Vies des peintres, sculpteurs et architectes/tome 6/Pierino da Vinci


PIERINO DA VINCI,

SCULPTEUR,



Si l’on veut apprécier avec justice le mérite d’un homme, il faut non seulement lui tenir compte de ce qu’il a fait, mais encore de ce qu’il aurait fait si un événement inopiné ne fût venu l’arrêter dans sa carrière. Le sculpteur Pierino da Vinci ne perdra donc rien dans l’estime de la postérité, si l’on songe que les fleurs dont était chargé ce jeune arbuste, au moment où il fut déraciné par une fatale tempête, annonçaient une abondante moisson des fruits les plus beaux.

Je me souviens d’avoir dit ailleurs que Ser Piero da Vinci fut le père du fameux peintre Léonard. Ce Ser Piero eut après Léonard un autre fils nommé Bartolommeo, qui se maria avec une jeune fille qui appartenait à l’une des premières familles du village de Vinci où il avait fixé sa demeure. Souvent Bartolommeo parlait à sa femme avec admiration de l’immense génie de son frère, dont il déplorait la mort ; et souvent aussi, il suppliait le ciel de faire naître dans la maison un autre Léonard. Bientôt, suivant son désir, il eut un fils, enfant auquel il

pierino da vinci.

voulut donner le nom de Léonard ; mais, sur le conseil de ses parents, il l’appela Piero en mémoire de son grand-père.

Dès l’âge de trois ans, le Pierino était un bel enfant, aux longs cheveux bouclés, dont tous les gestes respiraient une grâce et une vivacité merveilleuses, À cette époque. Maestro Giuliano del Carmine, astrologue d’un haut talent, et un prêtre chiromancien, vinrent à Vinci passer quelque temps chez leur ami Bartolommeo. Ces deux habiles hommes examinèrent le front et la main de notre Pierino, et prédirent qu’il aurait un grand génie, qu’il ferait de rapides progrès dans les arts, mais qu’il mourrait à la fleur de son âge. Plût au ciel que la première partie seule de cette prophétie se fût réalisée ; malheureusement elle ne fut que trop vraie de tous points !

Pierino apprit de son père les premiers éléments des lettres ; mais, sans autre maître que lui-même, il se mit à dessiner et à modeler en terre de telle façon, qu’il montra clairement que l’influence céleste aperçue par l’astrologue et le chiromancien commençait à opérer. Bartolommeo jugea que Dieu avait exaucé ses vœux, et lui avait donné dans son fils un second Léonard.

Pierino avait alors douze ans. Son père, pensant qu’il était temps de l’éloigner de son village, le conduisit sans délai à Florence. Comme Pierino semblait avoir plus de dispositions pour la sculpture que pour la peinture, Bartolommeo le laissa au Baninelli avec l’espoir que ce sculpteur, qui avait été l’ami de Léonard, tiendrait à honneur de prodiguer tous ses soins à notre jeune artiste. Mais il ne tarda pas à reconnaître que Bandinelli, malgré les étonnantes dispositions de l’enfant, s’inquiétait fort peu de lui. Bartolommeo lui retira donc Pierino pour le confier au Tribolo, qui lui paraissait porter plus d’intérêt à ses élèves, et plus de vénération à la mémoire de Léonard.

Le Tribolo était alors occupé à orner de quelques fontaines la villa de Castello ; Pierino y rencontra de jeunes condisciples dont l’exemple lui inspira tant d’ardeur, qu’il se livra nuit et jour à l’étude ; aussi fit-il en peu de mois des progrès qui émerveillèrent tout le monde. Bientôt après, il voulut voir si le ciseau lui obéirait et rendrait fidèlement ses conceptions. Le Tribolo, enchanté de cette hardiesse, lui donna un petit bloc de marbre, et lui dit de sculpter pour un bassin destiné à Cristofano Rinieri un enfant dont le membre viril devait jeter de l’eau. Pierino se mit à l’œuvre avec joie, et acheva promptement un modèle en terre d’après lequel il exécuta en marbre une si gracieuse figure, que son maître et ses camarades furent convaincus qu’il prendrait place parmi les plus habiles artistes.

