Mémoires d’un cambrioleur retiré des affaires/Partie 1/Chapitre VII

Éditions Albin Michel Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 53-63).

VII

où j’apprends à mieux connaître mon associé

Le lecteur s’imaginera sans peine ce que fut la nuit que je passai, boulevard de Courcelles, en compagnie de Melchior de Manzana. Je ne fermai pas l’œil une minute et je crois que mon associé dormit très mal, lui aussi.

Quand le jour parut, je m’assis sur mon matelas et regardai mon compagnon. Il était éveillé.

— Eh bien, mon cher Pipe, me dit-il, avez-vous réfléchi ?

— À quoi ? demandai-je.

— Mais à notre affaire, parbleu !

— Notre affaire !… elle n’est guère plus avancée qu’hier.

— Certes, mais aujourd’hui, demain au plus tard, j’espère que nous serons tirés d’embarras. Nous allons sortir… vous tâcherez de vous aboucher de nouveau avec le domestique de M. Bénoni, de le faire parler et de savoir si son patron s’absente ce soir…

— Je vous avouerai que je ne me sens plus aucun goût pour le cambriolage… La petite aventure de cette nuit m’a tout à fait refroidi…

— Bah ! il ne faut plus songer à cela… du nerf, que diable !…

— Vous en parlez à votre aise… Et si je me fais pincer ?… vous vous en moquez, n’est-ce pas ? vous aurez toujours le diamant, tandis que moi…

— Mais non… mais non… vous ne vous ferez pas pincer… Le tout est de bien prendre vos informations avant de risquer le coup…

Il y eut un silence. Manzana s’était levé, moi aussi, et nous demeurions face à face, indécis et maussades.

— Écoutez, dis-je enfin, nous sommes associés, n’est-ce pas ?

— Mais certainement.

— Or, deux associés, dans quelque affaire que ce soit, doivent courir les mêmes risques… Il ne serait pas juste que l’un assumât toutes les responsabilités, tandis que l’autre se contenterait tout bonnement de recueillir les bénéfices…

— Je suis de cet avis, mon cher Pipe…

— J’en étais persuadé, mon cher Manzana. Donc, puisque nous sommes bien d’accord, réglons un peu notre petite expédition de ce soir…

— La vôtre, voulez-vous dire.

— Pardon, mon cher ami, la nôtre…

— Alors, vous croyez que je vais vous accompagner chez M. Bénoni ?

— Et pourquoi pas ?

— Cela n’a pas été convenu…

— Voilà que vous me lâchez déjà…

— Non, mais…

— Mais quoi ?

— Je ne suis pas un cambrioleur, moi.

— Cependant, vous n’hésitez pas à partager le produit d’un vol… vous êtes, par conséquent, mon complice et si, par malheur, je suis pris, tant pis pour vous… On vous arrête, on saisit le diamant et nous allons tous deux moisir en prison…

Manzana était troublé. Il avança la main vers le revolver qu’il avait, l’instant d’avant, replacé sur bureau, mais il la retira vivement, un peu honteux de ce geste qui prouvait trop la faiblesse de son argumentation.

— Vous serez bien avancé, lui dis-je, quand vous m’aurez tué… Un coup de feu, cela fait du bruit… on viendra… vous serez pris et vous savez… ces petites plaisanteries-là coûtent cher… les travaux forcés à perpétuité… pour le moins…

Mon interlocuteur me regarda fixement… Il eut sans doute conscience de l’infamie de sa conduite, car il me tendit la main, en disant :

— Soit, je vous accompagnerai, mais à une condition…

— Laquelle ?

— C’est que vous passerez le premier…

— Si vous voulez… mais, vous savez, dans ce genre d’expédition, le premier n’est guère moins exposé le second… Enfin, puisque vous y tenez… mais il est vraiment fâcheux que nous soyons obligés d’en arriver là… Voyons, vous n’avez pas dans vos relations un ami qui pourrait vous prêter deux mille francs ?…

Manzana eut un petit rire strident.

