de graine de sureau, d’olives, de cerises, de raisins, etc.[NdÉ 2]. On prétend que cette dernière nourriture est celle qui corrige le mieux l’amertume naturelle de leur chair[13], et que les cerises sont celle pour laquelle ils montrent un appétit de préférence : aussi s’en sert-on comme d’un appât infaillible pour les attirer dans les nasses d’osier que l’on tend parmi les roseaux où ils ont coutume de se retirer tous les soirs, et l’on en prend de cette manière jusqu’à cent dans une seule nuit ; mais cette chasse n’a plus lieu lorsque la saison des cerises est passée.

Ils suivent volontiers les bœufs et autre gros bétail, paissant dans les prairies, attirés, dit-on, par les insectes qui voltigent autour d’eux, ou peut-être par ceux qui fourmillent dans leur fiente, et en général dans toutes les prairies. C’est de cette habitude que leur est venu le nom allemand rinder-staren. On les accuse encore de se nourrir de la chair des cadavres exposés sur les fourches patibulaires[14] ; mais ils n’y vont apparemment que parce qu’ils y trouvent des insectes. Pour moi, j’ai fait élever de ces oiseaux, et j’ai remarqué que lorsqu’on leur présentait de petits morceaux de viande crue, ils se jetaient dessus avec avidité et les mangeaient de même ; si c’était un calice d’œillet contenant de la graine formée, ils ne le saisissaient pas sous leurs pieds, comme font les geais, pour l’éplucher avec le bec, mais le tenant dans le bec, ils le secouaient souvent et le frappaient à plusieurs reprises contre les bâtons ou le fond de la cage, jusqu’à ce que le calice s’ouvrit et laissât paraître et sortir la graine. J’ai aussi remarqué qu’ils buvaient à peu près comme les gallinacés, et qu’ils prenaient grand plaisir à se baigner : selon toute apparence, l’un de ceux que je faisais élever est mort de refroidissement pour s’être trop baigné pendant l’hiver.

Ces oiseaux vivent sept ou huit ans, et même plus, dans l’état de domesticité. Les sauvages ne se prennent point à la pipée, parce qu’ils n’accourent point à l’appeau, c’est-à-dire au cri de la chouette ; mais, outre la ressource des ficelles engluées et des nasses dont j’ai parlé plus haut, on a trouvé le moyen d’en prendre des couvées entières à la fois en attachant aux murailles, et sur les arbres où ils ont coutume de nicher, des pots de terre cuite d’une forme commode, et que ces oiseaux préfèrent souvent aux trous d’arbres et de murailles pour y faire leur ponte[15]. On en prend aussi beaucoup au lacet et à la pantière ; en quelques endroits de l’Italie, on se sert de belettes apprivoisées pour les tirer de leurs nids, ou plutôt de leurs trous ; car le grand art de l’homme est de se servir d’une espèce esclave pour étendre son empire sur les autres.

Les étourneaux ont une paupière interne, les narines à demi recouvertes par une membrane, les pieds d’un brun rougeâtre[16], le doigt extérieur uni à celui du milieu jusqu’à la première phalange, l’ongle postérieur plus fort qu’aucun autre, le gésier peu charnu, précédé d’une dilatation de l’œsophage, et contenant quelquefois de petites pierres dans sa cavité ; le tube intestinal, long de vingt pouces d’un orifice à l’autre, la vésicule du fiel à l’ordinaire, les cæcums fort petits, et plus près de l’anus qu’ils ne sont ordinairement dans les oiseaux.

En disséquant un jeune étourneau de ceux qui avaient été élevés chez moi, j’ai remarqué que les matières contenues dans le gésier et les intestins étaient absolument noires, quoique cet oiseau eût été nourri uniquement avec de la mie de pain et du lait : cela suppose une grande abondance de bile noire, et rend en même temps raison de l’amertume de la chair de ces oiseaux, et de l’usage qu’on a fait de leurs excréments dans les cosmétiques.

