À tire-d’aile (Jacques Normand)/37
Calmann Lévy, éditeur, 1878 (2e éd.) (p. 165-166).
III
ORIENT.
Ah ! parlez-en longtemps de l’Orient doré,
Du ciel toujours brillant, des flots toujours tranquilles,
Du désert sans limite où vont, par longues files,
Les lourds chameaux trottant sur le sable cuivré.
Dites-nous les splendeurs d’un hiver tempéré,
Des palmiers élancés, des grands sphynx immobiles ;
Dites-nous le long fleuve aux innombrables îles
Dont le berceau lointain reste encore ignoré.
À Paris, au milieu de nos mesquines fêtes,
Quand vous parlez ainsi du pays des prophètes
Votre cœur s’élargit et palpite tout bas ;
Et sur vos yeux profonds où l’on peut si bien lire,
Comme sur de l’émail, vient briller et sourire
Le rayon d’un soleil que vous n’oubliez pas.