Librairie de L. Hachette et Cie (p. 102-103).

XXXV

GUÉRISON D’UN LÉPREUX



Jésus descendit de la montagne, et une grande multitude de peuple le suivit. Et voilà qu’un lépreux vint à lui, et lui dit, comme celui que Notre-Seigneur avait guéri à Capharnaüm :

« Seigneur, si vous voulez, vous pouvez me guérir. »

Jésus, étendant la main, le toucha, disant :

« Je le veux ; sois guéri. »

Et, à l’instant même, sa lèpre fut guérie. Et Jésus lui dit, comme il avait dit à l’autre lépreux :

« Garde-toi de parler de ceci à personne ; mais va, montre-toi au prêtre, offre-lui le don (le présent) que Moïse a ordonné, pour que ce don leur soit un témoignage. »

Louis. Comment, un témoignage ? À qui un témoignage ?

Grand’mère. Un témoignage, veut dire une preuve qu’on dit la vérité. Le lépreux qui était guéri devait, d’après la loi juive, donner pour preuve de sa guérison, une tourterelle ou une colombe au prêtre chargé des sacrifices, et le lépreux recevait alors du prêtre la permission de rentrer dans la ville et de vivre comme les autres Juifs. Ce beau miracle, deux fois répété, est la figure de la confession.

Valentine. Comment ? Je trouve que cela n’y ressemble pas du tout.

Grand’mère. Tu vas voir que c’est au contraire très-semblable. La lèpre signifie le péché. Le lépreux, c’est-à-dire le pécheur, fatigué et malheureux de la lèpre ou maladie de son âme, demande au bon Dieu de le guérir. Le bon Dieu accorde la guérison, mais à condition que le pécheur ira confesser ses péchés au prêtre, qui a reçu du bon Dieu le pouvoir de guérir les maladies de l’âme, d’en accorder le pardon ; le don qu’offre le lépreux ou le pénitent, est la pénitence, les œuvres d’expiation qu’on doit faire pour effacer les péchés ; et c’est aussi le don de son cœur, devenu pur comme une colombe, toujours blanche, tu sais. Et le prêtre donne alors la faculté de recevoir comme les autres les sacrements de l’Église. Comprends-tu, à présent ?

Valentine. Oui, Grand’mère, je comprends, mais ce n’est pas tout à fait la même chose.

Grand’mère. Parce qu’une comparaison n’est jamais absolument parfaite ; je te l’ai expliquée de mon mieux.