Vingt-quatre Sonnets/Les Sirènes

Traduction par Francis de Miomandre.
Vingt-quatre SonnetsFrançois Bernouard (p. 24-25).
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Les Sirènes




Ô matelot, toi qui, courtisan, risques ta voile au palais, au palais royal qui, par ses sirènes, est une autre mer de Naples,

Laisse les rames et garde-toi d’éloigner tes deux mains de tes oreilles, car c’est vraiment un écueil, sinon des sables mouvants, que cette douce voix d’un séraphin féminin.

Pareil à ses accents, ta mort sera brillante, si leur harmonie mortelle, si leur rare beauté exhale douceur et gloire.

Prends la fuite devant celle qui, armée d’une lyre, quand elle remue les rochers, quand elle arrête les vaisseaux, tue en chantant celui qu’en chantant elle regarde.