Un étourneau peut apprendre à parler indifféremment français, allemand, latin, grec, etc.[17], et à prononcer de suite des phrases un peu longues : son gosier souple se prête à toutes les inflexions, à tous les accents. Il articule franchement la lettre R[18], et soutient très bien son nom de sansonnet ou plutôt de chansonnet par la douceur de son ramage acquis, beaucoup plus agréable que son ramage naturel[19].

Cet oiseau est fort répandu dans l’ancien continent : on le trouve en Suède, en Allemagne, en France, en Italie, dans l’île de Malte, au cap de Bonne-Espérance[20] et partout à peu près le même ; au lieu que les oiseaux d’Amérique auxquels on a donné le nom d’étourneaux forment des espèces assez multipliées, comme nous le verrons bientôt.

Variétés de l’étourneau.

Quoique l’empreinte du moule primitif ait été assez ferme dans l’espèce de notre étourneau pour empêcher que ses races diverses, s’éloignant à un certain point, formassent enfin des espèces distinctes et séparées, elle n’a pu cependant rendre absolument nulle la tendance perpétuelle qui porte la nature à la variété, tendance qui se manifeste ici d’une manière fort marquée, puisqu’on trouve des étourneaux noirs (ce sont les jeunes), d’autres tout blancs, d’autres blancs et noirs, enfin d’autres gris, c’est-à-dire dont le noir s’est fondu dans le blanc.

Il faut remarquer que souvent on a trouvé ces variétés dans les nids des étourneaux ordinaires, en sorte qu’on ne peut les considérer que comme des variétés individuelles ou purement éphémères, que la nature semble produire en se jouant sur la superficie, qu’elle anéantit à chaque génération pour les renouveler et les détruire encore, mais qui, ne pouvant ni se perpétuer, ni pénétrer jusqu’au type spécifique, ne peuvent conséquemment donner aucune atteinte à sa pureté, à son unité. Telles sont les variétés suivantes dont parlent les auteurs :

I. L’étourneau blanc d’Aldrovande[21] aux pieds couleur de chair et au bec jaune rougeâtre, tel qu’il est dans nos étourneaux devenus vieux. Aldrovande remarque que celui-ci avait été pris avec des étourneaux ordinaires, et Rzacynski assure que, dans un certain canton de la Pologne[22], on voyait souvent sortir du même nid un étourneau noir et un blanc. Willughby parle aussi de deux étourneaux de cette dernière couleur, qu’il avait vus dans le Cumberland.

II. L’étourneau noir et blanc. Je rapporte à cette variété : 1o l’étourneau à tête blanche d’Aldrovande[23] ; cet oiseau avait, en effet, la tête blanche, ainsi que le bec, le cou, tout le dessous du corps, les couvertures des ailes et les deux pennes extérieures de la queue ; les autres pennes de la queue et toutes celles des ailes étaient comme dans l’étourneau ordinaire ; le blanc de la tête était relevé par deux petites taches noires, situées au-dessus des yeux, et le blanc du dessous du corps était varié par de petites taches bleuâtres ; 2o l’étourneau-pie de Schwenckfeld, qui avait le sommet de la tête, la moitié du bec du côté de la base, le cou, les pennes des ailes et de la queue noirs, et tout le reste blanc[24] ; 3o l’étourneau à tête noire, vu par Willughby[25], ayant tout le reste du corps blanc.

III. L’étourneau gris cendré d’Aldrovande[26]. Cet auteur est le seul qui en ait vu de cette couleur, laquelle n’est autre chose, comme nous l’avons dit, que le blanc fondu avec le noir. On conçoit aisément combien ces variétés peuvent être multipliées, soit par les différentes distributions du noir et du blanc, soit par les différentes nuances de gris, résultant des différentes proportions de ces couleurs fondues ensemble.


