Librairie de L. Hachette et Cie (p. 7-8).

I

LES JUIFS.



Grand’mère. Vous savez, mes enfants, ce que c’est que les Juifs ?

Henriette. Oui, oui, Grand’mère : Juifs ou Israélites.

Armand. Mais, je ne sais pas, moi. Je veux savoir.

Henriette. Ah bien ! tu es ennuyeux ! On te dira après.

Henri. Si tu interromps, on te chassera.

Armand. Je ne dirai plus rien. Je ne veux pas qu’on me chasse.

Grand’mère. Non, mon pauvre petit, on ne te chassera pas. Mais, il ne faudra pas interrompre à chaque mot.

Les Juifs étaient un peuple que le bon Dieu protégeait tout particulièrement, auquel il avait fait savoir par ses serviteurs, les Prophètes, qu’il enverrait son Fils Jésus, qui devait être de leur nation, pour vaincre le démon, leur grand ennemi. Ces Juifs, qui auraient dû être si bons, puisqu’ils étaient le peuple choisi par le bon Dieu, étaient très-souvent méchants ; ils refusaient d’obéir aux chefs que leur donnait le bon Dieu, ils refusaient même de le prier et de l’honorer. Mais Dieu est si bon, si bon, qu’il pardonne toujours quand on se repent ; aussi, dès que les Juifs se repentaient et demandaient pardon, Dieu leur pardonnait.

Louis. Et ils recommençaient ?

Grand’mère. Ils recommençaient toujours. Dieu leur avait donné un très-beau pays qui s’appelait la Terre-Sainte ou la Judée, et qu’on appela plus tard la Palestine ; ils vivaient là et ils attendaient ce Sauveur, Fils de Dieu, que les Prophètes leur avaient annoncé depuis bien des siècles. Ils croyaient que le Fils de Dieu viendrait dans une grande gloire, comme le plus puissant, le plus riche des Rois, qu’il aurait une suite nombreuse, des richesses immenses.

Pendant qu’ils attendaient, qu’ils étudiaient les livres des Prophètes, qu’ils se disputaient entre eux pour savoir quand le Fils de Dieu apparaîtrait dans le monde, Jésus, le Fils de Dieu, Notre-Seigneur et Maître tout-puissant, était réellement près de venir sur la terre ; voici comment :