Le Tribolo le chargea ensuite de représenter deux enfants tenant une couronne ducale au-dessus des armoiries des Médicis qui ornent la porte d’une maison située en face de San-Giuliano, à côté des prêtres de Sant’-Antonio, et habitée à cette époque par Pier Francesco Riccio, majordome de Son Excellence. En voyant cet ouvrage, tous les artistes de Florence ratifièrent le jugement que le Tribolo avait porté sur son élève. Pierino sculpta ensuite, pour les fontaines de Castello, un enfant dont les mains serrent un poisson qui lance de l’eau par la bouche. D’un bloc de marbre qu’il reçut du Tribolo, Pierino tira encore deux enfants qui se tiennent embrassés, et font jaillir de l’eau par la bouche de deux poissons qu’ils étreignent vigoureusement. Ces figures sont si gracieuses, que l’on pouvait déjà comprendre que Pierino aurait conduit à bonne fin les travaux les plus difficiles.

Animé par le succès, il acheta un bloc de pierre grise, long de deux brasses et demie, qu’il plaça dans sa maison, au coin de la Briga, et qu’il tailla le soir, la nuit et les jours de fête, si bien qu’il en fit, d’après une maquette qu’il avait lui-méme modelée en terre, un Satyre accroupi aux pieds d’un Bacchus couronné de pampres, et tenant d’une main une coupe, et de l’autre une grappe de raisin. Pierino déploya dans ce groupe et dans ses autres premières productions une facilité surprenante qui n’offense jamais l’œil, et à laquelle la critique la plus sévère n’a rien à reprocher. Le Bacchus, acheté primitivement par Bongianni Capponi, orne aujourd’hui la cour de Lodovico Capponi.

Pendant que Pierino travaillait à ces ouvrages, peu de gens savaient qu’il fût le neveu de Léonard de Vinci ; mais personne ne l’ignora aussitôt que son talent l’eut rendu célèbre. Dès lors, tant à cause de sa parenté avec Léonard, qu’à cause de son propre génie qui lui donnait tant de ressemblance avec ce grand homme, on ne le désigna plus jamais sous le nom de Pierino, mais bien sous celui du Vinci. Le Vinci donc, ayant souvent entendu vanter les monuments de Rome, désira ardemment visiter cette ville où il espérait voir à son grand profit, non seulement les antiques, mais encore les chefs-d’œuvre de Michel-Ange, et ce divin artiste lui-même. Il partit en compagnie de plusieurs de ses amis, et lorsqu’il eut vu Rome et tout ce qu’il désirait, il revint à Florence, pensant sagement que les merveilles de Rome étaient encore trop profondes pour lui, et qu’elles exigeaient plus de science et de maturité qu’il n’en avait pour être étudiées et imitées avec fruit.

Le Tribolo venait de terminer, pour la fontaine du Labyrinthe, le modèle d’une tige ornée de quelques satyres en bas-relief, de quatre masques de moyenne dimension, et de quatre petits enfants assis et en ronde-bosse. Le Tribolo confia l’exécution de cette tige au Vinci qui la conduisit à bonne fin, et l’enjoliva de divers travaux de son invention qui produisaient un effet charmant. Le Tribolo imagina de placer sur le bord du bassin de cette fontaine quatre enfants couchés et folâtrant dans l’eau avec les mains et les pieds. Le Vinci modela en terre ces quatre figures. Elles furent ensuite jetées en bronze par Zanobi Lastricati, sculpteur et fondeur d’un rare mérite (1).

Luca Martini, proveditore du Mercato-Nuovo et ami intime du Tribolo, voulant être utile au Vinci dont il estimait le talent et le caractère, lui donna un bloc de marbre de deux tiers de brasse de largeur sur une brasse et demie de hauteur. Le Vinci y sculpta en bas-relief un Christ à la colonne, que l’on ne peut regarder sans étonnement, lorsque l’on songe que notre artiste n’avait pas encore dix-sept ans, et qu’il avait acquis en moins de cinq ans une habileté que les autres n’arrivent à posséder qu’à l’aide d’une longue expérience.