Notes de Buffon
  1. Polydore Virgile prétend que cet oiseau, appelé sterlyng en anglais, a donné son nom à la livre numéraire anglaise, dite sterling ; il aurait pu faire venir tout aussi naturellement du mot français étourneau notre livre tournois ; mais il est constant que ce mot tournois est formé du mot Tours, nom d’une ville de France, et il est probable que le mot sterling est formé du nom d’une ville d’Écosse, appelée Stirling.
  2. Il paraît que dans des climats plus froids, tels que la Suède et la Suisse, ils sont moins sédentaires et deviennent oiseaux de passage : « Discedit post mediam æstatem in Scaniam campestrem », dit M. Linnæus, Fauna Suecica, p. 70. « Cùm abeunt e nostrâ regione », dit Gesner, p. 745, De Avibus.
  3. Voyez Belon, p. 322, Nature des oiseaux. — Cette ressemblance entre les jeunes merles et les jeunes étourneaux est telle, que j’ai vu un procès véritable, une instance juridique entre deux particuliers, dont l’un réclamait un étourneau ou sansonnet qu’il prétendait avoir mis en pension chez l’autre pour lui apprendre à parler, siffler, chanter, etc., et l’autre représentait un merle fort bien élevé, et réclamait son salaire, prétendant en effet n’avoir reçu qu’un merle.
  4. M. Barrère dit que l’étourneau a le bec quadrangulaire, Ornithologiæ specimen novum, p. 39. Il conviendra au moins que les angles en sont fort arrondis.
  5. C’est apparemment ce qui a fait dire à Aristote que l’étourneau se tient caché pendant l’hiver.
  6. « Auventando ben spesso con tanta furia, che è per la moltitudine e per l’impeto con che vanno, nel gingnere si sente ender l’aria con un strepito horribile non dissimile alla gragnuola. » Olina, Uccellaria, p. 18.
  7. British Zoology, p. 93.
  8. « Cova… due o tre volte l’anno, con quattro o cinque uccelli per covata. » Olina, Uccellaria.
  9. Nature des oiseaux, p. 321.
  10. Je ne sais pourquoi Pline a dit, en parlant des étourneaux : « Sed hi plumam non amittunt. » Pline, lib. x, cap. xxiv.
  11. « La femina ha nel chiaro del occhio una maglietta, havendo lo maschio tutto nero bene. » Olina, p. 18. Cette espèce de taie que les femelles ont sur les yeux, selon Olina, est apparemment ce que Willughby veut exprimer, en disant : « Oculorum irides avellaneæ, supernâ parte albidiores », p. 145, et il faut supposer que ce dernier parle ici de la femelle.
  12. « Linguâ acutâ. » Syst. nat., édit. X, p. 167. « Linguâ bifidâ. » Fauna suecica, p. 70.
  13. Voyez Schwenckfeld, M. Salerne, etc. Cardan dit que, pour bonifier la chair des étourneaux, il ne s’agit que de leur couper la tête sitôt qu’ils sont tués ; Albin, qu’il faut leur enlever la peau ; d’autres, que les étourneaux de montagnes valent mieux que les autres ; mais tout cela doit s’entendre des jeunes, car, malgré les montagnes et les précautions, la chair des vieux sera toujours sèche, amère et un très mauvais manger.
  14. Aldrovande, t. II, p. 642.
  15. Olina, Uccellaria, p. 18. Schwenckfeld, Aviarium Silesiæ, p. 352.
  16. Je ne sais pourquoi Willughby a dit : « Tibiæ ad articulos usque plumosæ. » Ornithologia, p. 145. Je n’ai rien vu de pareil dans tous les étourneaux qui m’ont passé sous les yeux.
  17. « Habebant et Cæsares juvenes item sturnum, luscinias græco atque latino sermone dociles ; præterea meditantes in diem et assiduè nova loquentes longiore etiam contextu. » Pline, lib. x, cap. xlii.
  18. Scaliger, Exercit.
  19. « Sturnus pisitat ore, isitat, pisistrat. » C’est ainsi que les Latins exprimaient le cri de l’étourneau. Voyez Autor Philomelæ, etc.
  20. Voyez Kolbe, t. III, p. 159.
  21. Tome II, p. 631.
  22. Prope Coronoviam.
  23. T. II, p. 637.
  24. Aviarium Silesiæ, p. 353.
  25. Ornithologia, p. 145.
  26. P. 638 et 639.
Notes de l’éditeur
  1. Sturnus vulgaris L. [Note de Wikisource : toujours actuellement Sturnus vulgaris Linnæus, vulgairement étourneau sansonnet]. — Les Étourneaux sont des Dentirostres de la famille des Sturnidés. Cette famille est composée d’oiseaux de taille moyenne, chanteurs, à bec fort, droit, un peu recourbé, mousse à l’extrémité, dépourvu de soies à la base de la mâchoire inférieure ; à queue courte ; à ailes longues, pourvues de dix rémiges primaires ; à pattes de hauteur moyenne, assez fortes ; à plumage dru, richement coloré. Les Sturnidés vivent en société ; ils sont de grands destructeurs des insectes nuisibles.

