Vies des peintres, sculpteurs et architectes/tome 3/32

LUCA SIGNORELLI,
peintre.

Luca Signorelli (1), duquel, suivant l’ordre des temps, nous devons nous occuper à présent, vit son nom et ses ouvrages aussi célèbres en Italie que le furent jamais ceux de tout autre peintre (2) ; et il mérita sa glorieuse renommée, car il fut l’un des premiers à dessiner les figures avec cette véritable intelligence de l’anatomie, qui les fait paraître vivantes.

Disciple de Pietro della Francesca, il s’efforça dans sa jeunesse, non-seulement de l’égaler, mais encore de le surpasser. Durant tout son séjour à Arezzo, chez son oncle Lazzaro Vasari, dont nous avons parlé ailleurs (3), il travailla avec Pietro et parvint à saisir sa manière, de telle sorte qu’il était difficile d’apercevoir quelque différence entre ses productions et celles de ce maître.

Luca exécuta ses premières peintures à San-Lorenzo d’Arezzo, où, l’an 1472, il orna de fresques la chapelle de Santa-Barbara (4). Il peignit ensuite à l’huile la bannière de la confrérie de Santa-Caterina et celle de la Trinità, que l’on serait tenté d’attribuer au pinceau de Pietro della Francesca (5). À Sant’-Agostino, il laissa deux anges à fresque dans la chapelle del Sagramento (6), et le tableau de saint Nicolas de Tolentino, qu’il accompagna de divers sujets traités en petite proportion, et remarquables par la beauté du dessin et de l’invention (7). À San-Francesco, il fit pour Messer Francesco, docteur ès-lois, dans la chapelle degli Accolti, un tableau où il introduisit le portrait de Messer Francesco lui-même et ceux de plusieurs femmes de sa famille (8). Cette composition renferme un admirable saint Michel couvert d’une armure éclatante et pesant les âmes dans une paire de balances. On voit ensuite un démon entièrement nu, auquel est attaché un lézard qui lui lèche le sang d’une blessure. Enfin, viennent la Vierge et l’Enfant Jésus, saint Étienne, saint Laurent, sainte Catherine et deux anges, dont l’un joue du luth et l’autre du rebec (9). Ces dernières figures sont couvertes de draperies et d’ornements merveilleux, mais elles sont loin de pouvoir être comparées aux figurines du gradin (10).

Signorelli exécuta de nombreux travaux à Pérouse (11), et, entre autres, dans la cathédrale, pour Messer Jacopo Vannucci de Cortona, un tableau représentant la Vierge, saint Onuphre, saint Herculan, saint Jean-Baptiste, saint Étienne et un ange qui accorde un luth (12). À Volterre, il peignit à fresque, dans l’église de San-Francesco, sur l’autel d’une confrérie, une Circoncision que l’on admire beaucoup, bien que l’Enfant Jésus, ayant souffert de l’humidité, ait été remplacé par un autre moins beau, dû au pinceau du Sodorna ; ce qui prouve que souvent il vaut mieux laisser les œuvres des maîtres à moitié gâtées, que de les faire retoucher par des peintres moins habiles. L’église de Sant’-Agostino, de la même ville, doit à notre artiste un tableau en détrempe et un gradin avec plusieurs sujets tirés de la Passion di Christ. À Montea-Santa-Maria, il laissa un Christ mort ; à San-Francesco de Città-di-Castello, une Nativité du Christ, et, à San-Domenico, un saint Sébastien ; à Santa-Margherita de Cortona, un autre Christ mort (13), et, dans l’église del Gesù de la même ville, trois tableaux, dont l’un, placé sur le maître-autel, représente le Sauveur communiant avec les apôtres et Judas mettant l’hostie dans son escarcelle (14). Dans la chapelle del Sagramento de l’église paroissiale, il peignit à fresque quelques prophètes grands comme nature, et autour du tabernacle plusieurs anges qui ouvrent un pavillon. Les côtés sont occupés par un saint Jérôme et un saint Thomas d’Aquin. Sur le maître-autel de la même église il fit une magnifique Assomption, et il dessina les peintures de l’œil-de-boeuf principal qui furent exécutées par Stagio Sassoli d’Arezzo. À Castiglione, il représenta au-dessus de la chapelle del Sagramento un Christ mort avec les Maries, et, à San-Francesco de Lucignano, il décora les volets d’une armoire où l’on conserve un arbre de corail surmonté d’une croix. Dans la chapelle de San-Cristofano, à Sant’Agostino de Sienne (15), il entoura de saints un saint Christophe en relief.

