Aux dépens d’un amateur, pour le profit de quelques autres (imprimé à Paris) (p. 117-129).

CHAPITRE X

TOUTE LA LYRE !


La révélation de l’acte d’amour fut pour Claire le point de départ d’une transformation de son caractère et de ses idées ; elle ne se reconnaissait plus : elle, si réservée naguère, se sentait maintenant tout envahie d’un trouble inexprimable à la seule pensée de la jouissance charnelle vers laquelle se portait invinciblement son tempérament exceptionnellement ardent, éveillé maintenant et excité au plus haut point. Elle ne pensait plus qu’à ce nouveau plaisir si intense, tout étonnée de constater la disparition si rapide de sa pudeur lorsqu’elle s’était trouvée dans les bras de Claude.

La blonde enfant eût voulu se donner sans entraves à son tendre amant ; elle comprit pourtant qu’une prudence extrême était nécessaire pour ne point perdre son cher Claude, et cette difficulté fut pour elle un stimulant de plus. Le parc avec ses ombrages offrait aux deux amants un abri propice pour se dire leur amour à l’abri des indiscrets et échanger de doux baisers et de tendres étreintes ; mais le pavillon ne pouvait suffire à leurs ébats amoureux, et ils résolurent de se retrouver chaque nuit dans la chambre de Claude dont l’éloignement dans le château constituait un asile plus sûr.

Le lendemain de la mémorable journée du pavillon, lorsque les habitants du château parurent endormis, Claire, en peignoir et chaussons, vint retrouver son amant qui l’attendait.

Sitôt réunis, ils furent dans les bras l’un de l’autre. « Te voilà, ma Claire adorée ! » — dit Claude, — et tout en la serrant contre lui, il la regarde et baise ses jolis yeux tout humides de désir. L’émotion rend Claire plus jolie encore : heureuse de posséder à nouveau son ami, elle l’embrasse à son tour, et leurs lèvres s’unirent en un baiser long et tendre dans lequel ils mettent toute leur âme.

Claude sent contre lui le corps souple de sa jolie maîtresse à peine protégé par son peignoir ; il l’adore, ce corps qu’il n’a vu qu’imparfaitement la veille ; il le sait merveilleusement fait, mais il veut le connaître.

— Oh ! ma Claire, que tu es gentille ainsi ! — lui dit-il, — je sens ton cœur battre près du mien, je sens tes seins élastiques et fermes contre ma poitrine, mais ces voiles sont de trop, ma chérie, je veux te voir toute, adorer ton corps si joli, que rien de toi ne me soit caché ; dis, le veux-tu ?

— Oui, mon amant adoré, pour te plaire je ferai tout ce que tu désires.

Et Claude lui enlève son peignoir et ses chaussures, fait glisser la chemise et contemple le ravissant corps nu de la jeune fille ; ses yeux extasiés disent son admiration. Claire, heureuse du bonheur de son amant, s’offre toute à ses yeux, souriante et complaisante, tournant à sa demande pour montrer son dos et ses fesses merveilleusement faits. Et Claude de détailler tout haut :

— Que tu es belle ainsi, ma Clairette ! Ta peau est blanche et douce ; tes seins sont ravissants, vois comme ils sont formés déjà, bien droits et souples sous ma main, regarde leurs petits tétons qui dressent leurs pointes roses. Je vois les veines bleues qui courent sous la peau transparente de ton ventre si joli et si blanc ; tes hanches si harmonieuses et ton petit cul, le plus joli qu’on puisse rêver, avec tes fesses fermes et rebondies.

— Moi aussi je veux te voir, dit Claire, je vais te déshabiller moi-même.

Et prestement elle lui enlève pantalon et chemise de nuit et admire à son tour le joli garçon au corps bien proportionné ; mais ses regards vont au membre raidi et tout de suite ses mains vont caresser le fier et bel instrument d’amour.

Alors le jeune homme, entraînant sa maîtresse, la prend dans ses bras et la dépose sur le lit ; il la couvre toute de caresses et de baisers fous. Délicatement, ses mains palpent ce joli corps, ces seins raidis, ce ventre déjà frissonnant, ces cuisses potelées ; ses doigts agiles frôlent la ravissante conque d’amour. Puis retournant Claire, il la caresse maintenant sur la nuque, sur son dos satiné, sur les fesses rebondies qu’il entr’ouvre pour chatouiller doucement la raie qui les sépare et la mignonne rosette cachée en ce repli ; ses caresses deviennent plus rapides, plus fortes, les jolies fesses sont déjà toutes rouges d’être manipulées.

Excitée par ces attouchements, la jeune fille éprouve un désir fou de se donner toute ; aussi Claude ne veut plus la faire attendre ; il dispose commodément son amie au travers du lit et s’agenouille sur un coussin placé sur le sol, ayant devant les yeux et à portée des lèvres les charmes secrets de Claire. Il s’arrête un instant à regarder la mignonne grotte d’amour, tout humide du plaisir désiré, encadrée de fins poils blonds qui se réunissent au sommet de l’organe féminin en une touffe épaisse et frisée remontant sur le bas ventre. Les lèvres sexuelles fraîches et roses, gracieusement ourlées, enchâssent le clitoris, bouton d’amour assez volumineux déjà. Une douce odeur se dégage de ces organes secrets ; odeur naturelle à laquelle se mêle discrètement le parfum préféré de la jeune fille, le lilas blanc.

