Librairie de L. Hachette et Cie (p. 228-229).

LXXV

LES PHARISIENS VEULENT FAIRE SAISIR JÉSUS.



Le dernier jour de la fête des Tabernacles

Louis. Qu’est-ce que c’était que cette fête ?

Grand’mère. La fête des Tabernacles était instituée en souvenir du voyage des Juifs dans le désert quand ils avaient fui de l’Égypte. Elle durait huit jours, et, pour rappeler ce voyage pendant lequel ils avaient demeuré sous des tentes, les Juifs de Jérusalem demeuraient aussi sous des tentes de feuillage.

Les Pharisiens envoyèrent des hommes pour saisir Notre-Seigneur pendant qu’il parlait au peuple ; mais il parlait si bien, il inspirait un tel respect et un tel amour, que ces hommes n’osèrent pas l’arrêter, et qu’ils revinrent près des Princes des Prêtres.

« Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » dirent les Pharisiens en colère.

« Jamais homme n’a parlé comme cet homme, » répondirent les archers.

Armand. Qu’est-ce que c’est, archer ?

Grand’mère. Les archers étaient des soldats chargés de maintenir l’ordre, comme chez nous les gendarmes.

Les Pharisiens répliquèrent :

« Êtes-vous donc séduits aussi, vous autres ? Y a-t-il un seul magistrat pharisien qui ait cru en lui ? Quant à la populace, qui ne connaît pas la loi, ce sont des gens maudits. »

Jacques. Pourquoi donc étaient-ils maudits ?

Grand’mère. Ils ne l’étaient que par les orgueilleux Pharisiens, qui croyaient qu’eux seuls, gens savants, qui avaient étudié, qui connaissaient la loi, avaient le pouvoir et le droit de connaître la vérité et de l’enseigner. C’est ce qui arrive encore aujourd’hui et partout. Les savants, gens orgueilleux et ignorants dans les choses de Dieu, veulent imposer leur fausse science à tous, et ne permettent pas qu’on étudie humblement la science des vertus chrétiennes dans les livres des saints et des hommes inspirés de Dieu.

Jacques. Mais pourquoi les écoute-t-on ?

Grand’mère. Les gens sages ne les écoutent pas, cher enfant ; ils restent dans leurs croyances chrétiennes, laissant ces pauvres savants se moquer d’eux, et ils conservent paisiblement la grande et vraie science de l’amour de Dieu et du prochain.