Dans ce temps, le Tribolo, ayant été investi de la charge de surintendant des canaux de la ville de Florence, jugea nécessaire d’agrandir l’ouverture de l’égout de la vieille place de Santa-Maria-Novella, afin de procurer un plus large débouché aux eaux qui y aboutissent de tous côtés. À cet effet, il chargea le Vinci de modeler en terre un mascaron de trois brasses, dont la bouche ouverte devait engloutir les eaux pluviales. Le Vinci traduisit ensuite ce modèle en pierre, par l’ordre des officiers de la Torre, avec le secours du sculpteur Lorenzo Marignolli (2), qu’il appela lui-méme pour achever plus promptement ce travail qui sert à Futilité de toute la ville non moins qu’à l’ornement de la place.

À cette époque, le Vinci se crut assez avancé dans l’art pour tirer bon profit de la vue des chefs-d’œuvre de Rome et de la fréquentation des grands maîtres qui habitaient cette ville. Il saisit donc avec empressement la première occasion d’y aller qui s’offrit à lui. Francesco Bandini, ami intime de Michel-Ange Buonarroti, étant venu de Rome à Florence, fut mis en relation par Luca Martini avec notre artiste. Il lui demanda le modèle en cire d’un tombeau qu’il voulait élever en marbre dans sa chapelle de Santa-Croce, et bientôt après il l’emmena à Rome. Le Vinci y demeura un an, et, tout en étudiant, conduisit à fin plusieurs ouvrages dignes de souvenir. Il exécuta d’abord en bas-relief, d’après un dessin de Michel-Ange, un Christ qui rend son âme au Père éternel ; puis il fit, pour le cardinal Ridolfi, un torse en bronze destiné à une tête antique, et une Vénus en marbre et en bas-relief, qui fut très-admirée. Pour Francesco Bandini, il restaura complètement un cheval antique auquel manquaient plusieurs morceaux. Enfin, pour témoigner sa gratitude à Luca Martini, qui lui écrivait souvent et qui le recommandait continuellement au Bandini, il lui envoya une copie en cire, de deux tiers de brasse de dimension, du Moïse de Michel-Ange, qui est à San-Pietro-in-Vincola, sur le tombeau du pape Jules II.

Pendant le séjour du Vinci à Rome, Luca Martini, ayant été nommé par le duc de Florence proveditore de Pise, n’oublia pas son ami. Il lui écrivit qu’il tenait à sa disposition un atelier et un bloc de marbre de trois brasses, et qu’il ne le laisserait manquer de rien s’il lui plaisait de se rendre auprès de lui. Le Vinci, cédant à cette gracieuse invitation, résolut de partir de Rome, et d’aller demeurer quelque temps à Pise où il espérait exercer son talent avec honneur. À son arrivée dans cette ville, il trouva un atelier tout préparé et le bloc que lui avait annoncé Martini. Il voulut en tirer une figure en pied, mais il s’aperçut que le marbre était coupé par un fil qui le diminuait d’une brasse. Il prit alors le parti d’y sculpter un jeune Fleuve renversant, avec l’aide de trois enfants, une urne de laquelle sortait une nappe d’eau où frétillaient des poissons au milieu d’oiseaux aquatiques. Le Vinci donna ce fleuve à Luca Martini qui l’offrit à la duchesse. Son Excellence l’accepta avec plaisir, et le donna à son frère, don Garcia de Tolède, qui le destina à orner les fontaines de son jardin de Chiaia, à Naples.

