Coups de clairon/Surcouf-le-Malouin
SURCOUF - LE - MALOUIN
Robert Surcouf est moussaillon
Et largue la Bretagne,
Le courageux petit Breton
Déjà part en campagne ;
Son bâtiment porte un beau nom :
Il se nomme l’Aurore…
Robert Surcouf-le-Moussaillon
N’a pas quinze ans encore !
Vogue sans peur
Au fil de l’eau,
Ralliant Saint-Malo !
Chantons en chœur,
Bons matelots,
Surcouf, le Roi des Flots !
Robert Surcouf est timonnier
En l’an quatre-vingt-douze :
L’Océan l’a pris tout entier
À sa mère jalouse ;
Calme, il attend pour guerroyer
Que l’heure en soit venue…
Robert Surcouf-le-Timonnier
Monte la Bienvenue !
(Chœur).
Robert Surcouf est lieutenant
Puis enfin capitaine ;
Ce fin marin n’a cependant
Que dix-neuf ans à peine :
Il peut se battre maintenant
Car la paix est finie…
Robert Surcouf est Commandant
À bord de l’Émilie !
(Chœur).
Robert Surcouf s’en va gaîment
De victoire en victoire ;
Sur ses vaisseaux il a vraiment
Comme enchaîné la Gloire !
Il « arme en course » et, bravement,
Défait ses adversaires…
Robert Surcouf se bat gaîment :
C’est le Roi des Corsaires !
(Chœur).
Robert Surcouf nous ramena
Le Triton redoutable ;
Prit le Russel et la Diana.
Et le Kent formidable,
Le Pingouin, l’Ebre et la Louisia…
D’autres, d’autres encore…
Mais, lui, jamais il n’“amena”
Le drapeau tricolore !
(Chœur).
Robert Surcouf a bien croché
Cent Bricks… et davantage :
Par lui quiconque est approché
Est pris à l’abordage !
Sans son Amour pour son Clocher
Et pour sa Mary Blaize
Robert Surcouf eût pu crocher
Toute la Flotte Anglaise !
(Chœur).
Robert Surcouf, un soir, a dit
À sa femme aux écoutes :
« … J’amène enfin… tout est fini :
J’ai le feu dans mes soutes ! »[1]
Puis, souriant, il s’endormit
En narguant la souffrance…
Vivons, mourons tout comme lui,
Pour l’honneur de la France !
Mouille, les gâs,
L’ancre dans l’eau
Car voilà Saint-Malo !
N’oubliez pas,
Gais matelots,
Surcouf, le Roi des Flots !
- ↑ Historique.