Aux Hôtes de Douai dans Le Monument de Marceline Desbordes-Valmore

1896



AUX HÔTES DE DOUAI


De l’immortel Eden où règnent les poètes
Et d’où ton ombre aimée, à nous, daigne venir
Marceline, dis-nous, au milieu de ces fêtes
Lequel de nos tributs, tu veux mieux accueillir.

Tu souris à nos chants que créèrent deux âmes
Artistes s’il en fut et dignes de louer
L’honneur de la cité, la femme au cœur de flammes
Que tout un peuple ému se lève pour fêter.

Le bronze qui retrace avec tant de puissance
Tes traits longtemps cherchés vainement en ces lieux ;
Ce coin qu’aurait choisi ta tendre préférence
Sont certes, à ton cœur, hommage précieux.

Les foules acclamant ton nom que l’on révère
Éveillent doucement ton ombre qui sourit ;
Et tu sens, au-delà de notre pauvre terre
Le bonheur que rêva ton pur et noble esprit.

Mais, dis, ô Marceline, est-il gloire meilleure
Est-il tribut plus doux à ton grand souvenir
Que, dans ton lieu natal et près de ta demeure,
Cet artistique essaim venu pour te bénir ?

Ils sont dignes de toi : littérateurs, poètes,
Artistes sans égaux, ces grands admirateurs,
Tu fus leur sœur par le génie et