De Sienne étant allé à Florence pour connaître les oeuvres des anciens maîtres et de ceux qui vivaient alors, Luca Signorelli donna à Laurent de Médicis quelques figures nues de divinités païennes peintes sur toile, et une Madone accompagnée de deux petits prophètes que l’on voit aujourd’hui dans la villa Castello du duc Cosme. Il peignit encore une Vierge dans un médaillon pour la salle des capitaines guelfes. À Chiusuri, couvent principal des moines de Monte-Oliveto, il figura sur l’un des côtés du cloître onze épisodes de la vie de saint Benoît. De Cortona il envoya un grand nombre de ses ouvrages à Montepulciano et en divers endroits de Valdichiana : ainsi le tableau du maître-autel de l’église paroissiale de Foiano est de sa main. Il acheva ensuite dans la cathédrale d’Orvieto la chapelle commencée autrefois par Fra Giovanni de Fiesole. Il y traita avec une richesse et une bizarrerie d’invention extraordinaires l’Histoire de la fin du monde. Les miracles de l’Antechrist et les démons qui se débattent au milieu des ruines et des flammes sont rendus avec une énergie qui prouve que Signorelli s’était profondément pénétré de l’horreur qui doit marquer ce dernier et terrible jour. Il aborda dans cette composition les nus et les raccourcis d’une manière si heureuse, que tous les artistes qui lui ont succédé ont triomphé facilement de ces difficultés. Aussi je ne sois point étonné que Michel-Ange ait toujours vivement admiré ce morceau dont il imita même quelques parties dans son Jugement de la chapelle Sixtine, comme chacun peut s’en convaincre. Signorelli introduisit dans cette vaste page son propre portrait et ceux de ses amis Niccolò, Paolo et Vitellozzo Vitelli, Giovan-Paolo et Orazio Baglioni, et de plusieurs autres dont les noms sont inconnus (16).

À Santa-Maria-di-Loreto, il peignit à fresque dans la sacristie les quatre Évangélistes, les quatre Docteurs et d’autres saints qui sont très-beaux. Il fut libéralement récompensé de ce travail par le pape Sixte (17).

Luca Signorelli avait un fils qu’il aimait beaucoup, et qui fut tué à Cortona. Lorsqu’on lui apporta le corps de ce malheureux jeune homme, il sut assez maîtriser son amère douleur pour le faire dépouiller de ses vêtements et le peindre lui-même sans verser une larme. Il voulait que son art lui conservât au moins le souvenir de l’enfant chéri que la nature lui avait donné et que la fortune ennemie lui avait enlevé.

Quelque temps après, Luca Signorelli fut appelé à Rome par le pape Sixte avec une foule d’autres peintres. Il y conduisit à fin, dans la chapelle Sixtine, deux tableaux que l’on compte parmi les meilleurs. Le premier représente la Promulgation de l’ancienne loi, et le second la Mort de Moïse.

Après avoir travaillé pour la plupart des princes de l’Italie, Signorelli retourna, dans un âge avancé, à Cortona où, sur ses dernières années, il s’occupa encore de peinture, non par besoin, mais parce qu’il ne pouvait ni ne savait rester oisif. Il fit donc dans sa vieillesse deux tableaux ; l’un pour les religieuses de Santa-Margherita d’Arezzo (18), et l’autre pour la confrérie de San-Girolamo. Partie du prix de ce dernier tableau fut payée par Messer Niccolà Gamurrini, docteur ès-lois, et auditeur de Rote qui y est représenté agenouillé, et recommandé par saint Nicolas à la Vierge, près de laquelle on voit saint Donato, saint Étienne, saint Jérôme nu, David chantant les louanges du Seigneur, et deux prophètes qui s’entretiennent du mystère de la conception, comme semblent l’indiquer les brefs qu’ils tiennent dans leurs mains. Ce tableau fut porté de Cortona à Arezzo sur les épaules des hommes de la confrérie de San-Girolamo, et Signorelli, malgré sa vieillesse, voulut l’accompagner, tant pour le mettre lui-même en place, que pour revoir ses amis et ses parents (19).