Doucement et délicatement, du bout des doigts, Claude caresse ces amoureux organes, les couvre de tendres baisers et s’arrête bientôt sur le clitoris, le laissant encapuchonné ; afin de rendre le plaisir long et savoureux, il se met à le lécher du bout de la langue par petits coups légers et rapides.

La jeune fille, immobile, s’abandonne toute au plaisir qui l’envahit, les yeux clos, les joues empourprées, les seins raidis, la respiration plus forte et les mouvements du ventre plus accentués ; elle ressent dans tout son être l’effet extraordinairement voluptueux et exquis de cette intime caresse. Claude, sans s’arrêter un seul instant, précipite ses légers coups de langue ; il sent, au frémissement des jambes de sa jolie maîtresse, la jouissance proche ; aussi, pour la rendre plus vive, il relève la fine peau rose qui protège le bouton d’amour et continue sur le clitoris même, tout raidi, ses savantes caresses de la langue, tandis que, doucement, il enfonce un doigt dans l’étroit vagin et le fait aller et venir comme en l’amoureux combat.

Claire n’y tient plus ; une volupté intense l’envahit et fait vibrer tout son être ; elle pousse des exclamations de jouissance, son corps se raidit, ses cuisses serrent nerveusement la tête de Claude et un liquide chaud sort de sa vulve excitée, la mouillant toute ainsi que la figure du jeune homme, qui a voulu continuer jusqu’au bout son amoureuse besogne.

Claude alors se dégage rapidement et, disposant sur le lit son amie toute pâmée, se met au-dessus d’elle et fait pénétrer doucement son membre rigide dans l’ouverture vaginale toute mouillée de la jouissance. Il se penche sur elle et la serre dans ses bras, ses lèvres sur les siennes. Claire revient à elle sous cette étreinte amoureuse, et la volupté qu’elle éprouve encore n’est pas dissipée que déjà, Claude jouissant à son tour avec une extrême rapidité, tant il est excité, l’inonde intérieurement de son sperme brûlant. Ils restèrent ainsi quelques instants enlacés, les lèvres unies, les yeux dans les yeux, savourant leur bonheur et leur joie de pouvoir se donner l’un à l’autre de si douces jouissances.

— Oh ! mon Claude, combien je t’aime !

— Clairette, je t’adore ! le bonheur que tu me donne est incomparable : je voudrais pouvoir te conserver ainsi enlacée, nos êtres intimement unis, et faire renaître sans cesse la délirante ivresse que j’éprouve en toi.

— Mon amour, que tu m’as fais jouir ! J’en frissonne encore. Ta langue est si douce, vois-tu, que je me sentais défaillir de plaisir sous cette caresse adorable ; tu me la feras souvent, dis, mon Claude chéri ?

— Oui, Clairette, tant que tu voudras, mais il est prudent de nous séparer ; je ne voudrais pas que tu deviennes enceinte. Si tu le veux, je vais t’aider à baigner ton petit chat.

Les ablutions faites, ils se remirent sur le lit et reprirent leurs tendres caresses.

— Tu dis : mon petit chat ! c’est gentil ce nom-là. Alors tu le trouves joli mon petit chat ? Tu l’aimes bien ?

— Oui, ma Clairette, je l’aime tout plein. Je le trouve charmant, et je veux souvent le caresser, l’embrasser et surtout le faire jouir délicieusement par de bonnes petites minettes.

— Tiens ! c’est une minette que tu appelles les caresses de ta langue à mon petit chat ?

— Oui, chérie, on appelle cela faire mimi, faire minette. C’est la caresse amoureuse qui fait le plus jouir la femme. Celles qui en ont goûté ne peuvent plus s’en passer.

— Oh ! oui, tu as raison ; maintenant que j’en ai éprouvé l’enivrante sensation, il me semble que je ne saurai plus m’en passer. Oh ! vois-tu, c’est dommage que tu n’aies pas aussi un petit bouton d’amour, je voudrais tant apprendre à te faire jouir aussi de la même manière.

— Mais Clairette, ta langue mignonne peut me faire de semblables caresses et me faire mimi également, mais d’autre façon.

— Est-ce possible ? Oh ! mon Claude chéri, explique-le-moi ! apprends-moi tout de l’amour ; je veux tout connaître, je serai si heureuse de te donner aussi le bonheur que j’ai ressenti tout à l’heure.

— Bien volontiers, petite curieuse ; puisque tu le désires, je t’apprendrai tout de la grammaire de l’amour, règles et exceptions sans rien omettre ; et d’abord, je vais t’expliquer une charmante position pour jouir tous deux simultanément, en se faisant mimi, et que l’on appelle soixante-neuf, par la similitude entre la position des chiffres et celle des amoureux qui doivent se placer en sens inverse l’un de l’autre.

