Écrits de Londres et dernières lettres/Note de l’éditeur
NOTE DE L’ÉDITEUR
Les textes réunis dans ce volume ont été écrits par Simone Weil dans la dernière période de sa vie, à la même époque que L’Enracinement, les Notes écrites à Londres (publiées dans La Connaissance surnaturelle), les Notes sur Cléanthe, Phérécyde, Anaximandre et Philolaos (publiées dans La Source grecque), et Y a-t-il une doctrine marxiste ? (publié dans Oppression et Liberté). La plus grande partie en est composée d’études rédigées pour les services de la France libre et concernant la réorganisation de la France après la guerre. Trois de ces études ont paru dans la revue La Table ronde :
— La personne et le sacré, sous le titre : « La personnalité humaine, le juste et l’injuste », dans le numéro 36 (décembre 1950).
— Cette guerre est une guerre de religions, sous le titre : « Retour aux guerres de religions », dans le numéro 55 (juillet 1952).
— Note sur la suppression générale des partis politiques, dans le numéro 26 (février 1950).
Une autre de ces études, Luttons-nous pour la justice ? a paru dans le numéro 28 de la revue Preuves, en juin 1953. Les cinq autres sont inédites.
À ces études s’ajoutent des fragments écrits à la même époque et appartenant en général au même ordre de réflexions. Enfin on a joint à ces textes des documents qui éclairent les circonstances dans lesquelles Simone Weil formait ces dernières pensées. Ce sont pour la plupart des lettres écrites de Londres. Toutefois quelques-uns de ces documents : les trois premières lettres à Maurice Schumann et le Plan pour une formation d’infirmières de première ligne, ont été envoyés de New York, avant l’arrivée de Simon Weil en Angleterre ; mais ils contribuent à faire comprendre dans quel but elle voulut y aller, et quel y était son état d’esprit. On sait que, consumée par le chagrin de ne pouvoir obtenir une mission en France, elle tomba malade et fut hospitalisée en avril 1943.
Ses lettres à ses parents, à partir de celle du 17 avril, ont été écrites à l’hôpital. Comme on le verra, elles laissaient ses parents dans l’ignorance la plus complète de son état de santé. La dernière, celle du 16 août, leur est parvenue plusieurs jours après qu’ils eurent appris sa mort. Elle avait encore pris soin de faire figurer sur l’enveloppe, comme sur toutes les autres, et pour leur cacher qu’elle était à l’hôpital, l’adresse de son ancienne logeuse.
On a supprimé, dans la correspondance, quelques passages d’intérêt strictement privé ; la plupart des noms propres ont été remplacés par des initiales.