IX


Conduite de mistress Plumpton et de mistress Tipping, en l’absence du sergent.


Certain jour, environ une semaine après le départ du sergent, Proddy se mit en tête d’aller voir Bimbelot. À sa grande surprise, un valet inconnu vint lui ouvrir la porte et lui annonca que son ami était chez lui, mais trop souffrant pour faire aucun service. Proddy exprima ses regrets et manifesta un vif désir de voir le malade.

On le conduisit dans une petite chambre attenant à la cuisine, où il trouva en effet Bimbelot excessivement pâle, portant son bras gauche en écharpe, tandis que Sauvageon, assis à côté de lui, avait la tête empaquetée comme s’il eût êté blessé.

Les deux valets parurent extrêmement étonnés et déconcertés de l’arrivée du cocher.

« Eb bien ! s’écria Proddy, que tous est-il donc arrivé ? Vous êtes-vous encore battus en duel ?

— Non, non, mon cher ami, répliqua Bimbelot ; nous avons été blessés, comme vous nous voyez, par les Mohocks. Oh ! ce sont de terribles gens, ces diables de Mohocks !

— On le dit, repartit Proddy. Heureusement pour moi, ils ne m’ont jamais attaqué. Je suis désolé de vous voir dans cet état. Et quand ce malheur a-t-il eu lieu ?

— Quand ? s’écria Bimbelot embarrassé ; il y a deux ou trois soirs.

— C’est vraiment singulier que je n’aie pas entendu parler de votre mésaventure, reprit Proddy. Ces brigands vous ont-ils bien maltraités ? J’ose croire que vous les avez rossés de la bonne manière ! Combien étaient-ils ?

— Combien ? répéta Bimbelot ; voyons… je ne saurais vous dire au juste. Combien étaient-ils, caporal ?

— Ventrebleu, je n’ai pu les compter dans l’ombre, répondit Sauvageon. Peut-être étaient-ils vingt à vingt-cinq.

— Vingt-cinq contre deux ! s’écria Proddy. Diable ! mais c’est infâme ! I n’est pas étonnant que vous ayez été battus, car le sergent a eu assez de peine à… »

Mais Proddy s’arrêta tout à coup, se souvenant de la promesse qu’il avait faite.

« Que dites-vous là, monsieur ? s’écria Bimbelot. Qu’alliez-vous nous raconter ?

— J’allais dire, reprit Proddy, que je viens de recevoir une lettre du sergent datée de la Haye.

— Ah ! mon Dieu ! s’écria Bimbelot, est-il possible qu’il ait pu faire ce voyage, malgré les blessures qu’il avait reçues ?

— Les blessures qu’il avait reçues ! s’écria Proddy. Qui vous a dit qu’il avait été blessé ?

— Mais vous-même, assurément, répondit Bimbelot, prompt à réparer son étourderie. Ne venez-vous pas de nous dire tout à l’heure qu’il avait été sérieusement blessé ? N’est-il pes vrai, caporal ? »

Sauvageon affirma le fait.

« Eh bien ! fit Proddy avec une certaine préoccupation, si je l’ai dit, les paroles se sont échappées de mes lèvres à mon insu ; il est vrai qu’en allant s’embarquer il a été attaqué par de lâches malfaiteurs ; mais il paraît qu’il ne songe plus à cet accident, car il n’y fait aucune allusion dans sa lettre. Du reste, si j’en crois ce qu’il me racontait avant son départ, ceux qui l’ont attaqué n’oublieront pas si facilement sa défense. Le sergent prétendait leur avoir laissé un gage précieux et digne de souvenir. Ha ! ha !

— En vérité ! s’écria Bimbelot en serrant les dents et en regardant Sauvageon. Sarpejeu ! ajouta-t-il en langue française, quand je serai rétabli, je casserai la tête à ce coquin-là !

— Qu’est-ce que vous dites, Bamby ? demanda le cocher, qui remarqua l’expression de colère des yeux de celui-ci. Il n’est pas poli de parler français devant quelqu’un qui ne comprend pas ce langage.