— Si j’avais eu, répondit-il, un ami qui pût me prêter deux mille francs, je ne serais pas ici en ce moment… j’aurais depuis longtemps regagné la Colombie, où j’ai des intérêts… Cela m’eût, il est vrai, privé du plaisir de faire votre connaissance…

Je ne relevai pas cette dernière phrase, que je trouvai du plus mauvais goût… Ce Manzana était un rustre, j’avais vu cela du premier coup, et j’éprouvais un vif dépit, à la pensée que j’allais être obligé de vivre avec lui, plusieurs semaines peut-être… Il est vrai que je comptais un peu sur le hasard pour me débarrasser de cet associé gênant… mais le hasard m’était si contraire, depuis quelques jours !

Lorsque nous eûmes, tant bien que mal, réparé le désordre de notre toilette, que nous nous fûmes débarbouillés, peignés et brossés, Manzana me dit, en me posant familièrement sa grosse main sur l’épaule :

— Mon cher Pipe, nous allons descendre… Vous avez bien quelque argent sur vous ?…

Je sortis mon portemonnaie.

— Voici, dis-je, toute ma fortune…

Et j’étalai sur la table ce qui me restait…

D’un rapide coup d’œil, mon compagnon évalua la somme :

— Trente-deux francs cinquante, dit-il… c’est maigre… Enfin, avec cela, nous irons toujours jusqu’à demain…

Il prit son revolver, le glissa dans la poche de son pardessus, s’assura que le coffre-fort était bien fermé, puis me poussa vers la porte en disant :

— Allons manger un morceau, je meurs de faim…

Comme nous descendions, un homme montait les marches quatre à quatre, avec une petite bouteille dans chaque main.

C’était cet idiot d’Alcide.

En m’apercevant, il demeura bouche bée.

— Comment ! c’est vous, bégaya-t-il.

— Vous voyez…

— Vous m’avez salement lâché, hier soir…

— Excusez-moi, mon bon Alcide, mais je me suis senti subitement indisposé…

— La grippe, sans doute ?… Tout le monde a la grippe. Figurez-vous que le patron est rentré cette nuit avec une fièvre de cheval… Le médecin dit que c’est grave… et si le vieux s’en tire, il sera sans doute obligé de garder le lit pendant un bon mois… Mais, à propos, c’est moi que vous alliez voir ?

— Non… j’étais venu rendre visite à un ami qui habite cette maison…

Et de la main je désignai Manzana qui se tenait adossé à la rampe.

— Ah ! très bien… je croyais… Je vous quitte, car je suis pressé… le vieux attend après ses médicaments… Fichues, les séances de cinéma !…

Quand Alcide eut disparu, je me rapprochai de mon compagnon et nous continuâmes de descendre.

Une fois dans la rue, il demanda :

— Quel est ce grand escogriffe ?… le domestique de M. Bénoni, sans doute ?

— Oui… et vous avez entendu ce qu’il a dit ? Son patron est couché… Donc, rien à faire… notre expédition est manquée ?

Manzana hocha lentement la tête.

— Il faudra trouver autre chose, dit-il au bout d’un instant.

Nous étions arrivés devant un café blanc qui fait l’angle de la place des Ternes et du faubourg Saint-Honoré…

— Entrons ici, dis-je.

Je commandai deux mokas avec des petits pains. Manzana, qui me parut affamé, mangeait et buvait en silence. Un pli barrait son front jaune et il avait, par instants, de petits mouvements d’impatience. On voyait qu’il réfléchissait…

Tout à coup, il se frappa le front.

— J’ai trouvé, dit-il.

Et se penchant vers moi, il m’exposa le projet qui venait de germer dans sa cervelle de bandit.

— Mon cher Pipe, me confia-t-il, je crois que nous sommes sauvés…

— Ah !

— Oui, mais l’affaire est assez délicate.

— Un cambriolage ?

