À l’ombre de mes dieux/Puissance du génie

Pour les autres éditions de ce texte, voir Puissance du génie.

À l’ombre de mes dieuxLibrairie Garnier frères (p. 78).


III


Puissance du génie ! un cadre minuscule
Ne l’a pas empêché d’y faire entrer la mer ;
Il y tient prisonnier l’espace où le jour brûle.
L’œil plonge à l’infini dans le tranquille éther.

Béni sois-tu, Génie, aux mains pacifiantes,
Qui dores notre nuit d’un reflet de Beauté,
Et fais, resplendissant d’images souriantes,
L’aumône de la joie à notre âge attristé !

Béni, qui dans ma geôle a cloué ta lumière,
Peinture, où je réchauffe et ma veine et mes yeux,
Et qui jettes, rompant la terrestre barrière,
Mon âme délivrée à l’ivresse des cieux !