Vers ce temps, Luca Martini, alors occupé à écrire des commentaires sur la comédie du Dante, inspira au Vinci l’idée de retracer le supplice du comte Ugolino della Gherardesca, condamné, par le cruel archevêque Ruggieri, à mourir de faim avec ses quatre fils dans la tour de la Faim. Tout en s’occupant du fleuve dont nous parlions tout à l’heure, le Vinci fit de ce terrible sujet un modèle de trois quarts de brasse de largeur sur une brasse de hauteur. Il représenta deux des enfants morts, le troisième rendant l’âme, et le dernier luttant encore contre les tortures de la faim et regardant avec une expression déchirante son malheureux père qui trébuche sur les cadavres de ses fils. Dans cet ouvrage le Vinci montra la puissance du dessin, de même que l’Alighieri développa dans ses vers celle de la poésie. Le ciseau du statuaire ne fut pas moins éloquent que le chant du poète. Pour indiquer l’endroit où le drame se passa, notre artiste figura sur sa plinthe l’Arno, qui coule non loin de la fatale tour de Pise. La Faim, sous les traits d’une vieille femme nue, décharnée et effroyable, telle que la décrit Ovide, compléta cette composition. Lorsque le Vinci eut jeté en bronze son modèle, tout le monde s’accorda pour lui prodiguer les plus grands éloges (3).

Le duc Cosme travaillait alors à l’embellissement de la ville de Pise. Déjà même il avait restauré et entouré de nombreuses boutiques la place du Marché, au centre de laquelle il avait élevé une colonne haute de dix brasses, qui devait être surmontée d’une statue de la Richesse. À la prière de Luca Martini, Son Excellence, qui désira toujours aider et pousser en avant les hommes de mérite, confia l’exécution de cette statue au Vinci, qui s’acquitta de sa tâche à la satisfaction générale. Aux pieds de la Richesse il mit un jeune enfant tenant une corne d’abondance. Ces figures sont en travertin, et, malgré la rudesse de cette pierre, sont traitées avec une facilité extraordinaire.

Luca Martini envoya ensuite chercher à Carrare un bloc de marbre haut de cinq brasses et large de trois, dans lequel le Vinci avait dessein de sculpter im Samson tuant un Philistin avec une mâchoire d’âne, sujet qui lui avait été suggéré par une ébauche de Michel-Ange. Pendant que le marbre était en route, il fit plusieurs modèles différents, à l’un desquels il s’arrêta. Lorsque son bloc fut arrivé, il l’attaqua avec ardeur, et suivit les procédés de Michel-Ange pour en tirer peu à peu ses figures sans commettre d’erreur. Il réussit à vaincre les plus grandes difficultés ; mais comme ce travail était extrêmement pénible, il entreprit des ouvrages moins importants pour se délasser. C’est alors qu’il fit un petit bas-relief renfermant la Vierge, le Christ, saint Jean et sainte Élisabeth. Cet admirable morceau, qui a appartenu à l’illustrissime duchesse, se trouve aujourd’hui dans le cabinet du duc.

Le Vinci commença ensuite un bas-relief d’une brasse de hauteur sur une brasse et demie de longueur, dans lequel il représenta le duc présidant à la restauration de Pise. Son Excellence, accompagnée des Vertus, et entre autres de la Sagesse et de l’Art personnifiés en Minerve, délivre Pise des maux qui l’assiégeaient. Les diverses attitudes de ces figures sont d’une rare beauté. La perfection des parties terminées de ce bas-relief font vivement regretter que le Vinci ne l’ait pas achevé entièrement.