— Non…

— Au fond, j’aime mieux ça.

— Et moi aussi… mais voilà… nous allons nous heurter à bien des difficultés.

— Expliquez-vous toujours.

— Eh bien, je songe à vendre les meubles de mon appartement…

— Mais ces meubles ne vous appartiennent pas ?

— Cela n’a aucune importance… le principal, c’est que je trouve un acquéreur…

— Bah ! des acquéreurs, vous en trouverez tant que vous voudrez, mais vous oubliez qu’il y a un concierge dans la maison.

— Nous éloignerons le concierge sous un prétexte quelconque.

— Mais avant de vous régler le montant de la vente que vous lui aurez consentie, l’acheteur prendra des renseignements… il voudra savoir si les meubles vous appartiennent réellement… Non… croyez-moi, si c’est tout ce que vous avez trouvé…

— Voyez-vous une autre combinaison ?

— Pour le moment, non… mais peut-être qu’en réfléchissant…

— Ne pourrait-on faire scier le diamant par un ouvrier lapidaire à qui on promettrait une forte récompense ? Est-il nécessaire d’aller en Hollande ?

— Oui… car en Hollande, je vous l’ai déjà dit, j’ai un ami sur lequel je puis compter… Il ne me dénoncera pas, celui-là.

— Oui, je vois… vous vous entendrez avec lui… et je serai roulé.

— Alors, rendez-moi mon diamant.

— Quant à ça, non, par exemple… je l’ai, je le garde…

— Pas pour vous seul, je suppose ?

— Bien sûr… bien sûr… Ah ! tenez, mon cher Pipe, excusez-moi, je perds la tête. Voyons… raisonnons… vous êtes sûr que nous ne pouvons pas nous débarrasser de notre pierre, en la vendant, même au rabais, à quelque courtier marron ?

— Impossible.

— Cependant, il y a des gens qui se prêtent à ce genre d’affaires ?

— Oui, mais un courtier marron, comme vous dites, ne dispose pas de deux ou trois millions…

— Par son intermédiaire, il serait peut-être possible de trouver un ouvrier qui consentirait à fractionner notre diamant.

— Non… car cet ouvrier nous dénoncerait aussitôt. Il y a des pierres précieuses qui sont connues, cataloguées, étiquetées, et la nôtre est de celles-là.

— Elle appartenait à une collection ?

— Oui…

— Au baron de Rothschild, peut-être ?

— Non… au musée du Louvre…

— Ah ! diable ! mais alors, c’est un Diamant de la Couronne… le Régent, peut-être ?

— Vous l’avez dit.

— Oui… oui… je comprends… fallait-il que je fusse bête !… j’aurais dû me douter que c’était le Régent… Je l’ai vu plus de dix fois, là-bas, dans sa vitrine et en le contemplant, je me suis dit souvent : « Si j’avais ce diamant-là dans ma poche ! »

— Eh bien, vous l’avez aujourd’hui, non pas dans votre poche, mais dans votre coffre-fort et vous n’êtes pas plus riche pour cela…

— C’est vrai… je n’aurais jamais supposé qu’avec une fortune pareille dans son gousset, on pût mourir de faim.

— Nous ne mourrons pas de faim, je l’espère, mais nous ne tenons pas encore nos millions… Je vous l’ai dit et je vous le répète, ce n’est qu’à Amsterdam que nous pourrons écouler ce « bibelot » gênant… Faites-moi confiance, c’est tout ce que je vous demande… Si vous voulez agir à votre guise, mener vous-même cette affaire, vous ferez tout manquer. Que demandez-vous ? de l’argent… vous en aurez, soyez-en sûr, mais suivez mes conseils. Qu’avez-vous à craindre ? que je vous dénonce ? Le puis-je sans me dénoncer moi-même ?

Ce raisonnement parut convaincre Manzana. Il me tendit une main molle que je serrai sans effusion, et nous sortîmes du café.

Dans la rue, il me prit le bras et nous nous acheminâmes vers l’Étoile.