— Ah ! pardon, mon cher ami ! pardon ! s’écria Bimbelot, je voulais dire que ceux qui se rencontrent avec le sergent ne l’oublient pas de si vite. Ha ! ha ! ha !

— Oh ! j’en réponds ! fit Proddy en riant.

— Et qu’ils ne lui pardonneront pas tout de suite, murmura Sauvageon toujours en français ; un jour ou l’autre, ces gens-là lui payeront leurs vieilles dettes.

— Que dit Sauvageon ? demanda Proddy.

— Oh ! rien, rien ! répliqua le caporal. Mais, mon cher monsieur, c’est plaisir à vous voir emboucher la trompette quand il est question du sergent…

— Scales mérite bien qu’on parle de lui avec orgueil, reprit fièrement Proddy. Il est bien digne d’être prôné pour sa valeur, n’est-ce pas ?

— Proddy, observa Bimbelot, le sergent soupçonne-t-il quels ont été ses agresseurs ?

— Il fait mieux que d’avoir des soupçons, repartit Proddy d’un air significatif ; il a des certitudes, et il les connaît parfaitement.

— Ah diable ! fit Bimbelot ; vous a-t-il jamais dit leur nom ?

— Non, répondit Proddy ; il a gardé son secret, parce qu’il prétend, à ce qu’il m’écrit, régler ses comptes lui-même à son retour. »

Bimbelot et Sauvageon échangèrent entre eux des regards d’alarme, tandis que Proddy murmurait à part lui :

« Ces misérables ont attaqué Scales ; j’en suis sûr, maintenant, et j’éprouve un certain plaisir à les effrayer quelque peu.

— Et comment vont les dames ? comment mistress Plumpton et mistress Tipping supportent-elles l’absence du sergent ? demanda Bimbelot, fort pressé de changer de sujet de conversation.

— Oh ! tout doucement… aussi bien qu’on devait s’y attendre, pauvres créatures ! C’est une grande perte pour elles !

— Une grande perte, en vérité, pauvres femmes ! répéta Bimbelot en faisant des efforts pour ne point rire. Je vous en prie, monsieur Proddy, faites-leur nos compliments et dites-leur que le caporal et moi nous aurons l’honneur d’aller leur offrir nos consolations.

— Je ferai votre commission, très-certainement ! repartit le cocher royal ; mais je ne crois pas qu’elle produise beaucoup d’effet. Vons ferez mieux de venir leur rendre visite un mercredi soir, pâr exemple, et ce jour-là vous me trouverez.

— Ce sera une raison de plus, fit Bimbelot. Nous viendrons mercredi prochain, à moins qu’il ne survienne quelque empéchement. Eh quoi ! vous n’allez pas nous quitter sitôt ?

— Pardonnez-moi, dit Proddy en se levant. Bonjour, messieurs. »

Et, après beaucoup de révérences de part et d’autre, le brave ami de Scales s’en alla.

« Écoutez bien, caporal, dit Bimbelot en français dès que le cocher fut parti, une bonne vengeance à tirer de ce maudit Scales serait de lui enlever ses maîtresses pendant son absence. Qu’en dites-vous ? Voulez-vous essayer ?

— De tout mon cœur, répliqua Sauvageon. Peut-être cette tentative-là nous réussira-t-elle mieux que l’autre.

— Oh ! je ne crains pas d’être repoussé, repartit Bimbelot. Je me flatte de posséder plus d’agréments aux yeux d’une dame qu’un vieux soldat estropié. J’attaquerai mistress Tipping et vous mistress Plumpton.

— C’est convenu ! » fit Sauvageon.

