Ls.-A. Proulx (p. 39-45).

La maison de John McKenzie à Terrebonne

John McKenzie, fils de l’honorable Rodrick McKenzie, fut lieutenant des Canadian Fencibles en 1818. Marié à Rachel Chaboillez, il fut maître de poste de Terrebonne. Sa maison est aujourd’hui la propriété de M. J.-B. Hurteau.

LE CHÂTEAU OU MANOIR MASSON À TERREBONNE




L E 23 décembre 1673, la Compagnie des Indes Occidentales concédait au sieur Daulier-Deslandes deux lieues de terre de front sur la rivière Jésus, autrement appelée la rivière des Prairies, à prendre depuis les bornes de la seigneurie de la Chesnaye, en montant, vis-à-vis l’île Jésus, sur deux lieues de profondeur. C’est la seigneurie qui porta plus tard le nom de Terrebonne.

M. Daulier-Deslandes ne vint jamais dans la Nouvelle-France et, le 25 octobre 1681, il vendait sa seigneurie au sieur Louis Le Compte Dupré, riche négociant de Montréal.

Après la mort de M. Le Compte Dupré, sa veuve, Catherine Saint-Georges, vendit sa seigneurie à François-Marie Bouat, lieutenant général de Montréal.

Le 12 septembre 1721, l’abbé Louis Lepage de Sainte-Claire devenait à son tour propriétaire de la seigneurie de Terrebonne.

Après la conquête, cette seigneurie fut vendue à MM. McTavish et McKenzie. Elle fut achetée par l’hon. Joseph Masson, le 31 décembre 1832, au prix de 25,150 louis sterling.

Un peu après 1848, la veuve de l’hon. M. Masson faisait construire un nouveau manoir seigneurial à Terrebonne. La construction dura six ans et coûta, dit-on, près de $80,000. Madame Masson en prit possession la veille de Noël de l’année 1854. La digne châtelaine devait y mourir le 27 novembre 1883, assistée par le saint Mgr Bourget, qui lui répétait : « Oui, votre maison est splendide, madame, mais celle que vous habiterez bientôt est encore bien plus belle… »

Par son testament, madame Masson avait légué son manoir de Terrebonne avec toutes ses dépendances aux Sœurs de la Providence de Montréal « pour y garder en pension, à des prix convenus à l’amiable, des dames respectables pour y vivre tranquilles… »

L’Institut des Sœurs de la Providence prit possession de son nouvel établissement le 1er  mai 1884 et le garda jusqu’au 12 mai 1888.

Le château ou manoir Masson à Terrebonne

La succession Masson reprit alors le manoir et pendant quatorze ans il fut désert.

Enfin, au printemps de 1901, le manoir Masson fut acheté par les Pères du Saint-Sacrement. En septembre 1902, après avoir subi les aménagements requis, le manoir Masson devenait le juvénat des Pères du Saint-Sacrement.

Disons avec le Père Boismenu : « Elle a fièrement servi la patrie, cette vénérable résidence seigneuriale, en abritant une de nos célèbres familles canadiennes qui s’est illustrée par son habileté dans le commerce et par les hautes charges publiques qu’elle a occupées ; et depuis 25 ans elle a non moins noblement servi la religion en fournissant des prêtres à l’Église du Canada »[1].

L’ancienne boulangerie à Terrebonne

Ce curieux édifice fut construit entre 1784 et 1795. On y fabriquait des « biscuits de matelots » pour les trappeurs du Nord-Ouest. Cette construction fut probablement l’œuvre de l’honorable Rodrick McKenzie, un des magnats du commerce des fourrures au dix-huitième siècle.

La maison McKenzie à Terrebonne

Arrivé au Canada en 1784, Rodrick McKenzie y fit une fortune considérable dans la traite des fourrures. Il avait épousé Rachel Chaboillez, fille d’un traiteur fameux. C’est lui qui fit construire cette belle maison. Elle est habitée aujourd’hui par madame Léon Globensky, mariée en premières noces à l’honorable L.-Rodrigue Masson.

Le moulin seigneurial à Terrebonne

En arrière d’une ancienne hôtellerie qui s’élève sur le Boulevard, à Terrebonne, existe encore le moulin à farine que l’hon. M. Masson, seigneur de Terrebonne, fit construire en 1846. On croit que ce moulin fut érigé pour remplacer un autre de moindres dimensions.


  1. R. P. Boismenu, S.S.S., Les étapes d’un manoir canadien.