Tout en marchant, nous continuions, bien entendu, à échafauder combinaisons sur combinaisons, sans parvenir à en trouver une qui valût la peine d’être retenue. Nous venions de nous engager dans l’avenue des Champs-Élysées, quand une femme coiffée d’un chapeau tapageur et vêtue d’un long manteau de loutre, s’arrêta brusquement devant nous, dévisagea un instant mon compagnon et s’écria, furieuse :

— Ah ! voleur ! ah ! bandit !… je vous retrouve enfin !…

Et, des yeux, elle cherchait un agent.

Manzana, en proie à une terreur folle, demeura un instant cloué sur place, incapable de faire un mouvement, mais il se ressaisit vite et, m’empoignant par la manche de mon pardessus, m’entraîna dans une course folle, pendant que la femme hurlait comme une possédée :

— Arrêtez-le… arrêtez-le !… c’est oune voleur !… oune assassin !…

Par bonheur, l’endroit où s’était déroulée cette courte scène était à peu près désert, et il ne se trouva point, parmi les rares promeneurs qui montaient ou descendaient l’avenue, un courageux citoyen pour se lancer à notre poursuite… Seul, un petit télégraphiste nous donna un instant la chasse, mais comme nous traversions au galop l’avenue Friedland, un tramway qui s’était arrêté brusquement lui barra le chemin… Il nous perdit un instant de vue et, quand il eut contourné l’obstacle, nous nous étions déjà engagés dans la rue Balzac.

Manzana tremblait comme une feuille ; de grosses gouttes de sueur roulaient sur sa face brune. Dès qu’il se vit hors de danger, il souffla bruyamment, passa son mouchoir sur son front et me dit d’une voix sèche :

— Mon cher Pipe, nous ne pouvons demeurer un jour de plus à Paris… La femme que vous venez de voir va me dénoncer à la police… et…

Il n’acheva pas… Les mots s’étranglaient dans sa gorge.

— Ne vous alarmez pas ainsi, répondis-je… Paris est vaste… avant que l’on vous retrouve.

— Oh !… cette maudite femme est très puissante… elle a de hautes relations… dans une heure, peut-être avant, j’aurai les agents de la Sûreté à mes trousses… Je me doutais qu’elle était à Paris… Il faut fuir… fuir le plus vite possible !… Allons n’importe où… gagnons l’Angleterre ; de là, nous verrons à passer en Hollande… mais ne perdons pas une minute… rentrons chez moi, nous allons prendre une décision.

Cette petite aventure m’avait certainement moins ému que Manzana. Je dirai même qu’elle n’était point pour me déplaire, car elle rabattait singulièrement le caquet de mon compagnon et mettait sur sa vie une ombre plutôt fâcheuse.

Je m’étais bien douté, dès le premier instant, qu’il devait avoir un passé des plus louches… mais je ne supposais pas qu’il pût être un assassin. Décidément, il devenait par trop compromettant et il était temps de le « semer », comme on dit vulgairement. À Paris, cela m’était difficile, mais là-bas, à Londres, je pensais y arriver assez vite.

Il importait, pour le moment, de ne pas éveiller ses soupçons, d’avoir l’air d’accepter, comme une chose toute naturelle, une situation que le hasard semblait avoir compliquée à dessein. Ah ! si j’avais eu mon diamant en poche, comme j’eusse laissé arrêter avec plaisir ce compagnon antipathique, car, je dois le dire, Manzana était terriblement antipathique. Il avait un masque ingrat, des allures de portefaix, une vilaine voix cuivrée qui vous écorchait les oreilles et une certaine façon de rouler les r qui m’horripilait.

Pour moi, qui ai l’usage du monde et qu’une certaine délicatesse native pousse à rechercher les gens bien élevés, la compagnie de Manzana était un véritable supplice.

