Virelays, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 101-102).


VIRELAYS


CI COMMENCENT VIRELAYS


I


Je chante par couverture,
Mais mieulx plourassent mi oeil,
Ne nul ne scet le traveil
Que mon pouvre cuer endure.

Pour ce muce ma doulour
Qu’en nul je ne voy pitié,
Plus a l’en cause de plour
Mains treuve l’en d’amistié.

Pour ce plainte ne murmure
Ne fais de mon piteux dueil ;
Ainçois ris quant pleurer vueil,
Et sanz rime et sanz mesure
Je chante par couverture.


Petit porte de valeur
De soy monstrer dehaitié,
Ne le tiennent qu’a folour
Ceulz qui ont le cuer haitié

Si n’ay de demonstrer cure
L’entencion de mon vueil,
Ains, tout ainsi com je sueil,
Pour celler ma peine obscure,
Je chante par couverture.