Je n’avais encore que huit ans, lorsque ce bon vieillard vint demeurer chez les Vasari. Je me souviens qu’un jour mon maître d’école lui ayant dit que je perdais tout mon temps à tracer des figures, il se retourna vers mon père en lui disant : « Eh bien, Antonio, puisque Giorgino ne dégénère pas, il faut lui apprendre le dessin qui d’ailleurs ne peut que lui être utile, et lui faire honneur comme à tout homme bien élevé. » Puis il me regarda et me dit : « Travaille, mon petit cousin, travaille. » Je passe sous silence bien des choses que ce bon vieillard pensait de moi ; car je reconnais que je suis loin d’avoir répondu à ses espérances. Il m’attacha lui-même au cou un jaspe pour me préserver de saignements de nez auxquels j’étais alors sujet et qui étaient si abondants qu’ils me privaient parfois de tout sentiment.

Lorsque Signorelli, dont je garderai un éternel souvenir, eut mis en place son tableau, il partit pour Cortona. Il fut escorté, une grande partie de la route, par une foule de citoyens, de parents et d’amis qui désiraient lui donner un éclatant témoignage d’amitié et d’estime.

À cette époque Silvio Passerini, cardinal de Cortona, résolut d’orner de peintures un palais qu’il avait fait construire à une demi-lieue des murs de la ville, par Benedetto Caporali, peintre pérugin qui, peu de temps auparavant, avait commenté Vitruve (20). Benedetto couvrit de fresques tout ce palais, avec l’aide de Tommaso (21) et de plusieurs autres élèves parmi lesquels nous citerons Masso Papacello de Cortona, qui était son disciple aussi bien que celui de Jules Romain, comme nous le dirons ailleurs. Le cardinal ayant voulu aussi avoir quelque chose de la main de Signorelli, celui-ci commença un Baptême du Christ à fresque sur la façade de l’autel de la chapelle du palais ; mais la mort, qui vint le frapper à l’âge de quatre-vingt-deux ans, l’empêcha d’achever cet ouvrage.

Luca Signorelli se distingua par la pureté de ses mœurs, sa sincérité, sa loyauté, sa douceur, sa bienveillance et sa générosité. Jamais il ne refusa ses services à ceux qui les réclamèrent. Il mettait une extrême complaisance à initier ses élèves aux secrets de son art (22). Il vécut splendidement en seigneur et en gentilhomme, plutôt qu’en peintre. Grâce à ses nombreuses qualités, il fut toujours vénéré par ses concitoyens et par les étrangers. Il mourut l’an 1521.

Luca, par la profonde intelligence du dessin et de l’anatomie, et par la grâce et la judicieuse entente de ses compositions, ayant ouvert la voie de la perfection à la plupart des peintres dont nous allons nous occuper, terminera dignement cette seconde partie de notre livre.



Nous voici enfin arrivés sur le seuil de l’époque la plus glorieuse de l’art italien ; mais, avant de le franchir, arrêtons-nous pour jeter un regard derrière nous, pour rappeler les noms de ces ouvriers naïfs et tranquilles, de ces artistes fiers et inquiets dont les efforts constants et unanimes ouvrirent une si large voie à l’immortelle phalange que Vasari doit incessamment grouper autour des Léonard de Vinci, des Giorgione, des Bramante, des Cellini, des Marc-Antoine, des Andrea del Sarto, des San-Gallo, des Raphaël, des Michel-Ange.

