Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 15/Géométrie élémentaire, article 6

Théorème de M. Gergonne.

Si, par les extrémités de la base d’un triangle quelconque (fig. 8), on mène vers son sommet des droites de longueur arbitraire et respectivement parallèles aux côtés et que par les points et on mène, parallèlement à et des droites concourant en les trois droites et concourront en un même point.

Démonstration. Nous démontrerons ce théorème à l’aide de la géométrie analitique, parce que c’est ainsi qu’après en avoir pressenti la vérité, nous nous le sommes démontré à nous-même, et parce qu’à tout prendre, cette forme de démonstration en vaut bien une autre.

Soient faits Soit pris l’angle pour angle des coordonnées positives, de manière que l’axe des soit dirigé suivant et l’axe des suivant les équations des divers points que nous venons de considérer seront

Pour CPour APour B

Pour PPour QPour D

Les équations des trois droites seront conséquemment

Pour AQ,
Pour BP,
Pour CD,

Or, en prenant la différence des deux premières, on tombe sur la troisième ; donc chacune de ces équations est comportée par les deux autres ; et par conséquent elles expriment trois droites concourant au même point.

Et comme, en variant à volonté les signes de et il en irait encore de même, il en faut conclure que les droites et peuvent être indistinctement menées de côté ou d’autre de la base du triangle, sans que le théorème cesse pour cela d’avoir lieu.

Pour passer de là au théorème de M. Hamett, il suffira de supposer, 1.o que le triangle est rectangle en 2.o que l’on a pris les longueurs arbitraires et


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