Il y a des canailles qui ont un certain vernis et avec lesquelles un gentleman peut parfois, sinon s’entendre, du moins vivre en bonne intelligence, mais il y en a d’autres (et mon compagnon était de celles-là) qui n’inspirent que mépris et dégoût.

Plaquer ce goujat, tel était mon dessein, mais pour cela, il fallait que je rentrasse en possession de mon diamant et ce n’était pas chose facile, car, je crois déjà l’avoir dit, mon horrible associé avait sur moi l’avantage de la force.

Je ne pouvais lui opposer que la ruse, et c’est à quoi je m’employai.

Dès que nous fûmes rentrés boulevard de Courcelles, que nous nous fûmes enfermés dans l’appartement que je partageais provisoirement avec Manzana, ce dernier qui était encore tout bouleversé par la petite scène de l’avenue des Champs-Élysées, m’exposa sa détresse, en ayant soin, bien entendu, de se donner le beau rôle dans le drame obscur que je croyais deviner.

Il me confia que la femme que nous avions rencontrée et qui l’avait si odieusement interpellé avait été sa maîtresse, qu’il l’avait quittée brusquement et qu’aujourd’hui elle cherchait à se venger de lui, en inventant, comme toutes les maîtresses trompées, un tas de calomnies sur son compte. Il n’avait heureusement rien à craindre, affirmait-il, car si on l’arrêtait, il n’aurait pas de peine à faire tomber une à une les accusations que porterait contre lui son ennemie, mais il préférait éviter une confrontation désagréable dont parleraient sans doute les journaux et qui jetterait sur son nom un discrédit fâcheux, là-bas, en Colombie où ses proches occupaient tous de hautes situations.

Je feignis de m’apitoyer sur son sort et de prendre pour argent comptant toutes les stupidités qu’il me débitait, mais avec une adresse machiavélique, je m’ingéniai à l’effrayer, distillant, goutte à goutte mes petits effets de terreur, lui rappelant certaines histoires d’innocents que l’on avait guillotinés, lui vantant l’adresse et le flair des policiers français, exagérant à plaisir les captures sensationnelles de malfaiteurs imaginaires.

J’arrivai de la sorte à le déprimer, à l’abrutir, et cet homme, qui était mon maître quelques heures auparavant, ne tarda pas à devenir presque mon esclave. Profitant de l’ascendant que j’exerçais maintenant sur lui, je réglai seul nos préparatifs de départ. J’avais eu un moment l’idée de vendre les meubles qui garnissaient mon logement de Montmartre, mais je réfléchis que cela me serait impossible, car j’étais en meublé, moi aussi, et mon concierge, cerbère impitoyable, surveillait la maison avec un zèle exagéré. En toute autre circonstance, je n’aurais pas hésité à tenter quelque bon petit cambriolage qui m’eût assuré la tranquillité pour un mois ou deux, mais aujourd’hui, j’étais craintif.

Oui, le croirait-on ? Moi, Edgar Pipe, dont les exploits étaient célèbres, quoique anonymes, je n’osais plus aujourd’hui tenter quoi que ce fût, et cela, à cause de ce bandit de Manzana qui était, par la force, devenu le dépositaire du Régent.

Et pourtant, il fallait fuir, quitter Paris le plus vite possible, car je prévoyais bien que mon associé allait se faire pincer… Si on l’arrêtait, j’étais perdu. On perquisitionnerait chez lui, on trouverait le diamant et je verrais pour toujours s’écrouler mes rêves d’avenir.

Manzana s’était étendu sur son divan. Il semblait réfléchir, mais en réalité, il ne pensait à rien, car il était littéralement abruti. La rencontre qu’il avait faite l’avait plongé dans une prostration profonde…

— Voyons, lui dis-je, il faudrait prendre une décision.

— Évidemment, répondit-il… Je cherche… mais je ne trouve rien…

— Écoutez, je crois avoir résolu le problème…

— Pas possible !

— Oh ! ce n’est pas fameux, je vous préviens, mais enfin, faute de grives…

— Oui… oui… exposez votre idée.