Mémoires d’un cambrioleur retiré des affaires/Partie 1/Chapitre VIII

Éditions Albin Michel Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 64-74).

VIII

Où je reprends enfin l’avantage

Je rapprochai du divan la chaise sur laquelle j’étais assis à califourchon, et dis à Manzana qui s’était soulevé sur son coude et me regardait anxieux :

— Pour entreprendre le voyage en Hollande dont je vous ai parlé, il nous fallait environ deux mille francs, mais puisque nous avons décidé de passer en Angleterre, nous pouvons nous contenter d’une somme plus modeste… Nous verrons là-bas, à nous arranger… J’ai d’ailleurs quelques amis à Londres, et ils ne demanderont certes pas mieux que de m’obliger… Pour le moment, il nous faudrait au minimum trois cents francs…

— Vous croyez ?

— Oui…

— Mais au point où nous en sommes, mon cher Pipe, trois cents francs sont aussi difficiles à trouver que deux mille…

— Ce n’est pas mon avis…

— Vous verriez donc une combinaison ?

— Oui…

— Mon cher Pipe, vous êtes vraiment un homme de ressource…

— Trêve de compliments, vous n’en pensez pas un mot…

— Je vous assure…

— Allons droit au but… Tout à l’heure, vous parliez de vendre les meubles de cet appartement, mais je vous ai fait comprendre que cela était impossible… Cependant, si vous ne pouvez faire argent des gros meubles, vous pouvez assez facilement vendre cette pendule, ces candélabres, cette statuette et les différents bibelots qui garnissent le salon. Si l’on ne peut emporter une commode ou un buffet, il est facile de sortir d’ici, en les dissimulant sous son pardessus, des objets moins encombrants… Le concierge n’y verra que du bleu.

— Oui… oui… en somme, vous en revenez à ma première idée.

— Pas précisément, puisque la vôtre était impraticable… Allons, ne perdons pas un instant, enveloppons tout de suite ce que nous voulons vendre…

— C’est cela… cependant, êtes-vous sûr de trouver un acquéreur ?

— Oui…

— Mais il exigera peut-être des renseignements… il ne consentira à payer qu’à domicile.

— Ne vous inquiétez pas de cela… j’ai tout prévu…

Manzana ne me demanda pas d’explications.

Il était d’ailleurs dans un tel état d’avachissement que je faisais de lui tout ce que je voulais. Il tressaillait au moindre bruit, allait à chaque instant soulever le rideau de la fenêtre pour regarder dans la rue et s’il apercevait quelqu’un immobile, sur le trottoir d’en face, il s’imaginait aussitôt que la maison était surveillée, que des agents de la Sûreté l’épiaient et qu’il allait être arrêté.

Au lieu de le rassurer, je prenais un malin plaisir à tout exagérer, tactique assez habile, qui mettait mon ennemi à mon entière discrétion.

Je feignais d’être aussi inquiet que lui et lui rappelais continuellement, par quelque allusion naïve, la dame au manteau de loutre qui l’avait si vertement apostrophé en pleine rue.

C’est dans les circonstances critiques que l’on peut vraiment juger un homme. Manzana, que j’avais pris tout d’abord pour un fieffé coquin à qui on n’en remontrait pas, n’était au fond qu’un être pusillanime, manquant totalement de sang-froid, en présence du danger. C’était une brute capable d’un crime, un impulsif, un de ces malfaiteurs vulgaires qui crânent, le revolver à la main, mais qui sont incapables de réagir lorsqu’il s’agit de dépister la justice.

Je me promettais bien d’exploiter à mon profit le manque d’énergie de mon associé, mais, pour le moment, il n’y avait qu’à attendre.

Pendant que nous emballions dans de vieux journaux les objets que nous avions résolu de vendre, un coup de sonnette retentit à la porte d’entrée…

— Ça y est !… murmura Manzana qui était devenu blême.

Et il restait là, planté devant moi, incapable d’une résolution quelconque.

