Tableau du royaume de Caboul et de ses dépendances dans la Perse, la Tartarie et l’Inde/Tome 1/Autorité royale


AUTORITÉ ROYALE.

L’assemblage de toutes ces petites républiques compose la nation des Afghans, laquelle est régie par l’autorité suprême d’un souverain commun.

Le roi est le chef naturel de la tribu des Douraunées, la plus grande, la plus brave et la plus civilisée de toutes. Son autorité sur les autres est due au concours de diverses circonstances.

C’est le monarque qui fixe la proportion des subsides en hommes et en argent, que chaque tribu doit fournir pour la défense commune. Cependant il est rare que la nation entière soit animée d’un même esprit, et que les intérêts privés des oulouss soient d’accord avec le bien général.

Quelques-unes des plaines qui entourent les villes, une forte partie de l’Afghanistan habitée exclusivement par les Taujiks, et toutes les provinces conquises sont entièrement sous la dépendance du roi. Il peut par ce moyen se former un revenu indépendant des oulouss, et maintenir une armée sans leur assistance.

Il résulte de là quelque distinction d’intérêts entre le roi et la nation, et l’on ne s’accorde pas universellement sur la nature de son pouvoir. Les courtisans et les prêtres réclament pour lui toute l’autorité des despotes d’Asie, tandis que le peuple des tribus soutient que ses prérogatives comme monarque sont très-limitées.

Une ou deux tribus sont tout-à-fait indépendantes du gouvernement royal. Nous reviendrons dans un chapitre particulier sur la forme et les détails de l’administration.