Fidèles à leur promesse, les deux Français s’acheminèrent le mercredi soir vers Marlborough-House. Bimbelot portait un habit de velours, une veste de satin et des bas de soie ; il avait l’épée au côté, des manchettes de dentelle, et sur la tête une perruque flottante parfaitement poudrée ; le drôle s’était aspergé de tous les parfums de la toilette de son maître, et l’écharpe qui soutenait son bras gauche était un large ruban de soie. Ainsi paré, Bimbelot se trouvait très-beau, très-intéressant, et tout à fait irrésistible.

Le coporal s’était brossé avec soin, après avoir poudré sa perruque et mis un ruban neuf à la queue énorme qui lui servait d’ornement ; mais sa physionomie, d’ordinaire peu séduisante, ne se trouvait point embellie par le large bandeau enroulé autour de son front.

Les deux bravi français, parvenus à leur destination, pénétrèrent dans la cuisine, où se trouvaient rassemblés presque tous les domestiques de la maison, sans excepter M. Brumby, cocher du duc, avec lequel ils ne s’étaient pas encore rencontrés.

M. Fishwick, qui se conforlait avec un pot d’ale, probablement pour oublier la fatigue des préparatifs d’un grand banquet qui devait avoir lieu à l’hôtel le lendemain, reçut eordialement les deux amis, et les dames témoignèrent un grand enchantement de les voir.

À peine les premiers compliments étaient-ils échangés, que Proddy parut.

Fidèle à son projet, Bimbelot s’attacha uniquement à subjuguer mistress Tipping : il l’accabla des louanges les plus immodérées, et fit semblant d’être amoureux d’elle ; du reste, il faut l’avouer, la dame était un peu coquette, et elle ne décourageait pas cet adorateur.

Le caporal avait moins de succès près de mistress Plumpton : soit qu’il eût moins le don de plaire que son compagnon, ou bien que mistress Plumpton fût plus constante que mistress Tipping, les adulations et les gracieux discours du soudard étaient débités en pure perte.

Observateur paisible de ce qui se passait, Proddy feignait de causer avec son confrère, M. Brumby, mais il ouvrait les yeux et les oreilles, et au bout de quelque temps, voyant mistress Tipping s’attendrir en faveur de Bimbelot, il jugea le moment propice pour intervenir.

« Ma foi, mistress Tipping, s’écria-t-il, vous vous montrez si ravie des galanteries de M. Bamby, qu’il est peut-être heuroux que le sergent ne soit pas ici, car je ne sais pas ce qu’il dirait.

— Je ne vois pas ce qui pourrait offusquer le sergent, monsieur Proddy, répondit effrontément mistress Tipping, et je ne crois pas m’être engagés à ne parler à personne pendant son absence.

— Et quand même vous vous y seriez engagée, ma mignonne, cela ne signifierait rien, observa Bimbelot : un soldat n’exige jamais qu’on lui soit fidèle ; c’est fort drôle !… ha ! ha ! et puis je ne crois pas qu’il soit nécessaire au sergent d’avoir deux femmes ; quelle est celle de vous, mesdames, qui doit être mistress Scales ?

— Vous a-t-il fait des offres, Plumpton ? demanda mistress Tipping.

— Je ne répondrai pas, répliqua l’autre ; vous a-t-il fait quelque proposition, à vous, Tipping ?

— Je ne fais aucune révélation, repartit celle-ci.

— Il est évident qu’il se joue de vos sentiments à toutes deux, objecta Bimbelot.

— Voilà une fausse assertion ! s’écria Proddy ; le sergent est incapable de plaisanter avec quoi que ce soit ; c’est un homme sérieux, et je sais qu’il compte épouser.

— Laquelle des deux, Proddy ? s’écria Brumby en riant ; je consens, pour ma part, à être fouetté, si je le sais, et qui plus est, je ne crois pas que ni l’une ni l’autre de ces dames en ait connaissance.

— C’est très-mal de la part du sergent d’en agir ainsi, s’6= cria {M. Timperley en riant à son tour, çar il empêche les autres de se mettre sur les rangs.