— Remettez-vous, lui dis-je, je vais ouvrir… Cachez-vous !… tenez, dans ce placard… non… il est trop en vue !… Passez plutôt dans votre chambre, et enfermez-vous à clef… Je vais parlementer avec le visiteur… fiez-vous à moi, je ferai tout pour vous sauver…

Il y eut un nouveau coup de sonnette plus violent que le premier…

— Vite !… vite… dis-je à Manzana… disparaissez…

Il s’enfuit dans le salon, atteignit la porte de la chambre et s’enferma à double tour.

Alors, très calme, j’allai ouvrir et me trouvai en présence d’un facteur.

M. Manzana ?

— C’est moi.

— Voici une lettre recommandée, monsieur… Voulez-vous signer ?

Je fis entrer le facteur et apposai sur le livre qu’il me tendait un paraphe quelconque.

Cela fait, je lui remis vingt sous de pourboire et l’homme sortit, se confondant en remerciements. J’appelai Manzana, mais il ne répondit point. J’allai à la porte de sa chambre et fus obligé de parlementer avec lui pendant près de cinq minutes, avant qu’il se décidât à ouvrir.

Enfin, il se laissa convaincre et sortit, pâle comme un linge.

— Ce n’était que le facteur, lui dis-je.

Mais comme il se méfiait encore, je lui tendis le pli que je tenais à la main.

Nous revînmes dans le bureau, il jeta un rapide coup d’œil autour de lui, puis enfin tranquillisé, se décida à ouvrir la lettre.

— C’est la propriétaire qui m’écrit, dit-il… Elle m’annonce qu’elle revient de Nice le 5 janvier, et me rappelle qu’à cette date j’aurai mille francs à lui verser…

— Cela ne nous intéresse pas… continuons notre travail… Voyons… voici une statuette qui vaut environ cent francs !… cette coupe qui est en argent en vaut bien autant… quant à ce vase bleu qui est là, sous vitrine, et à ce drageoir émaillé, nous nous en déferons facilement.

Nous fîmes des paquets que nous plaçâmes sur la table du salon…

Aux candélabres, nous ajoutâmes un sucrier en argent, une pendulette, une cafetière en vermeil, deux ou trois bibelots qui me parurent avoir quelque prix, puis nous nous concertâmes.

— Je crois, dis-je à Manzana, qu’il est inutile d’attendre la nuit… nous pouvons partir maintenant…

— Oui… en effet… mais ne pourriez-vous pas vous charger seul de la vente de ces objets ?

— Et vous ?

— Moi, je resterais ici.

— Vous en avez de bonnes, vous… C’est cela, je vais vous laisser seul et, quand je serai parti, vous filerez avec mon diamant… Non, mon cher, je ne puis accepter cet arrangement-là… vous viendrez avec moi ou il n’y a rien de fait.

— Mais vous savez que l’on est à ma recherche… si on m’arrête, vous reviendrez dans cet appartement, forcerez mon coffre-fort et reprendrez le Régent.

— Avec des suppositions pareilles, nous irions loin… Êtes-vous, oui ou non, disposé à passer en Angleterre ?

— Certes…

— Eh bien, occupons-nous de trouver de l’argent…

Manzana ne répliqua point. Il avait compris que le mieux était de bien s’entendre avec moi.

J’ai toujours été persuadé que cet homme avait eu à plusieurs reprises l’idée de me tuer, mais qu’il avait manqué de « culot » au moment de mettre son projet à exécution.

Pour l’instant, je lui étais utile. Il se croyait à tort ou à raison traqué par la police et il se raccrochait à moi, comme un noyé à une branche, quitte à me jouer quelque vilain tour lorsqu’il n’aurait plus rien à craindre.

Dès que nous aurions gagné l’Angleterre, c’est moi qui aurais en main « le beau jeu ».

Nous nous apprêtions à sortir, après avoir bourré nos poches des bibelots sur lesquels nous avions fixé notre choix, lorsqu’une idée me vint à l’esprit.

