Études sur la littérature sanscrite/Préface


PRÉFACE.


Le présent livre comprend divers fragments, qu’on a pu lire, entre 1862 et 1868, dans la Revue contemporaine ; on les retrouvera ici, soigneusement remaniés et grossis par de notables additions. Dès 1856, nous avions publié un Essai critique sur la littérature indienne et les études sanscrites, qui n’était dans notre pensée qu’une nomenclature raisonnée de la plupart des œuvres composées sur ces matières aussi ardues qu’importantes. De plus, vers cette époque, nous avions fait passer dans notre langue, d’après les traductions latines de Stenzler, le Raghou-Vansa et le Koumâra-Sambkâva de Kâlidâsa : les premiers chapitres de notre version française furent insérés, en 1856 et 1857, dans la Revue d’Orient ; mais la disparition de cette revue interrompit bientôt l’impression de notre travail, de sorte qu’une publication postérieure de M. Hippolyte Fauche sur ce sujet vint enlever à la nôtre toute opportunité. Enfin, nous avons fourni à plusieurs journaux de Paris et de la province de nombreux articles du même genre. Ces différentes tentatives suffisent à démontrer, sinon notre compétence pour de semblables études, du moins l’intérêt qu’elles nous ont toujours inspiré.

Aussi aurions-nous désiré depuis longtemps voir paraître une œuvre, écrite par quelqu’un des représentants les plus autorisés de la science, qui eût présenté aux lettrés et aux gens du monde, sous une forme claire et concise, sans vulgarité comme sans sécheresse, une image, aussi fidèle que possible, d’une des littératures les plus anciennes et les plus curieuses à étudier. Notre espoir a été déçu et, après tant d’années écoulées, malgré tant d’excellents travaux consacrés par de doctes plumes à la religion et à la philosophie, à la poésie et au langage des Indiens, cet ouvrage d’ensemble, à l’heure qu’il est, n’existe point encore en France.

La place étant restée libre, nous nous hasardons à la prendre ; si nous ne prétendons nullement offrir au public un tableau achevé, il voudra bien peut-être, faute de mieux, se contenter de cette esquisse.

A.-P. S.