À PROPOS DE COUPLETS QUI M’ONT ÉTÉ ENVOYÉS PENDANT MON PROCÈS (Air noté ♫)
Air du ballet des Pierrots
On m’a dénoncé, je dénonce ;
Oui, je dénonce des couplets.
La gaîté de l’auteur annonce
Qu’il peut figurer au Palais ;
On voit, à l’air dont il vous traite,
Que cent fois il vous persifla.
Messieurs les juges, qu’on arrête,
Qu’on arrête cet homme-là.
Il prétend rire des entraves
Qu’à la presse l’on veut donner.
Il croit à la gloire des braves ;
Pourriez-vous le lui pardonner ?
Il ose vanter la musette
Qui dans leurs maux les consola.
Messieurs les juges, qu’on arrête,
Qu’on arrête cet homme-là.
Il prodigue la flatterie
À ceux qui sont persécutés ;
Il pourrait chanter la patrie,
C’est un grand tort, vous le sentez.
De l’esprit qu’à ma muse il prête,
Vengez-vous sur l’esprit qu’il a.
Messieurs les juges, qu’on arrête,
Qu’on arrête cet homme-là.