— C’est la vérité ! ajouta M. Parker, le maître d’hôtel : je suis de votre avis, Timperley : Scales n’a pas fait ce qu’il devait.

— C’est affreux, c’est intolérable ! s’écria Bimbelot en jetant à mistress Tipping un regard passionné. J’espère, ajouta-t-il à demi-voix, qu’il laissera sa peau sur quelque champ de bataille.

— Oh ! pas de chuchotements, Bamby ! s’écria Proddy en se dirigeant vers lui ; pas de serrements de mains, je m’y oppose formellement.

— Mais, s’il vous plaît, monsieur Proddy, de quel droit vous mélez-voya de mes affaires ? demanda Bimbelot d’un air mécontent.

— Le sergent m’a prié de veiller sur ces dames, répliqua hardiment le cocher, et j’aurai soin d’elles aussi longtemps que je le croirai nécessaire.

— Je vous suis obligée, monsieur Proddy, repartit mistress Tipping, mais il nous semble que nous pouvons nous garder nous-mêmes.

— Bon ! bon ! Ainsi, je me mêle de ce qui ne me regarde pas ? fit le cocher.

— Ma foi, je désirerais de tout mon cœur que le sergent fût de retour, s’écria Fishwick ; ç’élait un plaisir de l’entendre narrer ses aventures.

— Je n’étais jamais fatigué lorsqu’il racontait comment il s’y était pris pour rosser les monseers, dit Proddy en guignant de l’œil les deux Français. Lui avez-vous jamais entendu raconter commentil était monté dans la demi-lune d’Ypres, au siége de Menin ?

— Jamais, dit Fishwick ; mais, si vous vaus souvenez de cette histoire, contez-nous-la, »

Sollicité de la sorte, Proddy s’approcha de la cheminée, s’empara d’une broche à laquelle il attacha son mouchoir de manière à figurer un drapeau, après quoi il saisit une cuiller à pot, et, au grand divertissement des deux Français et de toute la compagnie, il se planta devant le cuisinier et commença ainsi son récit :

« Eh bien ! dit-il, vous saurez que Menin est une des places les plus fortes de Flandre, et qu’elle passe, à bon droit, pour être le plus bel ouvrage du célèbre maréchal Vauban.

— Le maréchal Vauban est le premier ingénieur du monde, s’écria Sauvageon.

— Quoi qu’il en soit, il n’a pas su bâtir un fort qui ait pu résister au duc de Marlborough, poursuivit Proddy ; mais il n’est pas question de cela ; la forteresse de Menin, malgré la solidité de sa construction et le nombre de sa garnison, était encore d’un abord difficile, à cause des inondations de la rivière de la Lys. Le duc, néanmoins, cerna les fortifications pendant environ un mois, et, lorsque les travaux furent assez avancés pour qu’on pût risquer un assaut, il donna le signal de l’attaque, en faisant sautor deux mines, qui avaient été creusées à l’angle d’un bastion appelé la Demi-lune d’Ypres. Au milieu du silence qui succéda à l’explosion, le premier détachement des assiégeants (parmi lesquels se trouvait notre sergent), s’élance sur les palissades qui protégeaient un chemin couvert communiquant avec la forteresse. Ses camarades et lui y jettent une grande quantité de grenades, et pénètrent de force à la faveur de la confusion qui y régnait. Chaque pouce de terrain était courageusement défendu, et vous devez comprendre le carnage qui s’ensuivit. Pendant ce temps-là, notre sergent marchait en avant sous un feu bien nourri ; ses compagnons tombaient autour de lui, il avançait toujours. À la fin, pourtant, il se trouva en face de la demi-lune : on y planta une échelle pour l’escalade ; mais la fusillade était si vive, que personne ne voulait y monter. Scales passe devant son officier, grimpe à l’échelle, abat deux ennemis, et arrachant un étendard qui flottait sur le bastion, il l’agite au-dessus de sa tête en criant d’une voix forte : En avant, mes amis ! » En disant ces mots, Proddy s’élança sur un petit tabouret, allongea le pied droit sur la chaise voisine, éleva au-dessus de sa tête son drapeau fantastique, et indiquant, à l’aide de sa cuiller à pot, une demi-lune imaginaire, il hurla de toute la force de ses poumons : « Allons, mes amis ! en avant, victoire à Marlborough ! »

En même temps, il adressa un regard terrible à Bimbelot, qui détourna la tête en feignant d’être très-alarmé, mais qui, en réalité, mourait d’envie de rire.

