Etzer Vilaire, Loin de toi, près de toi 1914




Loin de toi, c’est la nuit,
C’est la nuit triste et sombre,
Et mon cœur plein d’ennui
S’ensevelit dans l’ombre.

Loin de toi, tout fléchit :
Mon espoir, mon courage.
Loin de toi, mon esprit
Se voile d’un nuage.
Comme en un jour d’orage,
Tout tremble en moi
Loin de toi !

Sans l’éclat de tes yeux,
C’est mon printemps qui passe ;
C’est dans le deuil des cieux
Mon soleil qui s’efface !

 

Sans le bruit de tes pas,
Sans ta voix, ton sourire,
Sans l’espace où tu vas,
Où ta bouche respire,
Tout mon cœur se déchire :
Tout meurt en moi
Loin de toi !

Près de toi, ma beauté,
C’est la douceur du rêve
Faite réalité :
Et