À tire-d’aile (Jacques Normand)/40
Calmann Lévy, éditeur, 1878 (2e éd.) (p. 171-172).
VI
MEA CULPA.
À MADAME X…
Meâ culpâ ! J’ai commis envers vous,
Sans y penser, un crime épouvantable :
« Un sonnet seul peut sauver le coupable ! »
M’avez-vous dit : soit ! exécutons-nous !
Je prends la plume et tire les verrous…
Mais aussitôt votre image adorable
— Rêve charmant ! — vient s’asseoir à ma table,
Et votre robe a frôlé mes genoux !
Auprès de moi votre tête se penche :
Et cependant, couvrant la page blanche,
Le sonnet va, trotte à pas résolus…
En l’écrivant, c’est à vous que je pense :
Trouvez-moi donc une autre pénitence
Si vous voulez que je ne pèche plus.