— Nous allons, dis-je à Manzana, quitter cet appartement une partie de la journée, car il ne faut pas se dissimuler que nous serons obligés de faire plus d’une démarche avant de placer nos objets d’art… Si, pendant notre absence, la police s’avisait d’opérer ici une descente, et de perquisitionner… La chose ne se produira pas, je l’espère, mais enfin, il faut tout prévoir…

— Vous avez raison, grogna mon associé… il faut que je prenne le diamant.

— Ce sera plus prudent, je vous assure… Voyez un peu la tête que nous ferions si, en rentrant, nous trouvions l’appartement bouleversé, le coffre-fort ouvert et…

— Inutile d’insister, trancha mon compagnon… avec un mauvais sourire…

Il tira de sa poche la clef du coffre-fort, mais avant d’ouvrir, il hésita un instant.

— Eh bien, qu’attendez-vous ?

Sans répondre, il prit son revolver et le posa sur une chaise, à côté de lui.

Tout en faisant jouer la combinaison, il m’observait du coin de l’œil, mais je ne bronchai pas.

Il y eut un petit déclic bientôt suivi d’un autre, et la porte de fer s’entre-bâilla. Alors, Manzana prenant le diamant, l’enfouit, après me l’avoir montré, dans la poche de son gilet.

— Voyez où je le mets, dit-il.

— Votre poche n’est pas percée, au moins ?

— Non… ne craignez rien… j’ai un gilet neuf.

Et ce disant, il glissa rapidement le revolver dans le gousset de droite de son overcoat.

Nous sortîmes. Une fois dans la rue, je passai mon bras sous celui de mon associé. Il se laissa faire sans paraître s’étonner de cette familiarité dont il devinait la raison.

— On nous prendrait pour une paire d’amis, fit-il, avec un petit ricanement…

— Il ne tient qu’à vous que nous le devenions, répondis-je hypocritement.

Manzana eut un hochement de tête et se mit à siffloter entre ses dents.

J’attendais, je l’avoue, une autre réponse que celle-là, aussi, je n’insistai pas.

J’avais cru que Manzana était devenu plus confiant, mais non, c’était toujours la sombre brute que j’avais devinée, au début de nos relations.

Ah ! comme j’aurais plaisir à duper un pareil malotru et comme j’allais m’y employer avec ardeur !

II continuait de siffloter tout en marchant et comme cela m’horripilait, je lui dis brusquement :

— Avez-vous remarqué cet homme qui est derrière nous ? Ne vous retournez pas, nous allons nous arrêter à une boutique et le laisser passer… Si c’est nous qu’il suit, nous verrons bien…

Manzana était devenu verdâtre…

— Vous croyez ?… balbutia-t-il.

Sans répondre, je l’entraînai vers un magasin de modes devant la glace duquel nous demeurâmes immobiles, comme hypnotisés par les chapeaux extravagants qui s’étalaient en montre. Les petites modistes amusées par nos mines étranges nous faisaient des grimaces et riaient comme des folles…

— Est-il passé ? demanda Manzana qui, à ce moment, se souciait fort peu des gracieuses midinettes…

— Oui, dis-je… Il s’en va là-bas… attendons encore… Ah ! le voilà qui tourne le coin d’une rue… on ne le voit plus… nous pouvons nous remettre en route.

Manzana n’était qu’à demi rassuré. Il ne voulut point continuer tout droit et m’obligea à faire un tas de détours…

— Vous savez, lui dis-je enfin, que vous m’entraînez vers les fortifications, et ce n’est pas là que nous trouverons des marchands d’objets d’art…

— C’est vrai… mais il fallait me le dire plus tôt… Vous êtes là, collé contre moi… c’est plutôt vous qui me dirigez.

— Ah ! elle est bonne, celle-là… vraiment, mon cher, vous devenez insupportable…

— C’est possible… mais je voudrais bien vous voir à ma place…

— Je préfère en effet être à la mienne, répliquai-je avec aigreur.