Ces ouvrages ayant accru et répandu au loin la réputation du Vinci, il exécuta le modèle du tombeau de Messer Baldassare Turini da Pescia, à la prière des héritiers de cet opulent citoyen. Dès que son modèle eut été agréé, il envoya à Carrare Francesco del Tadda extraire les marbres qui lui étaient nécessaires (4). Du premier bloc que Francesco lui expédia, il fit une ébauche si merveilleusement belle, qu’à moins d’étre averti on n’aurait pas manqué de l’attribuer à Michel-Ange. Le Vinci avait donc déjà acquis un nom et un talent plus éclatant qu’on ne devait l’attendre d’un si jeune homme, et il allait sans aucun doute grandir encore et égaler les plus hautes renommées, lorsque le ciel, brisant tout à coup le vol de ce brillant génie, priva le monde d’une foule de précieux chefs-d’œuvre. Tandis que le Vinci travaillait au tombeau de Messer Baldassare, sans se douter que le sien se préparait, le duc envoya Luca Martini à Gênes, avec une mission importante. Luca Martini emmena avec lui le Vinci, tant pour jouir de sa compagnie, que pour lui procurer un agréable délassement en lui faisant voir Gênes. Dans cette ville, notre artiste profita du temps que Luca Martini consacrait à ses affaires, pour exécuter le modèle d’un saint Jean-Baptiste que lui avait demandé Messer Adamo Centurioni. Par malheur, bientôt la fièvre s’empara de lui, et le départ de son ami vint redoubler son mal, peut-être afin que la prophétie de l’astrologue s’accomplît. En effet, Luca Martini fut forcé d’aller trouver le duc à Florence, et d’abandonner, à son grand regret, le pauvre malade qu’il confia aux soins de l’abbé Nero, en le lui recommandant chaudement. Mais le Vinci, sentant empirer chaque jour son état, résolut de quitter Gênes où il était resté bien à contre-cœur. Avec l’aide de Tiberio Cavalieri, qui était accouru de Pise tout exprès, il se fit conduire par eau à Livourne, et en litière de Livourne à Pise. Il arriva dans cette dernière ville le soir, à vingt-deux heures. Les douleurs causées par les fatigues du voyage l’empèchèrent de goûter un seul instant de repos pendant toute la nuit. Le matin, au point du jour, il rendit son âme à Dieu. Il n’avait pas encore vingt-trois ans. Sa mort affligea profondément Luca Martini et tous ceux qui s’attendaient à voir sortir de ses mains quelques-uns de ces chefs d’œuvre que l’on rencontre trop rarement.


Messer Benedetto Varchi, ami de tous les gens de mérite, composa en son honneur le sonnet suivant :

Corne potrò da me, se tu non presti
O forza o tregua al mio gran duolo interno,
Soffrirlo in pace mai, Signor superno,
Che fin qui nuova ognor pena mi desti ?

Dunque de’ miei più cari or quegli or questi
Verde sen voli all’alto asilo eterno,
Ed io canuto in questo basso inferno
A pianger sempre e lamentarmi resti ?

Sciolgami almen tua gran bontade quinci.
Or che reo fato nostro o sua ventura.
Ch’era ben degno d’altra vita e gente.

Per far più ricco il cielo, e la scultura
Men bella, e me col buon MARTIN dolente,
N’ha privi, o pietà, del secondo VINCI.



Le prêtre chiromancien et le savant astrologue, non contents de deviner, suivant la science ancienne, le génie sur les mains du jeune rejeton des Vinci ; mais sachant encore le lire, selon la science future, sur son front enfantin, ne furent pas trompés, on le voit. Mais Florence, heureuse mère de tant de fils si dignes, ne pouvait pas être couronnée de gloire par tous. Plus d’un, capable de lui en rapporter autant que le pauvre Pierino, dut, par une mort plus prématurée encore, lui en donner moins. La sculpture florentine déplore la perte de deux hommes auxquels, dès leur première jeunesse, les plus admirables essais prédisaient une carrière égale à celle de ses plus grands maîtres. Desiderio, cet enfant des chantiers des tailleurs de pierre de Settignano où le père du grand Buonarroti chercha une mâle nourrice, marchait à pas de géant quand Florence le perdit. Pierino da Vinci en fit assez pour que le probe historien des vicissitudes de Florence, le vénérable Benedetto Varchi, qui se connaissait en hommes, le saluât dans ses vers du beau nom de second Vinci. Pour nous, nous n’ajouterons rien à sa légende, afin de ne pas en affaiblir l’impression. Comme Léonard, son neveu fut un enfant précoce, et c’est dans la vie de ce grand maître qu’il faut aller compléter l’intelligence de l’organisation de ce jeune homme.



NOTES.

(1) Vasari parle avec éloge de Zanobi Lastricati dans la vie de Michel-Ange.

(2) Lorenzo Marignolli est cité par le P. Orlandi dans son Abecedario.

(3) Il existe des copies en plâtre de ce magnifique bas-relief.

(4) Francesco del Tadda fut le premier qui fit des statues et des bas-reliefs en porphyre. Il travailla avec d’autres sculpteurs à l’église de la Madonna-di-Loreto. Voyez la vie de Tribolo.


FIN DU TOME SIXIEME.