François Rozier, Alleluia dans Cours d’agriculture 1781


ALLELUIA. (Voyez pl. 12) Suivant la méthode de M. Tournefort, cette plante est de la troisième section de la classe première, qui renferme les plantes dont la fleur est d’une seule pièce en forme de cloche, & dont le pistil se change en un fruit sec à une ou plusieurs capsules. M. Tournefort nomme cette plante, d’après Bauhin, trifolium acetosum vulgare. M. le chevalier Von Linné la classe dans la Décandrie pentagynie, & l’appelle oxalis acetosella.

Fleur, jaune, d’une seule pièce, en forme de cloche. B représente la corolle ouverte, découpée en cinq segmens arrondis. Les étamines G, sont au nombre de dix, environnent l’ovaire, & sont placées au fond du calice. Le pistil C est composé de cinq styles & de cinq stigmates. Le calice D est formé par cinq feuilles égales.

Fruit. Après la fécondation, le pistil se change en un fruit E à cinq loges. On le voit coupé transversalement en F, & les semences nombreuses sont représentées en H.

Feuilles, sortent par paquets des tiges ; elles sont alternes, portées par de très-longs pétioles, & elles sont composées de trois folioles en forme de cœur.

Racine A, fibreuse, horizontale, stolonifère ou traçante.

Lieu. Plante très-commune dans nos provinces méridionales, sur le bord des bois un peu humides, le long des haies. Elle fleurit ordinairement vers le tems de Pâques, ce qui lui a fait donner le nom singulier d’alléluia. On la nomme encore pain à coucou, parce que cet oiseau, dit-on, en mange les feuilles.

Propriétés. Les feuilles ont un goût acide, agréable. Elle est rafraîchissante & tempérante.