— Oh ! votre situation et la mienne se valent. Vous allez peut-être me dire que vous êtes un honnête homme ?

— Certes, je n’ai pas cette prétention… Je suis un voleur, un vulgaire voleur, et vous le savez mieux que personne puisque vous avez dans votre poche le « produit de mon travail »… Mais si, par hasard, la police mettait la main sur moi, que pourrait-il m’arriver ? Je perdrais mon diamant… voilà tout…

— Et vous attraperiez au moins dix ans de prison…

— Non… vous exagérez… cinq, tout au plus… Encore faudrait-il prouver que c’est moi qui ai volé le diamant… Comme on le trouverait sur vous et non sur moi, je vous laisserais, soyez-en sûr, toute la responsabilité de cette affaire… Vous seriez donc accusé de vol… et cela viendrait s’ajouter aux autres… peccadilles que l’on peut avoir à vous reprocher.

— Mon cher Pipe, grinça mon associé, vous êtes une petite canaille…

— Ah ! vous croyez ?

Manzana haussa les épaules et se contenta de murmurer :

— Quand notre affaire sera terminée, je vous assure que je ne tarderai pas à vous lâcher.

— Et moi donc !… malheureusement, je crains que nous ne soyons encore obligés de vivre assez longtemps ensemble… Mais trêve de sots compliments, voici un marchand d’antiquités à qui nous pourrions, je crois, offrir quelques-uns de nos objets… La boutique est d’apparence modeste, l’homme que j’aperçois dans l’intérieur m’a l’air d’un brave type… entrons…

— Non… non… répondit Manzana… pas ici…

— Et pourquoi ?

— Je vous le dirai plus tard…

— Si nous continuons, nous allons nous promener toute la journée avec nos paquets… Il est déjà midi et demi et je commence à avoir faim…

— Nous ne tarderons pas à trouver un autre marchand.

— Soit… vous ne direz pas que je ne suis point conciliant.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vingt minutes plus tard, nous entrions dans une boutique de bric-à-brac située en bordure d’un terrain vague. Le gros homme qui nous reçut nous décocha, dès l’entrée, un petit coup d’œil malicieux.

— Ah ! ah ! dit-il, ces messieurs ont sans doute quelque chose de bien à me proposer… mais ces messieurs tombent mal, car l’argent est rare en ce moment… on ne vend rien, mais là, rien du tout… Après tout, il est possible que je me trompe, ces messieurs veulent peut-être m’acheter quelque meuble… j’ai justement un joli trumeau Louis XVI que je leur céderai presque pour rien…

— Non, trancha Manzana, nous venons vous offrir quelques objets de prix…

— Oh ! alors, si ce sont des objets de prix… allez voir ailleurs, je ne suis pas assez riche pour vous payer… Les affaires vont si mal !… Tenez, vous me croirez si vous voulez, mais je n’ai pas fait un sou, depuis deux jours… c’est à fermer sa porte… oui, là, positivement… Cependant… montrez toujours… je pourrai sans doute, à défaut d’argent, vous donner un petit conseil…

Nous avions, mon compagnon et moi, déballé nos bibelots que le rusé marchand examinait attentivement, au fur et à mesure que nous les lui passions.

— Messieurs, nous dit-il enfin, tout cela ne vaut pas grand’chose… à part la statuette et la coupe… je ne vois pas ce que vous pourrez tirer du reste…

— Mais, insistai-je, ce sucrier et cette cafetière sont en argent.