    « Le plumage de l’Étourneau vulgaire varie avec l’âge et la saison. Au printemps, le mâle adulte est noir, à reflets verts ou pourpres ; cette couleur paraît moins foncée aux ailes et à la queue, dont les pennes sont largement bordées de gris. Quelques plumes du dos sont marquées à leur extrémité d’une tache gris jaunâtre. L’œil est brun, le bec noir les pattes sont d’un brun rouge. En automne, après la mue, ce plumage est tout différent ; toutes les plumes de la nuque, de la partie postérieure du dos et de la poitrine ont leur extrémité blanche, ce qui fait paraître l’oiseau comme ponctué de blanc ; le bec est aussi plus foncé. La femelle ressemble beaucoup au mâle, mais son plumage de printemps est plus fortement piqueté de blanc. Les jeunes sont d’un gris brun foncé par tout le corps, avec les joues un peu plus claires ; ils ont le bec gris noir, les pattes gris brun. » (Brehm.)

  2. L’Étourneau est l’un des oiseaux de nos pays dont il importe le plus de favoriser le développement, à cause du grand nombre de petits animaux nuisibles qu’il détruit. En Allemagne, on met à leur disposition des nids artificiels qu’ils adoptent très volontiers. Lentz a calculé qu’une seule famille d’étourneaux détruit en une journée de quatorze heures environ 364 limaces. Comme il y a deux couvées par an, il arrive un moment où une famille complète, c’est-à-dire formée des individus provenant des deux couvées, détruit près de 800 limaces par jour. « Autrefois, ajoute Lentz (cité par Brehm), les étourneaux ne se montraient qu’isolés dans les environs de Gotha. Il y a douze ans, je fis le premier essai de disposer pour eux des nids artificiels. Je n’eus, jusqu’en 1856, aucun succès, par ce simple motif qu’aucun étourneau n’y pouvait entrer : l’ouverture en était trop étroite. Au commencement de l’année, un nouveau forestier arriva à Friedrichroda, mit partout des retraites convenablement construites et m’invita à suivre son exemple. Bientôt nous avions répandu l’élève des étourneaux dans tout le duché de Gotha et dans une grande partie de la forêt de Thuringe. Déjà, dans l’automne de 1856, on voyait des étourneaux près de tous les troupeaux de bœufs et par bandes quelquefois de 500 individus. En 1857, ils étaient devenus innombrables. Dans les roseaux de l’étang Kumbach, à une demi-lieue de Schnepfenthal, 40 000 étourneaux passaient la nuit ; 100 000 dans ceux de l’étang de Siebleb, près de Gotha ; 40 000 dans ceux de l’étang Neuf, près de Waltershausen : soit, en tout, 180 000 étourneaux, qui chaque jour détruisaient au moins 12 600 000 000 de limaces. »