Réunis de nouveau sur le lit et tendrement enlacés, Claude donne à sa gentille maîtresse les explications nécessaires et Claire expérimente aussitôt la nouvelle leçon. Se glissant aux pieds du jeune homme, elle caresse de ses doigts légers et agiles les cuisses, le ventre, les boules mignonnes et le membre qui se raidit, elle découvre le gland vermeil ; puis se décidant, elle y porte les lèvres et lui donne des baisers et de légers coups de langue. Claude attire alors son amie au-dessus de lui, à cheval, mais en sens inverse, de façon que Claire pût continuer de lui faire cette délicieuse caresse des lèvres et de la langue, tandis que lui, la tête entre les cuisses de sa maîtresse, eût à portée de la bouche son petit chat. Ils se font des caresses réciproques. Claude recommence sur le clitoris ses savants coups de langue qui ne tardent pas à produire leur effet : la chaude jeune fille sent à nouveau la volupté l’envahir toute, elle veut rendre à son amant le même bonheur, elle s’exalte, elle lèche le membre raidi et l’enfonce dans sa bouche, le suçant avec ardeur. Les testicules se contractent dans sa main et brusquement un jet de sperme chaud jaillit entre ses lèvres, tandis qu’elle-même, arrivée au paroxysme du plaisir, inonde le visage de son Claude.

Les deux amants, pâmés par l’extrême jouissance qu’ils viennent d’éprouver, restent ainsi quelques instants ; puis reprenant leurs esprits, ils se remettent dans les bras l’un de l’autre et s’embrassent follement ; Claude heureux de posséder si chaude et si complaisante maîtresse, et Claire ravie d’avoir ainsi fait le bonheur de son ami et de l’avoir senti vibrer de plaisir sous ses doigts et entre ses lèvres. Ils restèrent quelque temps amoureusement unis, entremêlant de doux baisers leurs tendres propos, puis la nuit s’avançant, ils durent se quitter, mais non sans se promettre de se retrouver bientôt de même façon.

Les nuits suivantes réunirent à nouveau nos gentils amoureux. Si Claire avait en Claude le meilleur professeur d’amour, amant passionné, doux et tendre, persuasif et entraînant, elle fut elle-même une élève si remarquablement douée que peu de leçons furent nécessaires pour lui apprendre toutes les mignardises amoureuses, les multiples façons de se donner l’un à l’autre, et toute la gamme des jouissances qui constitue l’art exquis de l’amour. Claude lui ayant dit un jour que le petit trou caché entre les fesses pourrait être un rival pour son voisin le petit chat et offrir un asile voluptueux au membre viril, elle voulut expérimenter le soir même cette manière peu banale de faire l’amour, mais non sans appréhension, il est vrai, tant son petit trou postérieur lui semblait étroit pour loger ce gros morceau.

Claude la rassura en lui promettant une facile pénétration de sa verge dans l’étroit réduit, grâce à d’adroites précautions. Il l’installa sur le lit à genoux, les jambes ouvertes, le haut du corps appuyé sur l’oreiller. Dans cette position les fesses étaient écartées et la mignonne rosette s’offrait toute à l’amoureux combat. Le jeune homme fit de tendres caresses à ce derrière si joli, sans oublier au-dessous le petit chat, voisin gourmand auquel il commença à faire minette, tandis qu’il enfonçait doucement l’index dans le petit trou voisin pour en connaître la souplesse ; puis sa langue remonta faire sur la mignonne rosette anale des caresses si douces qu’on les a gentiment baptisées du nom de feuilles de roses. Tout imprégné de salive, l’étroit orifice était prêt à recevoir son nouvel hôte. Claude, alors, après avoir fait pénétrer son membre dans le vagin et donné quelques coups pour en lubrifier la peau souple, le présenta bien en face de l’anus et appuya doucement la tête rubiconde dans la petite ouverture, tout en écartant un peu les fesses avec les mains, de façon à faciliter l’ouverture de l’étroit chemin. Distendant les plis du mignon petit trou, le gland pénétra doucement, et le jeune homme, appuyant d’une façon continue, mais sans effort brusque, peu à peu le membre glissa entre les parois resserrées de l’anus et pénétra profondément. L’introduction était complète, et Claude avait agi avec tant de douceur que la jeune fille n’avait ressenti aucune douleur. Claire, du reste, continuait avec la main droite sur son clitoris les caresses interrompues par Claude, et la sensation étrange qu’elle éprouvait en son joli cul empalé par le trait vainqueur de son amant rendait plus violente la jouissance que sa main commençait à lui procurer plus bas. Claude, maintenant, allait et venait doucement en son nouveau gîte, son membre étroitement serré par les chaudes et élastiques parois anales ; bientôt une jouissance intense le secoua tout entier, tandis qu’une éjaculation abondante inondait de sperme chaud les profondeurs intestinales de sa maîtresse au même moment où celle-ci, arrivée au suprême degré du plaisir, s’abattait pâmée sur le lit.

Claire prit goût à cette nouvelle méthode, qui a l’avantage d’éviter les dangers de la grossesse, et plus d’une fois par la suite ce fut elle qui offrit à son amant cet étroit chemin qui, à l’égal du charmant voisin, mène aux plus délicieuses jouissances.