Cimabue, le premier, comme on l’a vu, manifesta dans son art ce noble sentiment d’individualité, et cet énergique instinct de progrès qui, depuis longtemps déjà, travaillaient l’Italie. Bientôt après, Giotto, d’une main vigoureuse, brisa sans retour les momies byzantines et, d’une voix ferme, promulgua des principes rénovateurs destinés à s’étendre rapidement de tous côtés, en dépit des entraves qu’essayaient vainement de leur opposer les Ugolino, les Buffalmacco et quelques autres esprits retardataires. Stefano, Taddeo Gaddi et Giottino assurèrent le triomphe de la réforme commencée par Cimabue et Giotto. Ces hommes, trop dédaignés aujourd’hui, contribuèrent efficacement à la régénération de la peinture en lui apportant de nouvelles armes, de nouvelles richesses. Ainsi Stefano lui donna les premières notions des raccourcis et de la perspective, Taddeo Gaddi l’harmonie de la couleur, et Giottino l’intelligence de la nature.

Puis à l’Orcagna, qui sut mettre l’art en harmonie avec son siècle, succéda Paolo Uccello, ce savant intrépide qui se dévoua à la recherche des vérités pressenties par Stefano. Dans le même temps, Masolino da Panicale vulgarisait l’emploi du clair-obscur, et Pietro della Francesca complétait, de la manière la plus heureuse, l’œuvre de Paolo Uccello. Maintenant, ne suffit-il pas de nommer les Masaccio, les Bellini, les Ghirlandaio, les Pollaiuolo, les Mantegna, les Pinturicchio, les Francia de Bologne, les Pérugin et les Signorelli, pour indiquer l’immense développement que la peinture prit sous la direction de ces puissants génies ? À chacun de ces noms un progrès bien connu n’est-il pas attaché ? L’architecture et la sculpture n’eurent pas moins à se louer des Arnolfo di Lapo, des Niccola de Pise, des Agostino, des Agnolo et des Andrea, que la peinture de ses hardis promoteurs. Quant aux Luca della Robbia, aux Michelozzo, aux Maiano, aux Verocchio, aux Donatello, aux Ghiberti et aux Brunelleschi, leurs œuvres parlent trop haut pour que nous craignions qu’un injurieux oubli puisse jamais les frapper. Sans plus tarder, laissons nous donc introduire par Vasari dans le siècle d’or.

NOTES.

(1) Luca naquit l’an 1440. Il était fils d’Egidio di Ventura Signorelli et d’une soeur de Lazzaro Vasari duquel la biographie se trouve dans le volume précédent. — Sa vie a été écrite par le Manni, dans le tom. I de la Raccolta milanese.

(2) Raffaello Borghini, l’Ughelli, le Gori, et avant eux Fra Luca dal Borgo-a-San-Sepolcro ont fait l’éloge de Signorelli.

Dans le contrat passé le 5 avril 1499 pour les peintures de la cathédrale d’Orvieto entre Luca, d’une part, les conservateurs de la paix, les intendants de la fabrique Placido Oddi et le comte Carletto di Carbara d’autre part, on lit : « Mag. Lucas de Cortona famosissimus pictor in totâ Italiâ, prout dicitur et ejus experientia apparet in pluribus locis… fecit multas pulcherrimas figuras in diversis civitatib. et præsertim Senis. »

(3) Voyez la vie de Lazzaro Vasari, tom. II.

(4) La chapelle de Santa-Barbara a été jetée à terre.

(5) Ces bannières ont disparu.

(6) Ces deux anges ont été détruits.

(7) Le tableau de saint Nicolas a été transporté dans le couvent.

(8) Francesco Accolti d’Arezzo, célèbre jurisconsulte, mourut à Sienne, l’an 1488. — Le Papadopoli, Histor. Gymnasii Patavini, lib. III, sect. 1, dit que Signorelli fit le portrait d’Accolti, non à San-Francesco, mais à Sant’-Agostino. C’est une erreur qui a été du reste déjà réfutée par le Manni, tom. XII, p. 62 des Sigilli.

(9) Ce tableau a été transféré de l’église de San-Francesco dans le grand réfectoire des conventuels.

