À l’ombre de mes dieux/Les Cloches

Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Cloches.

À l’ombre de mes dieuxLibrairie Garnier frères (p. 21).


LES CLOCHES


 
Carillons du dimanche en branle sur la ville,
Que vous me submergez, de mille émois soudains
Tandis que je m’effrite en ce Paris fébrile,
Vous êtes ma province et mes jeunes matins !

Vous dites la terrasse au bord de l’eau tranquille,
L’horizon des labours aux fins clochers lointains,
La route ensoleillée où le chaume rutile,
Et la vie humble assise à l’ombre des jardins.

Vous dites la ruelle aux logis séculaires
Et ce que les Aïeux ont scellé dans leurs pierres
De Foi persévérante et d’utiles vertus.

Ô cloches ! qui sonnez du fond de mon enfance,
Un monde tremble en vous de joie et d’espérance
Et vous me rapportez tous mes bonheurs perdus.