— Non… monsieur, non, détrompez-vous, ils sont en métal argenté… ce qui n’est pas la même chose…

— Cependant… ils sont contrôlés…

— Oh !… cela ne prouve rien… on contrôle tout aujourd’hui… même le melchior… cependant, oui, je crois que vous avez raison… c’est de l’argent, en effet, mais de l’argent à bas titre… Hum !… hum !… Et combien voulez-vous de tout cela ?… Si vous me faites une offre raisonnable, je consentirai peut-être à vous en débarrasser, mais c’est bien pour vous obliger, je vous le jure, car voilà des objets que je ne vendrai peut-être jamais… c’est démodé… cela ne se demande plus… Enfin… parlez…

— Cinq cents francs, dis-je sans sourciller…

Le marchand eut un geste désespéré, suivi d’un petit rire qui ressemblait à un gloussement de poule.

— Cinq cents francs ! Cinq cents francs !… Ah ! vous ne doutez de rien… Pourquoi pas mille francs, pendant que vous y êtes ?… Allons, messieurs, je vois que nous sommes loin de compte… reprenez vos affaires et n’en parlons plus…

Manzana, qui était d’une maladresse insigne, allait proposer un chiffre inférieur, mais je lui lançai un coup d’œil et il se tut… Je suis, de par ma profession, rompu aux marchés de ce genre, et m’entends mieux que quiconque à discuter avec les receleurs… pardon, avec les commerçants… Je sais par expérience que, lorsqu’on a donné un chiffre, il ne faut jamais le baisser immédiatement, sinon l’on s’expose à recevoir une offre ridicule… Je fis donc mine de remballer les objets.

Le marchand me regardait en souriant…

— Voyons, dit-il enfin, raisonnez un peu, messieurs… comment voulez-vous que je paye cinq cents francs…

— C’est bien !… c’est bien, répliquai-je d’un ton maussade, n’en parlons plus… du moment que vous ne vouliez pas acheter, ce n’était pas la peine de nous laisser déballer nos bibelots… et installer une exposition dans votre boutique…

Le gros homme demeura un instant silencieux, puis s’écria tout à coup…

— Vraiment, cela m’ennuie de ne pouvoir faire affaire avec vous… vous êtes certainement de braves et dignes jeunes gens et je suis sûr qu’une autre fois, vous m’apporterez quelque chose de plus avantageux… Tenez… je vous aligne deux cent cinquante francs… vous voyez que je suis arrangeant… C’est tout juste le prix auquel je revendrai ces machines-là… si je les revends…

J’allais opposer au marchand un refus catégorique, mais cet imbécile de Manzana répondit aussitôt :

— Soit, deux cent cinquante.

Je n’avais plus rien à dire.

— Maintenant, reprit le bonhomme, vous connaissez la loi, je dois vous payer à domicile… cependant, comme m’avez l’air d’honnêtes garçons et que je tiens à vous prouver ma confiance, je consentirai à vous payer ici… à condition toutefois que vous me montriez vos papiers… carte d’électeur, quittance de loyer ou… une pièce quelconque…

— Voici, dit Manzana en exhibant froidement la lettre recommandée qu’il avait reçue, le matin même, de sa propriétaire.

Quant à moi, je tendis un vieux passeport, qui avait appartenu, je crois, à un neveu de M. Lloyd George.

Le marchand se contenta de ces pièces d’identité, et nous versa deux cent cinquante francs en billets crasseux dont Manzana s’empara aussitôt.

Je trouvai le procédé assez indélicat, mais avec un rustre comme mon « associé » il fallait s’attendre à tout.

Lorsque nous fûmes seuls, je crus toutefois devoir lui faire remarquer qu’il aurait pu, au moins, me laisser ramasser l’argent. Il se fâcha, voulut le prendre de haut, la dispute s’envenima au point qu’il me saisit au collet.

Cet accès de colère lui coûta cher, car pendant qu’il me secouait en menaçant de m’étrangler, adroitement, d’un geste rapide, je plongeai ma main dans la poche de son overcoat et lui enlevai son browning.

À la fin, honteux de sa brusquerie, il me fit des excuses que j’acceptai d’autant plus volontiers qu’il était à présent à ma merci.

Ah ! nous allions bien rire, tout à l’heure, lorsqu’il voudrait replacer le diamant dans le coffre-fort.