Quant à Sauvageon, il s’était couvert le visage avec son chapeau pour cacher son hilarité. Fishwick ôta son bonnet, et l’agita en l’air en criant : Vivat ! tandis que le reste de l’assemblée poussait de vives acclamations.

Proddy, ravi de l’effet qu’il avait produit, resta plus de cinq minutes dans la même attitude, criant sans relâche : « En avant, mes amis ! en avant ! »

« Comme cette manière de faire ressemble à celle de notre cher sergent ! s’écria mistress Plumpton, qui contemplait Proddy avec admiration.

— Je ne sais ce qui se passe en moi, dit mistress Tipping : est-ce de la terreur ou de l’admiration ? mais le fait est que le cher sergent ne devrait pas risquer ainsi sa précieuse vie.

— Que s’est-il passé ensuite, confrère Proddy ? demanda Brumby, en s’appuyant sur le dossier d’une chaise derrière le cocher, avec l’intention de le faire taire, car les cris répétés du brave homme commençaient à le fatiguer.

— Ah ! voici la plus désastreuse partie de l’histoire, répliqua Proddy : à peine le sergent avait-il prononcé ces mots, qu’une balle vint le frapper à l’épaule, et le jeta en bas de la demi-lune. »

En racontant ce funeste événement, le cocher perdit si malheureusement l’équilibre, qu’il tomba en arrière et s’accrocha à Brumby et à mistress Tipping en les entraînant l’un et l’autre sur le parquet avec lui.

Tout le monde se précipita à leur secours, et, lorsque les trois personnages furent sur pied, on s’aperçut qu’il ne leur était rien arrivé de fâcheux.

Proddy, que cet accident n’avait nullement déconcerté, raconta encore plusieurs hauts faits du sergent. Il paraissait prendre un malin plaisir à appuyer sur les mauvais traitements que le héros avait fait subir aux Français.

« Je présume que Scales aura bien d’autres histoires à nous raconter à son retour, dit Fishwick, et ce sera encore pour notre duc une glorieuse campagne.

— Il lui sera bien impossible de faire mieux, observa Proddy.

— La fortune est changeante, remarqua Sauvageon, et le duc lui-même peut éprouver des revers.

— Je ne crois pas que cela arrive, dit Brumby ; on lui a souvent prédit un échec, et il ne lui en est jamais arrivé.

— Il ne lui en arrivera jamais, » s’écria Parker. À l’instant où Parker prononçait ces mots, on annonça le souper servi dans l’office, et les deux Français ne se firent pas trop presser pour y prendre part.

Bimbelot s’arrangea de façon à se placer à côté de mistress Tipping, et Proddy remarqua qu’il avançait de plus en plus dans ses bonnes grâces. La colère lui ôta bientôt l’appétit, et, en dépit des sarcasmes de Brumby et de Fisbhwick, il lui fut impossible de boire et de manger.

Enfin, l’heure du départ sonna, le cocher dit adieu d’un air boudeur aux deux coquettes, et, comme il remarqua que Bimbelot ne sortait pas en même lemps que Sauvageon, il rentra pour savoir ce qu’il faisait.

En traversant le corridor qui aboutissait à la cuisine, il aperçut le Français qui se glissait dans une crédence. Sans ouvrir la bouche et sans prononcer une parole, Proddy se hâta de fermer la porte de cette crédence. Il mit la clef dans sa poche, et se réjouissant en secret de son espièglerie, il quitta prestement Marlborough-House.