Œuvres complètes de Béranger/Le Carillonneur
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LE CARILLONNEUR
Digue, digue, dig, din, dig, din, don.
Ah ! Que j’aime
À sonner un baptême !
Aux maris j’en demande pardon.
Dig, din, don, din, digue, digue, don.
Les décès m’ont assez fait connaître ;
Préludons sur un ton plus heureux.
D’un vieillard l’héritier vient de naître.
Sonnons fort : c’est un fait scandaleux.
Digue, digue, dig, din, dig, din, don.
Ah ! Que j’aime
À sonner un baptême !
Aux maris j’en demande pardon.
Dig, din, don, din, digue, digue, don.
La maman est gaillarde et jolie :
Mais l’époux est triste et catarrheux ;
Sur son compte il sait ce qu’on publie.
Sonnons fort : il n’est pas généreux.
Digue, digue, dig, din, dig, din, don.
Ah ! Que j’aime
À sonner un baptême !
Aux maris j’en demande pardon.
Dig, din, don, din, digue, digue, don.
De l’enfant quel peut être le père ?
N’est-ce pas mon voisin le banquier ?
Les cadeaux mènent vite une affaire.
Sonnons fort : il est gros marguillier.
Digue, digue, dig, din, dig, din, don.
Ah ! Que j’aime
À sonner un baptême !
Aux maris j’en demande pardon.
Dig, din, don, din, digue, digue, don.
Si j’osais, je dirais que le maire
S’est créé ce petit échevin ;
Je l’ai vu chiffonner la commère.
Sonnons fort : je boirai de son vin.
Digue, digue, dig, din, dig, din, don.
Ah ! Que j’aime
À sonner un baptême !
Aux maris j’en demande pardon.
Dig, din, don, din, digue, digue, don.
Je crois bien que notre grand vicaire
Aura mis le doigt au bénitier.
Depuis peu ma fille a su lui plaire.
Sonnons fort, pour l’honneur du métier.
Digue, digue, dig, din, dig, din, don.
Ah ! Que j’aime
À sonner un baptême !
Aux maris j’en demande pardon.
Dig, din, don, din, digue, digue, don.
Notre gouverneur a, je le pense,
Prélevé des droits sur ce terrain ;
Dans l’église il vient donner quittance.
Sonnons fort : monseigneur est parrain.
Digue, digue, dig, din, dig, din, don.
Ah ! Que j’aime
À sonner un baptême !
Aux maris j’en demande pardon.
Dig, din, don, din, digue, digue, don.
Plus facile à nommer que ton père,
Cher enfant, quel bonheur infini !
Je suis sûr de te voir plus d’un frère.
Sonnons fort : et que Dieu soit béni !
Digue, digue, dig, din, dig, din, don.
Ah ! Que j’aime
À sonner un baptême !
Aux maris j’en demande pardon.
Dig, din, don, din, digue, digue, don.
Air noté dans Musique des chansons de Béranger :
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