(10) Ce gradin n’existe plus.

(11) Mariotti parle, dans ses Lettere Perugine, p. 274, d’un tableau fait par Luca pour un médecin français, et au bas duquel on lisait cette inscription : Egregium quod cernis opus Mag. Aloysius Physicus ex Gallia et Thomasina ejus uxor devotissima suis sumptibus poni curaverunt. Luca Signorelli da Cortone pictore insigni formas inducente. Anno D. MDXV. — Le gradin de ce tableau passa dans la maison des marquis Odoardi d’Ascoli.

(12) Francesco Morelli, dans ses Notizie delle pitture di Perugia, fait mention de ce tableau qui par conséquent devait encore exister l’an 1683. Il était accompagné de cette inscription : Jacobus Vannutius nobilis Cortoniensis, olim Episcopus Perusinus, hoc Deo maximo et divo Onofrio sacellum dedicavit : cui in Archiepiscopum Nicænum assumpto nepos Dionysius successit, et quanta vides impensa ornavit æqua pietas. MCCCCLXXXIV.

(13) Ce tableau renferme l’inscription suivante : Lucas Ægidii Signorelli Cortonensis MDII.

(14) Des deux autres tableaux, l’un représente la Nativité du Christ ; le second, la Conception avec quelques anges et six prophètes.

(15) Nous sommes étonnés que Vasari ne fasse point mention des trois magnifiques peintures que Luca exécuta à Sienne, dans le Palais de Pandolfo Petrucci. Le premier de ces tableaux représente la découverte des oreiiles d’âne de Midas. Sur le piédestal du trône royal on lit l’inscription suivante que nous copions textuellernent :

ΗΑΓΝΙΑ
ΚΑΚΩΝΑΙTΙΑ

Et un peu au-dessous :

ΜΗΓΕΔΙΚΗΝΔΙΚΑΣΕΙΣΠΡΙΝ
ΑΜΦΟΙΝΜΥΤΘΟΝΑΚΟΥΣΕΙΣ
INDICTAM AMBOBUS NOLI
DECERNERE CAVSSAM
ΑΟΥΚΑΣ Ο ΚΟΡΙΤΙΟΣΕΠΟΙΕΙ

Le second tableau représente une Bacchanale et renferme cette signature : LUCA D’CORTO. La Mort d’Orphée forme le sujet du troisième tableau sur lequel on lit : LVCAS CORITIVS.

(16) Le jugement dernier d’Orvieto est accompagné de l’inscription suivante :

D. O. M.

Luc Signorello Cortonensi et Ipolito Scalzæ Urbevetano hujusce Ecclesiæ restauratoribus, in quo ille supremum pingendo judicium judicia promeruit mirabundæ posteritatis, hic Christum sculpendo emortuum vitam sibi est nactus non morituram, Camerarius fabricæ S. Mariæ grati animi monumentum quamvis serum pos. anno Domini MDCLXVII.

(17) Vasari dit ailleurs que les peintures de la sacristie de Loreto furent commencées par Pietro della Francesca et Domenico de Venise, mais qu’elles furent achevées par Luca Signorelli.

(18) Ce tableau a été fort altéré par de maladroites retouches.

(19) Luca eut un neveu nommé Francesco qui a été oublié par le Vasari, quoiqu’il ait donné des preuves de talent dans une peinture des Saints protecteurs de Cortona, faite en 1520 pour la salle du conseil. Ce Francesco vécut jusqu’en 1560.

(20) Gio.-Battista, et non Benedetto Caporali, fit une traduction de Vitruve qui a été imprimée.

(21) C’est-à-dire Tommaso Bernabei.

(22) Les meilleurs élèves de Luca Signorelli furent Tommaso Bernabei et Turpino Zaccagna. Bernabei imita son maître avec exactitude. On voit encore de lui quelques ouvrages à Santa-Maria-del-Calcinajo. Zaccagna adopta un autre style, et fit en 1537 un tableau fort estimé pour l’église de Sant’-Agata, à Cantalena, près de Cortona.