Élégies et poésies nouvelles/L’Orage
Ladvocat, (p. 137-138).
L’ORAGE.
Dans sa course brûlante,
Oh ! que la nuit est lente !
De sa lueur tremblante,
Elle attriste l’amour.
J’entends gronder l’orage ;
Il trouble mon courage.
Ne reverront-ils pas le jour,
Mes yeux voilés de pleurs d’amour !
Délire où je me plonge,
Fuyez, jaloux mensonge ;
Pourquoi m’offrir en songe
La douleur dans l’amour ?
Ô moitié de mon âme,
Tes yeux remplis de flamme,
Reviendront-ils avec le jour,
Tarir enfin mes pleurs d’amour !
Mais la tardive aurore
Ne brille pas encore,
Et les yeux que j’adore
Sont fermés à l’amour :
L’orage en feu tourmente,
Et la nuit et l’amante :
Ô toi pour qui j’attends le jour,
Me paîras-tu mes pleurs d’amour ?