À Monseigneur le cardinal de Richelieu
À Monseigneur le cardinal de Richelieu
III
À Monsieur le cardinal de Richelieu.
Sonnet.
Puisqu’un d’Amboise[1] et vous d’un succès admirable
Rendez également nos peuples réjouis,
Souffrez que je compare à vos faits inouïs
Ceux de ce grand prélat, sans vous incomparable.
Il porta comme vous la pourpre vénérable
De qui le saint éclat rend nos yeux éblouis ;
Il veilla comme vous d’un soin infatigable ;
Il fut ainsi que vous le cœur d’un roi Louis.
Il passa comme vous les monts à main armée ;
Il sut ainsi que vous convertir en fumée
L’orgueil des ennemis, et rabattre leurs coups :
Un seul point de vous deux forme la différence :
C’est qu’il fut autrefois légat du pape en France[2],
Et la France en voudroit un envoyé de vous.